Chronique : Faruln Anti Spirit (2022)

CHRONIQUE PAR ...

Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 06 décembre 2022

Sa note : 14/20

LINE UP

-BTSM
(chant+guitare+basse)

A participé à l'enregistrement :

-David Ekevärn
(batterie)

TRACKLIST

1) Nethermost
2) The Barren Rage of Death's Eternal Cold
3) Under Blackened Skies
4) Descent to the Underworld
5) Night of Woe
6) The Throes of Rebirth
7) Anti Spirit
8) All For Nought

DISCOGRAPHIE

Anti Spirit (2022)

Faruln - Anti Spirit

(2022) - black metal - Label : Battlesk'rs

Quel est le rapport entre Michel Platini et Faruln ? Ah ! Vous ne vous y attendiez pas à celle-là hein ? Aussi fou que cela puisse paraître, j’en vois un. Non, Faruln n’a jamais mis un coup-franc magique contre les Pays-Bas, il n’a jamais été non plus meilleur buteur du Scudetto, et n’a jamais été président de la UEFA, avec le bonheur que l’on sait. Et Platoche n'a jamais été membre d'un groupe de black-metal, à ma connaissance... Alors… on sèche ?

Allez, voici la réponse : Platini détestait les acrobaties, les roues de bicyclettes et les retournés. « Si tu es obligé de faire un retourné, c’est que tu es mal placé. » Eh bien, Faruln, c’est pareil. Son black-metal n’offre ni petits ponts, ni grands ponts, ni talonnades à la Madjer. Le one man band de BTSM n’est pas non plus une copie conforme des Watain, Dark Funeral et autres noms de cet acabit qui pullulent dans son pays – la Suède, pour ceux qui arrivent en retard. Faruln base son metal sur la lourdeur et la dissonance, pas de sophistication, pas de concepts alambiqués. Juste de la lourdeur et de la dissonance. S’il faut faire une comparaison, je vois le projet quelque part entre Panzerfaust, en moins torturé, et Exercises in Futility de Mgla, en (nettement) plus costaud. La ressemblance avec les Polonais s’avère assez forte sur l’excellent "Night of Woe", qui, après la minute introductive, nous assène un mid-tempo efficace comme tout, et absolument propice au cassage de nuques. Le mid-tempo, c’est vraiment le truc de BTSM, puisque les temps forts d’Anti Spirit, son premier album, se jouent tous sur cette cadence.
Outre "Night of Woe", "The Barren Rage", allie puissance, facilité d’assimilation et vice. Il s’agit, là encore, d’un vrai régal. Le rythme plus varié de "The Throes of Rebirth" et son leitmotiv grinçant séduit également, et ce titre se range du côté des très bons moments de l’œuvre. Et les mauvais moments ? Il n’y en a pas. Les quatre autres véritables titres - l’éponyme est un intermède - sont très corrects, mais un ton en-dessous. On notera quand même le côté un peu facétieux du BTSM, qui ouvre Anti Spirit avec "Nethermost", dont le début m’a fait craindre le pire - à savoir, des champs de blast à perte de vue. Au contraire, tant le titre initial comme "Under Blackened Skies" et "Descent to the Underworld" jouent la carte de la lourdeur et de la lenteur. L’objectif est atteint, ces titres permettent de créer une atmosphère poisseuse, mais, musicalement, je leur préfère les morceaux un peu plus enlevés. Anti Spirit n’en constitue pas moins un bon début. La solidité du projet ne fait aucun doute.

Faruln, signé sur le label français Battlesk’rs, commence bien son parcours dans le monde, de plus en plus peuplé, du black metal. BTSM y montre des aptitudes certaines à la simplicité et l’efficacité. Certains titres sont même excellents. A conseiller aux noirs ennemis des fioritures.