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CHRONIQUE PAR ...

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Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 06 janvier 2023
Sa note : 16/20

LINE UP

-Mirai Kawashima (chant+claviers+basse+programmation)

-Shinichi Ishikawa
(guitare)

-Satoshi Fujinami
(batterie+percussions)

Ont participé à l’enregistrement :

-Chie Konuo
(chœurs sur "Scarlet Dream" et "Ecstatic Transformation")

-Yukito Okazaki
(chœurs sur "Requiem – Nostalgia")

-Hibiki K.
(chœurs sur "Requiem – Nostalgia")

TRACKLIST

1) Corpsecry - Angelfall
2) Scarlet Dream
3) Nietzschean Conspiracy
4) A Sunset Song
5) Impromptu (Allegro Maestoso)
6) Dreamsphere (Return to the Chaos)
7) Ecstatic Transformation
8) Slaughtergarden Suite
9) Bring Back the Dead
10) Requiem - Nostalgia

DISCOGRAPHIE

Scorn Defeat (1993)
Imaginary Sonicscape (2001)
Shiki (2022)

Sigh - Imaginary Sonicscape
(2001) - heavy metal barré - Label : Century Media



Pionnier du black metal japonais - du black metal tout court - Sigh sort son cinquième album au début du millénaire, un peu plus d’une décennie après ses débuts. De l’eau a coulé sous les ponts et la formation se présente sous des atours mélodiques qui l’éloignent de sa sphère d’origine. Compromission ? Si c’était la volonté des trois membres du groupe, ceux-ci s’y sont vraiment mal pris.

Depuis Hail Horror Hail, le troisième LP de 1997, Sigh a dévié vers une espèce de metal à choix multiples au gré des inspirations baroques de son leader Mirai Kawashima. "Requiem – Nostalgia", qui clôture Imaginary Sonicscape, est un concentré de tout ce qui peut intriguer ou rebuter chez le Sigh de 2001, selon son appétence pour la bizarrerie : à un thème aux synthés assez lent succèdent des couplets en ternaire scandés d’une voix écorchée, préludes à un refrain étrange mais poignant guidé par une (fausse) flûte, serti d’effets sonores enrobant une mélopée psalmodiée par un pseudo ténor. S’ensuit une modulation au vocoder, qui revient une seconde fois avant que ne surgisse une accélération théâtrale en mode metal symphonique – fausse piste, car celle-ci laisse rapidement la place à une séquence doom vintage relayée par un solo lumineux. Un dernier refrain et basta ? Non, puisque les trois Tokyoïtes concluent sur une séance loufoque où ils assaisonnent un piano romantique avec des rires accélérés faisant songer à ceux de "Bike" de Pink Floyd.
Un peu de paracétamol ? Et bien ce ne sera pas forcément nécessaire, car aussi incroyable que cela puisse paraître, ça passe. Les motifs sont le plus souvent intrigants, à l’instar des claviers tourbillonnants de "Bring Back the Dead" qui file comme une cavalcade à la Iron Maiden interrompue par un développement orchestral à la manière d’une musique de film, écho du splendide titre d’ouverture, "Corpsecry – Angelfall", à la fois rugueux et survolté. Ces belles idées sont servies sur un lit de claviers généreux, que manipule avec gourmandise un Mirai qui se sent suffisamment chaud pour tenter un interlude virtuose – réussi. Il se lâche carrément sur "Slaughtergarden Suite", pièce montée de plus de dix minutes pendant laquelle il s’amuse avec les différentes sonorités de son joujou, notamment celle imitant le Wurlitzer de Supertramp. La succession de plans peut dérouter, voire détourner si l’on goûte modérément aux compositions façon patchwork. Cependant, hors instrumentaux impromptus de fin de morceau, la plupart des enchaînements sont fluides, telles les arabesques de "Dreamsphere (Return to the Chaos)" qui débouchent elles aussi sur un thème heavy propulsé par ces synthés virevoltants.
Si les interventions à la guitare de Shinichi Ishikawa sont de nature à rassurer les fans de metal classique, les éructations âpres de Mirai risquent de moins leur convenir, surtout lorsqu’elles se font monocordes, comme sur "A Sunset Song", choupinette version metal chelou de "Sunday Girl" de Blondie mais sans le sex appeal de Debbie Harry – ce refrain disgracieux, quel dommage. La production assez rêche pourra faire tiquer également, bien qu’elle permette de noyer la batterie frustre de Satoshi Fujinami – on se pince quand celui-ci ose un roulement sur "Ecstatic Transformation", joyeuseté vintage gavée d’orgue Hammond rappelant certains moments de Tuonela que les Finlandais d’Amorphis ont sorti deux ans auparavant. Néanmoins, ces éléments a priori pénalisants n’empêchent pas de goûter aux trouvailles délicieuses qui émaillent le recueil dont émergent la lenteur décadente de "Nietzschean Conspiracy" évoquant les polars mélancoliques des années quatre-vingt, et les chœurs magiques embellissant "Scarlet Dream", petit bijou au refrain succulent rehaussé d’un intermède… reggae.


Foisonnant et surprenant, Imaginary Sonicscape témoigne de ce dont est capable un compositeur déluré mais pas délirant, en tout cas pas au point de compromettre la cohérence de sa réalisation la plus inspirée. Mirai Kawasima a concocté avec ses deux acolytes une formule unique de heavy metal à chant éraillé, protéiforme, dépaysante, qui demande un peu de temps pour être apprivoisée. Mais pour peu qu’on s’accommode d’un son et d’une écriture qui n’ont pas de rapport avec grand-chose d’existant, le plaisir de voyager au sein d’une œuvre bien plus maîtrisée qu’elle n’en a l’air a toutes les chances d’être au rendez-vous.



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