Chronique : Satoo Lima Five Years (EP) (2022)

CHRONIQUE PAR ...

Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 12 décembre 2022

Sa note : 14/20

LINE UP

-Vita Schmidt
(chant)

-Bastien Contrario
(guitare+claviers+basse)

-Julien Bronchard
(guitare)

-Emilien Gillian
(guitare)

-Jay Adams
(claviers)

-Gaspard Gomiss
(batterie)

TRACKLIST

1) People
2) Sole
3) Five days
4) Another voice

DISCOGRAPHIE

Five Years (EP) (2022)

Satoo Lima - Five Years (EP)

(2022) - rock psychédélique - Label : M&O Music

Une fin d'été, un crépuscule qui n'en finit plus de colorer les rues et les criques, une caresse binaurale : voici les impressions engendrées par l’écoute de Five Years, le premier EP de Satoo Lima. Point de musique de relaxation vendue dans des boutiques saturées de fumerolles parfumées mais du rock à tendance psychédélique, tel est le genre pratiqué.

Attention, il n'est pas non plus question d'un énième avatar de Pink Floyd ou de Grateful Dead. Chez Satoo Lima, les guitares accompagnent, discrètes et cristallines, des mélodies réverbérées la plupart du temps guidées par les claviers et la voix angélique de Vita Schmidt, chanteuse franco-norvégienne à l'origine du projet en compagnie du producteur et multi instrumentiste Bastien Contrario. Avec l'aide de quelques musiciens, le duo basé à Paris enregistre puis sort un single séduisant, " The Doubter", en mars 2022. Distribué par le label indépendant M&O Music, bien connu en ces lieux, Five Years voit le jour en septembre de la même année. "People" en première position donne la tendance : sur une rythmique funky relativement vive sont égrenés des accords jazzy survolés du timbre doux mais pas vaporeux de Vita Schmidt - on n'est pas chez Lovesliescrushing et son shoegaze de l'extrême.
Rien n'est extrême d'ailleurs, sur cet enregistrement. Les refrains rebondissent avec grâce sur un tapis de synthés moelleux et de guitares claires donnant la sensation de provenir d'un eden disparu. Les motifs se répètent tandis que plane la voix de Vita, toujours douce, presque diaphane, sur "Five Years", notamment-, mais jamais mièvre. Elle se fait parfois timidement mutine, ainsi sur "Sole" où elle fait songer à une Lilly Allen classe et bien élevée. Doté d'un son policé, la réalisation bénéficie d'une section basse-batterie suffisamment nerveuse pour vertébrer les chansons et les empêcher de tomber dans l'émollience propre au jazz funk rock des bars lounge, ouf. On aurait sans doute aimé un peu plus de mordant sur certaines séquences, une lichette d'intensité supplémentaire qui aurait probablement renforcé la conclusion spatiale d'"Another Voice", par exemple.

Reflets d'un soleil indulgent, extraits de voûte céleste, les pastilles lumineuses de Five Years apaisent et réconfortent. La production chaleureuse, presque trop amicale, fait la part belle à des motifs dépaysants, valorisés par la voix enchanteresse de Vita Schmidt qui risque de faire tourner quelques têtes. Si le collectif parvient à monter la tension d'un cran sur ses prochaines réalisations, le voyage aura toutes les chances d'être encore plus excitant.