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CHRONIQUE PAR ...

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Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 13 février 2023
Sa note : 16/20

LINE UP

-Ben Duerr
(chant)

-Chris Wiseman
(chant+guitare+programmation)

-Federico Zuccarelli
(guitare)

-Keith Kohlhepp
(basse)

-Matt Kohanowski
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Jason Evans
(chant sur "The Catacombs")

-Richard "Dickie" Allen
(chant sur "The Catacombs")

-Alexandr "Alex" Shikolai
(chant sur "The Gathering Of All")

-Thomas "Tom" Barber
(chant sur "The Prophet's Beckoning")

TRACKLIST

1) We Descend
2) The Return
3) The Horror Within
4) The Catacombs
5) The Mad Tyrant's Betrayal
6) The Gathering Of All
7) The Heretic Prevails
8) The Prophet's Beckoning
9) The Forsaken Effigy
10) The Great Schism
11) The Mausoleum Of Liars
12) The Tartarus Impalement

DISCOGRAPHIE

Reclaimer (2017)

Shadow Of Intent - Reclaimer
(2017) - metal symphonique death metal deathcore symphonique mais un peu technique également - Label : Independent



Continuons donc les activités d’exhumation et de réhabilitation dont votre Djentleman semble s’être épris depuis un moment, mais qui recommence de plus belle en ce début 2023. Au menu aujourd’hui, une tête confirmée du style deathcore : Shadow Of Intent.

