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CHRONIQUE PAR ...

115
Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 18 mars 2023
Sa note : 17/20

LINE UP

-Plini
(guitare)

-Simon Grove
(basse)

-Chris Allison
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Aleksandra Djelmash
(voix sur "I’ll Tell You Someday", "Pan" et "The Glass Bead Game")

-Devesh Dayal
(voix sur "I’ll Tell You Someday", "Pan" et "The Glass Bead Game")

-Amy Turk
(harpe sur "The Glass Bead Game")

-John Waugh
(saxophone sur "Pan")

-Dave Mackay
(claviers)

TRACKLIST

1) I'll Tell You Someday
2) Papelillo
3) Perfume
4) Last Call
5) Impulse Voices
6) Pan
7) Ona / 1154
8) The Glass Bead Game

DISCOGRAPHIE


Plini - Impulse Voices



« C’est le futur de la guitare. » Que ces mots proviennent de votre agent, de votre promoteur, votre génitrice ou de votre concubin(e), il y a de quoi légitimement douter de l’objectivité des termes. En revanche, quand ils sont prononcés par Steve Vai, lui-même légende en ce domaine, on se doit de le croire un tant soit peu. Ça tombe bien, cet Impulse Voices est là pour appuyer et corroborer ses dires.

Vous l’aurez donc compris avant même de lancer le premier des huit titres qui composent ce deuxième album de Plini, vous n’avez pas à faire à un guitariste lambda. Celui à qui vous allez prêter toute votre attention n’est pas n’importe qui. Il suffit déjà de voir son patronyme d’origine italienne – car oui, c’est bien son vrai prénom, son nom étant Roessler-Holgate – pour comprendre qu’il se situe en dehors de la norme. Notre compositeur, auteur, et autodidacte a vu le jour à Sydney en 1992 et a d’abord tenté de se faire connaître sous le nom ornithologique d’Halcyon, sous lequel il a sorti l’EP Pastures, en 2011. Mais c’est deux ans plus tard que commence véritablement l’aventure, puisqu’il transpose désormais son nom familial pour ses fins artistiques. Pendant sept années, le musicien hyperactif qu’il aime être va écumer le milieu metal et participer à de nombreuses collaborations, surtout dans le registre progressif. On le verra notamment faire des apparitions sur des titres de Skyharbor, Intervals, Modern Day Babylon, David Maxim Micic, Jakub Zytecki, Novelists, Sithu Aye, The Helix Nebula, Wide Eyes, Scoredatura, TesseracT, Cartoon Theory, Haamoja ou encore Cynic, liste quasi-exhaustive. Rien que ça. Il participera également à des masterclasses au College Berklee et via Pickup Jazz, à des formations en ligne. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, en 2017, le site spécialisé MusicRadar l’a nommé meilleur guitariste prog de l’année.
Et ce n’est pas une mince affaire. Car se frayer un chemin parmi la ribambelle d’étoiles montantes qui gravitent dans la sphère prog cette dernière décennie donne un côté encore plus probant à cette récompense. Sans trop réfléchir, on peut citer des Ichika Nito, Tosin Abasi et Javier Reyes (Animals As Leaders), David Maxim Micic, Jakub Zytecki, Misha Mansoor (Periphery), Aaron Marshall (Intervals), Tim Henson et Scott LePage (Polyphia), ou encore Steven Wilson. Ces jeunes talents peuvent être rattachés, de près ou de loin, à la nouvelle vague de « shreddeurs » des années 2010, là où avant, on retrouvait des Yngwie Malmsteen, Joe Satriani, ou Steve Vai dans les années quatre-vingt, tradition perpétuée ensuite par Dream Theater et John Petrucci, avec un côté plus progressif, dans les nineties. Néanmoins, il serait dévalorisant d’affubler la simple étiquette de « shreddeur » à Plini, quand on voit que ce dernier ne mise absolument pas sur la vitesse (coucou Davide Lo Surdo) – quelques soli mis de côté – pour tenter de transmettre une quelconque émotion, mais bien sur des structures et rythmiques assez travaillées. N’omettons tout de même pas que Plini, bien que tête-pensante de la formation, n’est pas seul. Il est ici assisté par deux excellents musiciens : un batteur, en la personne de Chris Allison, et un bassiste nommé Simon Grove.
