19241

CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 16 mai 2023
Sa note : 18/20

LINE UP

-Michael "Mike Tramp" Trempenau
(chant+guitare)

-Vito Bratta
(guitare)

-James LoMenzo
(basse)

-Gregory "Greg" D'Angelo
(batterie)

TRACKLIST

1) Hungry
2) Lonely Nights
3) Don't Give Up
4) Sweet Little Loving
5) Lady of the Valley
6) Wait
7) All You Need Is Rock 'n' Roll
8) Tell Me
9) All Join Our Hands
10) When the Children Cry

DISCOGRAPHIE

Pride (1987)

White Lion - Pride
(1987) - hard rock glam - Label : Atlantic Records



Un moment de grâce. Des chansons qui semblent couler toutes seules, évidentes, parfaites - c’est à dire qu’il n’y a rien à changer, ni à ajouter, ni à retrancher, comme des constructions dont l’apparente simplicité dissimule un équilibre savant, fruit d’une élaboration minutieuse ou d’un élan irrésistible. Pride, second album de White Lion, est l’heureuse fusion des deux tendances.

Le liant qui permet d’amalgamer entrain et raffinement pourrait s’appeler persévérance. À peu près aussi chaotique que celui de Quiet Riot, le parcours de White Lion épouse la trajectoire de Mike Tramp, né Michael Trempenau à Copenhague, cinq ans après King Diamond. En vertu de ses aptitudes vocales, le très jeune homme incorpore le groupe Mabel alors qu'il est encore mineur, enregistre plusieurs albums, suit ses compatriotes en Espagne puis aux États-Unis où il décide de rester, contrairement aux autres. Il y fait la connaissance de son idole David Lee Roth. Auparavant, il avait participé avec ses camarades à l’édition 1978 du Concours Eurovision de la chanson - seizième place (sur vingt) pour "Boom Boom", chantée en danois, tandis que "Il y aura toujours des violons", la ballade arrière-gardiste interprétée par Joël Prévost finissait troisième et ne permettait pas à la France de conserver le trophée acquis l’année précédente. Mais l’événement déterminant dans l’histoire de Tramp n’est pas cette grotesque et coûteuse kitscherie mais la rencontre avec Vito Bratta, guitariste surdoué avec lequel il fonde White Lion et enregistre dans la foulée Fight To Survive, premier LP initialement refusé par la maison de disque et qui finit par sortir aux States à la mi-1986, après une première parution au Japon fin 85. Le hard rock mélodique proche de la tendance glam metal développé par le Félin albinos est encore perfectible mais pourvoyeur de jolies promesses. Avec Pride, celles-ci vont être concrétisées au-delà des espérances.
Les gars engagent avec "Hungry", riff incisif en amorce de couplets tendus enchaînés à un refrain ardent. Un pont presque atmosphérique permet de reprendre sa respiration avant que Bratta ne décoche un solo virtuose mais de durée raisonnable, le premier d’une impressionnante série. La composition est transcendée par la voix magnifiquement éraillée de Mike Tramp, calée dans les aigus mais moins forcée, plus maîtrisée et variée que sur le long jeu précédent. Affamés, le Scandinave et ses acolytes le sont, assurément ! Pour les aider à satisfaire leur appétit, le label a judicieusement mandaté le producteur Michael Wagener, qui a déjà contribué au succès d’Accept, Dokken, Great White, W.A.S.P. - il est également responsable du mixage de Too Fast for Love de Mötley Crüe et de Master of Puppets de Metallica : question gros son, le Germain connaît le boulot. Son savoir faire n’est certainement pas étranger à la réussite générale de Pride, notamment la transformation en tube de "Wait", jolie ritournelle toute en arpèges chatoyants et chœurs solaires. Du grand art, aux effets un peu trop clinquants sans doute pour les amateurs de rock brut, mais parfaitement adapté aux radios et télés nord-américaines sans pour autant tomber dans la mièvrerie. Wagener a su capter la fougue des faux jumeaux, renforcés par une paire rythmique pas renversante d’inventivité mais costaude et efficace, constituée par James LoMenzo à la basse et l’ex-Anthrax Greg D'Angelo à la batterie. Tout ce beau monde se fonde dans un creuset bouillonnant de créativité, d’où émergent des pièces de premier choix telles "Don’t Give Up", au refrain entêtant (ok, ils le sont tous) cavalant sur un tempo soutenu, l’ensorcelante "Sweet Little Loving" et ses vocalises finales à donner le frisson ou encore "Lonely Nights", dotée d’un thème quasi héroïque sur lequel un groupe de power metal n’aurait pas craché. Sauf qu’ici c’est White Lion : il y a des arpèges acoustiques, de la mélancolie dans le refrain, une chorale envoûtante, un tempo modéré, et ça parle d’amours contrariées.
Répétitive, la recette ? À l’écoute de "Tell Me", de facture similaire aux occurrences précitées, la réflexion peut se concevoir, mais la friandise est décidément trop succulente pour faire la fine bouche - quel refrain ! Et puis le quatuor sait varier les plaisirs . De manière quasi comique sur "All You Need Is Rock 'n' Roll", entamé par une chorale braillarde dans un club de bikers relayée par une guitare volubile débitant des harmoniques à la Satriani, un refrain qu’on pourrait qualifier de putassier (mais fun) avant une conclusion bluesy ; mais aussi en jouant sur l’effet de surprise, via le passage planant de "All Join Our Hands", en contraste avec la tension pour ne pas dire l’agressivité, inhabituelle, du reste de la chanson. Et puis il y a les deux pépites - un auditeur pondéré préfèrerait sûrement le terme de chefs d’œuvre mais on ne va pas ergoter. D’abord "Lady Of The Valley", démarrée pied au plancher par un riff gorgé de flanger, magnifiée par un refrain galvanisant, un solo épique à la six-cordes, un autre tout en feeling et les inflexions émouvantes de Tramp, avant que ne s’élève un ultime et enivrant refrain alors que la guitare se réactive dans un court fade out. Enfin, "When the Children Cry", ballade candide, acoustique, archétypale et pourtant : belle à chialer (c’est l’objectif). Tramp a beau en faire des caisses, la mixture être servie avec une louche généreuse de réverbe et les paroles d’une naïveté qui confine à la nunucherie, ça fonctionne. Parce que la mélodie est magnifique, tout simplement, rehaussée d’un solo prémium que l’on peut fredonner note à note.


S’inscrivant dans la mouvance glam metal initiée par Mötley Cruë et Ratt, les quatre musiciens de White Lion s’affranchissent des éléments sulfureux véhiculés par les Californiens pour se concentrer sur l’écriture. L’approche se révèle gagnante - ô combien ! - sur Pride, recueil inspiré et touchant, dynamité du début à la fin par une ferveur palpable, y compris sur la délicate piste finale. L’organe enjôleur de Mike Tramp, qui confirme qu'il n'est pas qu'une belle gueule, conjugué à l’habileté du guitariste Vito Bratta, y fait merveille - deux atouts valorisés par une production idoine. Avec cette réalisation et aux côtés de Cinderella, les New-Yorkais démontrent que leurs talents ne sauraient se mesurer au volume de leurs permanentes et contribuent à donner ses lettres de noblesse au hard rock US des années quatre-vingt. Rien que ça.



©Les Eternels / Totoro mange des enfants corporation - 2012 - Tous droits réservés
Latex Dresses for Prom,Latex catsuits in the goth subculture latex clothes The potential dangers of overheating and dehydration while wearing latex catsuits,The ethics of wearing and producing latex clothing sexy latex clothing
Trefoil polaroid droit 3 polaroid milieu 3 polaroid gauche 3