Chronique : Clamoris Opus Limbonica (2022)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 19 octobre 2022

Sa note : 16/20

LINE UP

-Niko Peräkorpi
(chant+basse)

-Samuli Kaakinen
(chœurs+guitare)

-Joonas Kinnari
(guitare)

-Sami Selkäinaho
(claviers)

-Tom Israels
(batterie)

TRACKLIST

1) Regurgitated
2) The Bite of the Cosmic Snake
3) Schemer’s Paradox
4) A Window to My Dreams
5) Rage, Rain Down on Them
6) Forma Inversa
7) Opus Limbonica
8) Walking in the Graveyard

DISCOGRAPHIE

Opus Limbonica (2022)

Clamoris - Opus Limbonica

(2022) - black metal symphonique - Label : Inverse Records

Ne me jugez pas, mais il m’est impossible de lire autrement le nom du groupe : Clitoris. Passé cet aveu libératoire, Opus Limbonica (décidément…) arbore fièrement des origines finlandaises et la pratique d’un black metal manifestement hargneux et haineux confirmé par des titres aussi poétiques que "Regurgitated" ou "Rage, Rain Down on Them".

Surprise ! Et oui, de black metal certes il s’agit, mais faisant fi des paroles nous entendons des riffs que ne renieraient point du tout les compatriotes plus amateurs de speed, agrémentés de claviers encore plus portés sur la chose. Clamoris ou la fusion des courants black et speed, plus orienté black qu’un Children of Bodom toutefois. Le chant navigue clairement dans les eaux territoriales du style tandis que la batterie, si elle ne rechigne absolument pas aux roulements de double pédale, s’essaie avec régularité aux blasts. À côté de cela, la progression de certains riffs ("A Window to My Dreams" par exemple) rappelle furieusement du The Kovenant (quand ils ne s’appelaient que Covenant d’ailleurs puisque c’est bien Nexus Polaris qui revient en tête).
Opus Limbonica s’associe à des noms prestigieux et parvient à tenir tête via des chansons d’un niveau étonnamment élevé. La crainte qui aurait pu dominer d’un mal de crâne odieux de par l’abondance de claviers et mélodies s’efface fort rapidement dès lors que s’imposent des compositions d’une maîtrise impeccable, fermement supportée par un niveau technique parfait pour le genre pratiqué. Les cavalcades n’appellent pas à la déification instrumentale, mais elles recèlent suffisamment de richesses et de variations pour amener des louanges méritées. Ces envolées prennent leur temps, preuve en étant l’accroche continue des cinq minutes et plus pour chaque chanson.
N’y voyez pas une tentation progressive, seulement la volonté d’un groupe d’aller au bout de ses idées. Se permettant de réconcilier un public avide de symphonique tout comme de speed médiéval avec une fange plus extrême qui n’oubliera pas d’être ouverte à autre chose que la violence brute et dégueulasse, Opus Limbonica a le potentiel de ratisser large. Les huit titres de l’album referment en chacun d’eux un passage apte à faire se lever la tête. La qualité des mélodies proposées par les guitares et les claviers pousse à l’écoute. En plus de cela, la personnalité affichée est patente malgré les inévitables inspirations. Les Finlandais bâtissent un monde spatio-médiévo-horrifico-grandiloquent de toute beauté. Cela permet passer outre une originalité légère.

Pour un premier album, Clamoris marque son territoire. On ne peut qu’espérer une suite au minimum du même acabit. Voire, avec des prises de risque supplémentaires. On sent un potentiel pour se faire plaisir sur des terrains variés. On ne demande que confirmation.