Venons-en maintenant à cet Impulse Voices, son second album après celui de 2016, intitulé Handmade Cities, que Steve Vai, encore lui, avait alors décrit comme « l’un des meilleurs, des plus avant-gardiste, mélodique, profond rythmiquement et harmoniquement parlant qu’il ait jamais entendu. » Excusez du peu. Pandémie oblige, celui de 2020, a été composé, produit, arrangé, et mixé par Plini, dans sa propre chambre pendant le premier confinement, et toutes les parties des autres instruments ont dû être composées séparément. Initialement enregistré en mars 2020, l’album devait sortir un mois après, mais sa parution a été repoussée au 27 novembre. À quoi avons-nous donc droit sur les huit titres présents ? Tout d’abord, à une dextérité impeccable, à une maîtrise d’une multitude de techniques de jeux différents au service d’une ambiance et d'une atmosphère particulières. On sent vite que l’Australien a fait l’amalgame d’innombrables influences, qu’il est allé piocher à la fois sur la scène prog, avec Dream Theater – et donc John Petrucci – ainsi que Joe Satriani, mais aussi sur celle du jazz avec Django Reinhardt, Pat Metheny, Hiromi ou Tigran Hamasyan, entre autres
Comme dit un peu précédemment, la particularité d’Impulse Voices, et a fortiori de Plini, est l’atmosphère très planante et aérée qui s’en dégage. On peut notamment citer les passages aux airs hawaïens de "Perfume" et "Papelillo" (nom d’une fleur rose que l’on trouve en Amérique latine). Ce qui se remarque ensuite de manière la plus évidente, c’est l'approche jazz fusion, présent sur presque toutes les pistes, mais qui est particulièrement mis en avant sur un "Last Call" aux relents de Chick Corea, ainsi que sur l’entêtante piste éponyme. Afin de varier les tons et les couleurs, il va allègrement disperser du synthé, par l’intermédiaire de Dave Mackay ("Ona / 1154", "Last Call"), tout comme incorporer un saxophone interprété par John Waugh ("Impulse Voices", "PAN") ou le subtile solo de harpe d’Amy Turk dans le final "The Glass Bead Game". Tout ça tend à enrichir une palette harmonique déjà bien fournie sans que cela ne dénote un seul instant avec le reste. Mais il ne faut pas oublier que Plini vient également de la scène metal et plus précisément djent. Il ne faudra donc pas tomber des nues ou s’offusquer quand vous entendrez un "Pan" un peu plus hargneux et vigoureux, dont l’ouverture rappelle celle de "Stray The Skies" de VOLA, ou "The Glass Bead Game" qui compte pour un quart de l’album à lui seul. On sent aisément des influences comme Meshuggah, Periphery, ou Animals As Leaders derrière cette énergie.
Et dans tout cela, arrive-t-on à relever un défaut à cet album ? Eh bien oui. Si trente-huit minutes sont suffisantes pour ne pas perdre l’auditeur, malgré l’utilisation de structures en 15/8 dans "The Glass Bead Game" (chose qui rend particulièrement fier l’auteur), c’est peut-être une durée un peu trop courte pour les vrais passionnés. Le paradoxe entre le côté jazz omniprésent et le format assez « succinct » des titres peut faire apparaître une certaine frustration. Les compositions mériteraient par moments d’être développées un poil plus longtemps, car à peine installés confortablement dans le cocon que nous a créé Plini, nous en sommes sortis de manière assez abrupte. C’est peut-être pour cela que Plini a voulu contrebalancer le tout avec l’outro qui ne fait ni plus ni moins que neuf minutes. C’est la seule véritable imperfection de cet album qui l’empêche de passer la barre de sa note actuelle. Pour autant, rien ne vous empêche de vous le repasser en boucle en attendant le prochain brûlot. L’autre possibilité étant d’aller le voir sur scène dès qu’il passera à proximité de chez vous. Profitez-en vraiment, car rares sont les artistes avec autant de sérénité, de maîtrise, de sourires, voire même d’humour pendant les prises de paroles. Une véritablement démonstration sonore et visuelle vous attend, surtout s’il est accompagné d’autres surdoués durant sa tournée comme le jeune polonais Jakub Zytecki.


Si le metal et le jazz sont déjà des styles de niche, Plini, même s’il s’adresse à toute oreille curieuse et mélomane, va toucher ici un public de connaisseurs, très haut perché. À l’instar de sa pochette, Impulse Voices fait preuve d’une grande diversité, tant de couleurs que de genres. Le Sydnéen réussit quand même le tour de force de parvenir à allier puissance et modération, aérations et technicité, tout ça avec une maîtrise instrumentale incroyable qui ne peut que laisser envisager une suite de carrière monstrueuse.








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