S'il est indéniable qu'aujourd'hui Shadow Of Intent est une figure établie de la scène deathcore, il n'en a bien évidemment pas toujours été ainsi. Il a fallu faire ses preuves. Pour ce, petit flashback. Retour en 2017, quand les Américains n’ont alors sorti que deux opus, bien avant leur succès et le début de leur tournée internationale, notamment en Europe. Il s’agit en l’occurrence de Primordial, dévoilé une année auparavant, et donc ce Reclaimer qui nous intéresse en ce jour. Shadow Of Intent n’est alors pas encore la référence et la pointure du deathcore symphonique qu’il s’apprête à devenir, à l’orée d’une minuscule pandémie. À cette époque, ce sont plutôt des têtes d’affiche comme Winds Of Plague, dont on sent l’essoufflement, Make Them Suffer, Lorna Shore, ou les très (trop) sous-estimés Ovid’s Withering, qui trustent le devant de la scène. Et pourtant cette seconde œuvre sera la pierre angulaire, non seulement de leur carrière et de leur popularité, mais aussi – osons les mots – du deathcore sympho. Ce n’était pourtant pas une évidence il y a de cela quatre ans quand, en 2013, la formation à cheval entre le Connecticut et le Rhode Island n’était qu’un duo, composé du vocaliste Ben Duerr et du gratteux/tête-pensante Chris Wiseman. Viendra s’ajouter Matt Kohanowski sur Primordial, avant que ne débarquent enfin un bassiste et un second guitariste pour pondre cette créature à peine un an et demi plus tard.
Malgré le fait que Primordial montrait déjà de très belles choses pour un premier opus, la progression de nos gaillards américains en quinze mois est assez fulgurante. Il est d’ailleurs à noter que les vingt-deux premiers titres de Shadow Of Intent commencent par l'article « The » si l’on excepte l’introduction de Reclaimer, à savoir "We Descend…", tendance qui se perdra dès la troisième galette. Et ce qui détonne d’autant plus dès l’ouverture citée précédemment, c’est cette volonté d’imposer et d’ancrer un côté orchestral dans leur musique, tout autant que dans les mémoires des auditeurs. C’est cette marque de fabrique qui va rester et perdurer, que l’on retrouve de manière quasi omniprésente tout au long des douze titres proposés ici. Les deux passages les plus marquants étant sans conteste les ouvertures de la géniale doublette "The Return" et "The Heretic Prevails". Maintenant que vous avez entendu ces deux mélodies, bon courage pour vous en débarrasser. En évoquant cela, il serait malhonnête de ne pas mentionner les influences évidentes des Italiens de Fleshgod Apocalypse, ou des Norvégiens de Dimmu Borgir. Enfin, ça c’est si on s’attarde uniquement sur les ambiances épiques et orchestrales ("The Tartarus Impalement" en tête de gondole), mais Shadow Of Intent, bien qu’étiqueté « symphonique », ne saurait être réduit à cet aspect.
N’étant pas analphabète – auquel cas comment en êtes-vous arrivés à ce paragraphe ? – vous avez pu discerner la présence du mot « technique » dans la description du genre. Dites donc, de la technicité dans du metal, qui plus est dans du deathcore, mais comment allez-vous vous relever d’une telle nouvelle ? Là n’est pas la question. Tout d’abord, Shadow Of Intent le fait avec des guitares six cordes et une basse quatre cordes, ce qui n’est clairement pas une norme dans le milieu, même il y a de cela six ans. Mais, quand dans d’autres genres (ne pas citer le tech death, ne pas citer le tech death) elle est mise en avant, surtout pour la démonstration et la folie, ici elle est nettement au service de la mélodie. Mélodie par-ci, mélodie par-là, soli à outrance, dans lesquels on flirte régulièrement avec du Shokran (écoutez l’introduction de "The Gathering Of All"), mais également avec du Slice The Cake ("The Return"). Mais la fascination la plus importante à noter ici, c’est celle pour leurs compatriotes de The Black Dahlia Murder. Non seulement au niveau des mélodies incisives ou au niveau des blasts, légèrement en retrait dans le mix impeccable, qui ne viennent pas massacrer le rendu général, mais également en ce qui concerne la texture vocale.
C’est d’ailleurs sur ce sujet que nous allons finir, car moult artistes nous font l’honneur de leur présence sur cette galette. Et pas des moindres. On est même sur des bonnes pointures du milieu deathcore. Qui participe donc à cette orgie gutturale ? Oh, seulement des petits monstres comme Dickie Allen du très paisible Infant Annihilator, Jason Evans du silencieux Ingested, Alex le Terrible du mignon Slaughter To Prevail ou encore Tom Barber du flegmatique Lorna Shore. À croire que les screams abyssaux et les growls caverneux du magistral Ben Duerr n’étaient pas suffisants. La palette technique et la maîtrise vocale de ce dernier sont tout bonnement incroyables. Vous pouvez également ajouter à tout cela un débit proche de celui du défunt Trevor Strnad, pour mentionner à nouveau TBDM, ce qui est assez frappant, et vous assistez tout bonnement à l’accomplissement d’un nouveau talent de la scène deathcore, ni plus ni moins. De manière paradoxale, Shadow Of Intent a pris l’habitude - qu’il gardera par la suite - de toujours sortir un titre instrumental et a même sorti des rééditions instrumentales de ses deux premiers opus. Enfin, si vous vous demandiez à quoi pouvait faire référence le nom du groupe, c’est le nom d’un vaisseau dans la série de jeux vidéo de science-fiction militaire Halo, à propos duquel les paroles traitent exclusivement dans les vingt-deux premiers titres du groupe. L’artwork ne vous avait sûrement pas mis la puce à l’oreille.


À travers ce Reclaimer, Shadow Of Intent nous montre qu'il sait varier les intensités sans nous ensevelir sous un déluge de riffs et parvient à nous livrer CINQUANTE-HUIT MINUTES de deathcore sans nous épuiser ni nous perdre, notamment grâce à l’énergie et la prépondérance de son criard Ben Duerr. Sans pour autant s’installer dans la catégorie masterclass, c’est une belle claque statutaire que nous distribuent les Américains pour fonder leur réputation. Et ce, dès le deuxième opus seulement, ai-je oublié de le mentionner? ET DIRE QU’ILS N’ONT TOUJOURS AUCUN LABEL À L’HEURE OÙ CES LIGNES SONT RÉDIGÉES. Peut-être une intention de rester dans l’ombre.





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