Chronique : Rival Sons Lightbringer (2023)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 04 novembre 2023

Sa note : 15/20

LINE UP

-Jay Buchanan
(chant+guitare)

-Scott Holiday
(guitare)

-Dave Beste
(basse)

-Mike Miley
(batterie)

TRACKLIST

1) Darkfighter
2) Mercy
3) Redemption
4) Sweet Life
5) Before the Fire
6) Mosaic

DISCOGRAPHIE

Darkfighter (2023)
Lightbringer (2023)

Rival Sons - Lightbringer

(2023) - hard rock - Label : Atlantic Records

Lorsque Lightbringer est sorti, je me suis posé la question de savoir si la seconde offrande du Rival Sons millésime 2023 allait autant m’emballer que la première. Rien de plus naturel : mon attraction pour ce groupe date, justement, de la printanière sortie de Darkfighter. Après quelques écoutes, la réponse est évidente : cette question est un non-sens.

Les Californiens ne s’en sont pas cachés. Les noms des albums, les pochettes et même le nom du premier titre du second opus ne laissent aucun doute : Lightbringer est la continuité de Darkfighter. L’un est censé être le pendant lumineux de l’autre, pas besoin, là non plus, d'être Einstein pour le deviner. Ce qui constitue une surprise, c’est que le terme « continuité » soit à prendre à ce point au pied de la lettre. Si vous en doutez, écoutez "Darkside", puis "Darkfighter". Ça s’emboîte bien, non ? Et puis franchement, “Darkfighter” n’est en rien un début d’album. Ce titre, atypiquement long, mélangeant rock, prog et country, ne peut être considéré comme un point de départ. Bref, vous l’avez compris: il n’y a qu’un album, que le groupe nous a - intelligemment ? - livré en deux temps. Il aurait donc été souhaitable de ne formuler qu’un seul avis sur ce Darkbringer/ Lightfighter. Néanmoins, puisqu’une première chronique a été rédigée, je vais, artificiellement, me prêter au jeu du découpage et effectuer des comparaisons entre les deux moitiés. Lightbringer est-il plus lumineux que moitié d’orange ? Un peu, mais Darkfighter n’était pas non plus d’une obscurité effrayante.
S’il faut chercher des différences, la présence de ce pavé qu’est "Darkfighter" est la plus saillante d’entre elles. Ce titre peut nous faire craindre des lendemains basés sur les horreurs habituelles des groupes commençant à choper le melon : composition de pièces « symphoniques », enregistrement avec l’Orchestre Philarmonique de Californie, j’en passe et des pires, mais il n’empêche que ce long titre est varié, puissant et réussi. Et le contraste avec le simplissime mais terriblement catchy - et non moins surpuissant ! - "Mercy", un hit en puissance du niveau de "Guillotine", met l’auditeur sur les rails d’alléchantes montagnes russes. Las, après ce départ ébouriffant, l’intensité du heavy rock de Rival Sons baisse de quelques degrés. Quand on ajoute à cela le fait que l'album dépasse à peine la demie-heure, on se dit que Darkfighter ne sera pas égalé. Soyons positifs tout de même et considérons la bouteille comme à moitié pleine. "Redemption" est l’équivalent de "Bright Light", mais le degré de boyscoutisme du premier nommé s’avère beaucoup plus supportable que celui du second. Le rock enjoué et purplien de "Sweet Life" s’avère également très plaisant, tandis que la ballade finale "Mosaic" s'avère plus que correcte, Jay nous y régalant de ses belles montées d’organe. Et puis qui dit trente-trois minutes dit format compact et absence de temps morts. Elle est pas belle la vie ?

Lightbringer possède un énorme hit, "Mercy", et un joli morceau de bravoure, "Darkfighter" (le titre, pas l'album...). Tout en restant de très bonne qualité, la seconde partie de l’album unique déguisé en deux albums séparés possède un peu moins de moments exceptionnels que la première. Pas de quoi s’alarmer, Rival Sons a la pêche et a définitivement marqué 2023 de son sceau.