19294

CHRONIQUE PAR ...

21
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 09 août 2023
Sa note : 18/20

LINE UP

-Koll
(chant+percussions)

-Jørn "Nord" Øyhus
(chœurs+guitare+claviers+basse)

-Kjetil "D'arn" Dahlen
(batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Jørn Kleven
(chœurs sur 4)

TRACKLIST

1) Kystbillede del I
2) Halvdan Svarte
3) Forbundet
4) Et gammelnorskt herresæde
5) Fedraminne

6) Skuld
7) Koll med Bilen del I
8) Kystbillede del II

DISCOGRAPHIE

Fedraminne (2020)

Varde - Fedraminne
(2020) - black metal Pagan folk rare - Label : nordvis Produktion



Je sors à peine de ma relation avec Sulphur que je tombe sur Varde et que je flanche à nouveau. Je me sens comme une pute musicale parfois. À ceci près que mes amours sont sincères même si parfois éphémères, bien que tout cela se passe au-dessous de la ceinture, c’est paradoxal n’est-ce pas ? Je disais donc que je suis « tombé » sur Varde. Je devrais dire « devant » Varde. Au début ce fut une petite biffle tranquille, un air de « Hmmm, il y a du potentiel, je vais y revenir ». Tu parles que je suis revenu, plus vite que prévu même, j’ai été aimanté à mon insu. Et après la petite biffle, la claque, la putain de grosse giflasse, la bonne grosse tartasse qui sonne un peu, mais qui remet les idées en place. L’inspiration de Fedraminne est terrible. Un mélange parfois brutal (le mélange, pas la musique, ne vous trompez pas) et inattendu de black et d’autres choses, un growl absolument merveilleux (très guttural, tu me connais maintenant, cher lecteur). Je n’étais pas préparé du tout à cela, du coup l’écriture vient avec des grumeaux, je vais tenter de lisser un peu.

Fedraminne, c’est un melting pot extrêmement subtil. C’est tellement bien fait que les genres qui s’entremêlent, bien qu’improbables ensemble, arrivent à se fondre dans un album comme j’en ai rarement écouté. Le titre inaugural de treize minutes n’est pas forcément immédiat, mais il parvient à capter l’auditoire assez rapidement. Un black pagan folk ultra réussi qui appelle l’attention. Un ralentissement de qualité sur les deux titres suivants : "Halvdan Svarte" ramène le propos vers le black quand "Forbundet" ne ramène pas grand-chose de plus. Ce dernier, bien que bon, restera le plus faible de cet album, c’est dire la qualité d’ensemble. Le cœur de l’album commence vraiment à apparaître avec "Et gammelnorskt herresæde", que les connaisseurs rapprocheront du Shining de Kvarforth à juste titre. Les vocaux font en effet penser au grand Niklas qui roule les « r », mais musicalement il subsiste une différence dans l’approche mélodique plus aérienne (notez le jeu de basse sur la fin qui m’a rappelé Muse - oui, tu as bien lu).
Et voici qu’arrive l’OVNI de l’album, le titre éponyme. De la guitare sèche, des cuivres, un propos décalé du black, un rapprochement vers Bjørnson et Selvik, mais aussi vers Double pour les cuivres (celui-là tu vas le chercher un moment si tu n’es pas quasi-quinqua). "Skuld", qui lui succède, affiche des prétentions techno black hardcore/industriel à la Wumpscut période Bunkertor. Ultra noir et déviant par sa martialité. "Koll med Bilen del I" revient presque au black folk, avec une mélodie lumineuse, des guitares proches d’Amorphis, mais un growl toujours aussi guttural. J’ai écrit « presque ». Parce ce qu’il y a des trucs bizarres dedans, du synthé, un peu de violence, des ruptures de rythmes, et un passage en voix claire totalement habitée sur la dernière minute. Et enfin le drame, "Kystbillede del II”. Le I ouvre le bal, le II le referme. Il commence avec une atmosphère à la Massive Attack, avec un chant en norvégien, un peu de cuivres… Et le retour du growl avec une puissance à faire dresser les poils et une ambiance à pleurer par son intensité. Une outro fabuleuse…

Cueilli à froid, j’ai été. J’ai eu peur au début, la discontinuité m’a fait rebuter certains titres qui sont revenus plus fort par la suite. Et en assemblant les morceaux de l’album, j’ai compris. J’ai succombé sans résistance à ce black très particulier qui réussi à construire sur du pagan folk une toile différente de ses pairs. Un growl fantastique a terminé de me happer dans Fedraminne. Parfois on se dit que le black metal est meilleur hors de Norvège. Et parfois on se rend compte que les patrons sont toujours les patrons quand il s’agit soit de revenir aux fondamentaux, soit de sortir des sentiers battus. Là, on sort bien de ces sentiers, mais on reste tellement ancré dans le black, un black d’une classe folle et d’une inventivité rare qui trône toujours en Norvège et qui sort du chapeau d’illustres inconnus. Un album beau et crasseux à classer au Panthéon de vos collections obscures de pagan black.






©Les Eternels / Totoro mange des enfants corporation - 2012 - Tous droits réservés
Latex Dresses for Prom,Latex catsuits in the goth subculture latex clothes The potential dangers of overheating and dehydration while wearing latex catsuits,The ethics of wearing and producing latex clothing sexy latex clothing
Trefoil polaroid droit 7 polaroid milieu 7 polaroid gauche 7