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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022
Sa note : 16/20

LINE UP

-Androo "The White Swan" O'Hearn
(chant+claviers)

-David "Red Dragon" O'Hearn
(guitare)

-Kenny "Blue Scorpion" Lovern
(guitare)

-Gary "Praying Mantas" Thorne
(basse)

-Matt "Black Ninja" Thompson
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Wendy O'Hearn
(chœurs)

-Shelli Webb
(chœurs)

-James Jenkins
(chœurs)

TRACKLIST

1) Romanza
2) Centipede
3) Snake
4) Scorpion
5) Lizard
6) Toad

7) Mischief and Epiphany
8) Let Us Welcome the Actors
9) Last Stand
10) Farewell
11) Peace Be upon You

DISCOGRAPHIE


Shaolin Death Squad - Five Deadly Venoms
(2010) - metal prog - Label : Do for It Records



Eurêka ! Certains artistes finissent par trouver le petit truc qui les distinguera des autres, aussi talentueux qu'eux, voire plus si l'on considère la technique instrumentale comme un critère déterminant, ce qui est généralement le cas des amateurs de metal progressif. Shaolin Death Squad est volontiers associé à ce genre musical et son leader, Androo O'Hearn, a décidé de miser une partie de la réussite de son entreprise sur un élément particulier : les chœurs.

Formation originaire de Denton, Texas, Shaolin Death Squad a sorti un premier EP homonyme en 2004 qui lui permet de dérouler un metal prog plutôt tranquille nimbé de sonorités électro, dont une piste, "Black Smile", retient davantage l'attention, principalement en raison de la chorale qui l'innerve. Rebelote sur le LP Intelligent Design paru deux ans plus tard, foutraque et touffu, que les Nord-Américains consolident avec "Escaping Absynthe", un amalgame convaincant à base de chœurs protubérants. Ces essais prometteurs laissent à penser que la bonne formule sera pour le coup d'après, et effectivement, Five Deadly Venoms va encore plus loin que ses prédécesseurs. Le deuxième LP de la troupe, troisième si l'on compte Standards, long format publié en 2001 sous l'appellation Djugdish, est baptisé du nom d'un film d'arts martiaux hongkongais de la fin des années soixante-dix, à l'instar du collectif lui-même. Pas de bruitages incongrus ou de dialogues à faire passer "Biouman" des Inconnus pour un documentaire mais deux instrumentaux en entame et en clôture qui n'ont que peu de rapport avec le chou chinois puisqu'il s'agit de la "Romance anonyme", popularisée en France dans l'adaptation faite par le guitariste Narcisso Yepes pour le film Jeux Interdits (1952), et de l'air traditionnel juif "Hevenu shalom aleichem", mentionné sous sa traduction anglaise "Peace Be Upon You".
Pourquoi pas mais on est à deux doigts de déclencher l'« alerte nawak » à l'écoute de "Centipede" – le premier des cinq poisons – guidé par une scansion aquatique peu gracieuse et une voix chuchotée/ déclamatoire qui sentent fort le prog de seconde zone. Heureusement le thème puissant finit par s'imposer, valorisé par les chœurs renforcés. Ceux-ci ont l'avantage de transcender, pour ne pas dire masquer, les limites vocales de O'Hearn, alias « The White Swan » dont le frangin David « Red Dragon » tient l'une des six-cordes. Le leader dédouble et trafique le plus souvent son chant, donnant  l'illusion que plusieurs personnages se répondent – sur "Lizard", par exemple, mémorable embardée heavy/ thrash initiée par un motif orientalisant auquel succèdent plusieurs interventions vocales qui bonifient ce qui aurait pu n'être qu'un exercice de style reposant sur une répétition d'arpèges. L'alternance sans transition avec un passage plus calme et la conclusion portée par une guitare aigrelette proche de celle que l'on entend sur Discipline de King Crimson confortent l'agréable sensation d'être confronté(e) à une œuvre ambitieuse mais pas – ou peu – alambiquée.
Quelques occurrences toutefois n'atteignent pas ce niveau – empesées "Scorpion" et "Let Us Welcome the Actors", répétitive "Farewell". Moins flamboyantes, elles bénéficient malgré tout de l'effet euphorisant engendré par les couches vocales, qui deviennent ensorcelantes sur "Snake", dont la progression (forcément) sinueuse trouve son apogée à l'issue d'une montée en puissance inexorable, aussi jubilatoire que l'acmé auquel elle mène, rappelant "Suite Sister Mary" de Queensrÿche, en plus concis. Le soin apporté aux compositions déteint sur le climat tour à tour mystérieux et intense instillé par les claviers ainsi que les arrangements, déterminants mais jamais envahissants – les synthés spatiaux en contrepoids du riff arasant de "Toad" sont délicieux. Les membres de Shaolin Death Squad montrent d'ailleurs sur l'épique "Mischief and Epiphany" qu'ils sont capables d'envoûter sans l'aide du chant... enfin presque – disons, sans paroles. On leur sait gré de ne pas avoir insisté sur les ambiances extrême-orientales qui auraient pu ruiner l'ensemble par excès de kitsch, la référence directe aux filmographies auxquelles Tarantino a puisé l'inspiration de Kill Bill ne concernant que la moitié du recueil. Les drôles de zèbres confirment qu'ils sont capables de sortir du carcan de la thématique qu'ils se sont imposés sur le très fun "Last Stand", fantaisie à mi-chemin entre une marche héroïque et un hommage au vocoder du Cynic des débuts. Ou l'art délicat de flirter avec le n'importe quoi sans jamais céder à la tentation de lui tomber dans les bras.


Grâce aux idées brillantes agencées avec brio par des instrumentistes aussi fantasques que talentueux, Five Deadly Venoms n'est plus seulement l'intitulé d'un long-métrage culte pour fans de kung-fu mais désormais celui d'un album singulier, frais et réjouissant. Privilégiant les mélodies accrocheuses et les atmosphères évocatrices, Shaolin Death Squad a trouvé une recette savoureuse mariant originalité et efficacité, en s'accommodant d'un budget manifestement limité et sans jamais verser dans la démonstration. Nul besoin d'être un fan obstiné de metal progressif et de Bruce Lee pour apprécier l'offrande, tout le monde est convié à la fête. Ce ne sont pas les airs à reprendre en chœur qui manquent.



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