Chronique : Kadaverficker Superkiller (A musical journey between life and death) (2023)

CHRONIQUE PAR ...

Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 11 octobre 2023

Sa note : 12/20

LINE UP

-Goreminister
(chant)

-Major Maggotfeeder
(guitare)

-Peverted Pete
(basse)

-Corporal Cruel
(batterie)

Ont participé l'enregistrement :

-Mortissa
(chant sur "Bad Taste")

-Bernd
(chant sur "Death On Demand")

-Wasa
(chant sur "18 And Death")

-Jens
(guitare solo sur "Krom" et "Hail the Promiscuous Dead")

-Zagan
(violon sur "Pale Shadows")

-Jörg Uken
(claviers+solo de batterie sur "18 And Death")

TRACKLIST

1) Counterfeit
2) The Last Mask
3) Of the Sun and the Wind
4) Unethical Machines
5) All the Corpses Dance
6) Hot for a Dead Planet
7) Perennial Death
8) Darkness Drips from Her like Honey
9) Waves of Demise
10) Final Show
11) Lost in the Light
12) Death on Demand
13) Hail the Promiscuous Dead
14) 18 and Death
15) Not So Bad, but Bad
16) Pale Shadows
17) The Fan and the Bellows
18) New Corpse
19) Bad Taste
20) Krom
21) Psycho Killer (Talking Heads cover)

DISCOGRAPHIE

Superkiller (A musical journey between l [...] (2023)

Kadaverficker - Superkiller (A musical journey between life and death)

(2023) - heavy metal death metal black metal - Label : Massacre Records

Je n’avais jamais entendu parler de Kadaverficker (ou KDVRFCKR pour les intimes). Le groupe allemand officie dans un style particulier où l’humour semble présent. Ainsi, dans leur manifeste pour ce cinquième album, ils se plaignent que ChatGPT ne fasse pas leur boulot et ne compose pas d’art nécrotique pour des questions éthiques… Alors, ce côté décalé vous permettra-t-il de digérer les soixante-dix minutes de ce Superkiller (je vous épargne le nom à rallonge) et ses vingt-et-un morceaux ? Pas sûr…

À l’écoute de cet opus constitué de quatre parties (« Life », « Death », « Suffer » et « Recover »), on se demande ce qu’est ce truc. Aucune cohérence d’ensemble ne se dégage. Si vous espériez une ligne directrice, vous allez être déçu. Tantôt gothique, folk, heavy, black ou death, Kadaverficker ne se pose jamais longtemps quelque part. Le groupe explose les genres et les ambiances au gré de ses envies. On voudrait croire à des pastiches, mais l’ensemble paraît dénué de second degré aux écoutes. Ce foisonnement se repère d’autant plus dans le chant. On a droit à un potpourri du metal. Si le chant clair lorgne du côté d’une voix grave et gothique à la Peter Steele ("Counterfeit"), des hurlements de sorcière ou suicidaires du black, du growl puissant ou vomitif ("Unethical Machine") du death metal… Parfois, presque tout est même mélangé dans un même morceau ("The Last Mask"). J'ai même pensé à Måneskin à un moment… L’auditeur est surpris régulièrement, cela va sans dire…
Malgré cet écueil et la longueur excessive de l’ensemble, les morceaux sont souvent plaisants. Si rien n’est génial, rien n’est mauvais non plus. En adaptant des structures simples pour ses chansons, les Allemands évitent de nous perdre ou nous brusquer. Les morceaux sont souvent des mid tempos relevés, parfaits pour ne pas s’ennuyer. Souvent sympa, parfois accrocheur, le groupe ne propose cependant rien de vraiment original dans ses propositions. La folie, l’humour, reste dans la variété. Le foisonnement de styles donne un côté unique, mais chaque chanson prise seule n’a rien de particulièrement dingue. Avec un son crade et une accumulation de pistes, on sent que les musiciens se perdent. Virer la moitié des titres, les peaufiner et les enregistrer plus proprement aurait sans doute donné un album à la fois plus cohérent et percutant. En faisant le choix de nous abreuver de morceaux, ils se tirent une balle dans le pied. Mais tel est leur projet. Nul doute que cela passerait mieux si l’humour se ressentait davantage.

Sans doute délirant dans ses paroles, Kadaverficker nous propose plein de morceaux sympas peu liés entre eux. Peut-être serez-vous séduits par certains, moins par d’autres. Difficile à conseiller, Superkiller a tout de l’album fun dont le fun ne se ressent pas suffisamment. C’est comme un mec qui veut faire du stand-up mais qui est trop sérieux. Dommage.