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CHRONIQUE PAR ...

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Archaic Prayer
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022
Sa note : 15/20

LINE UP

-Kenji "Damo" Suzuki
(chant)

-Michael Karoli
(guitare)

-Irmin Schmidt
(claviers)

-Holger Czukay Schüring
(basse)

-Hans "Jaki" Liebezeit
(batterie)

TRACKLIST

1) Pinch
2) Sing Swan Song
3) One More Night
4) Vitamin C
5) Soup
6) I’m So Green
7) Spoon

DISCOGRAPHIE

Monster Movie (1969)
Tago Mago (1971)
Ege Bamyasi (1972)

Can - Ege Bamyasi
(1972) - barré Jazz-Funk industriel - Label : United Artists



Le plus frustrant, pour un groupe de musique, ça reste les occasions ratées. En effet, en février 1972, Can donne un concert au Palais des Sports de Cologne, et décide de l’enregistrer et le filmer pour fêter les trois-cent-mille ventes du single "Spoon". Le montage final est un mélange de prises du set et de moments de flottements en backstage ou en studio. Problème : la prise son est tombée en rade et il a fallu se contenter des micros des caméras, beaucoup moins précises. Résultat : une batterie et un chanteur trop forts, une guitare et un clavier au milieu et une basse inexistante.

Le groupe se console comme il peut en continuant d’enregistrer avec la même méthode. Jams interminables, prises dans des pièces éparses, collages de chez Czukay, etc. Il ne fera même pas usage de bandes récupérées en Angleterre, situation demandant à être corrigées avec la série de concerts enregistrés actuelle. Cela dit, "Spoon" reste le titre dont il reste le plus de traces live, et qui témoigne le plus de la séparation extrême entre le Can du studio et le Can de la scène. Doux, éthéré, sorte de version concise de "Bring Me Coffee or Tea", on peut parler d’une des rares chansons du groupe, tant le reste est ancré dans le flot rythmique et sonore. Si ça a été presque un tube en 1971, c’est surtout car ce titre a servi de générique à une célèbre série télé allemande baptisée Das Messer. C’est là qu’une comparaison s’impose avec un autre titre qui pourrait être presque un tube : "Vitamin C". C'est la meilleure piste : elle est le point d’équilibre entre les cinq membres. Les meilleures interventions, certes, sont celles de Damo, sortant de sa réputation de « non-chanteur », et surtout Liebezeit, poussant son nouveau style dit "motorique" un cran au-dessus. Mais les trois autres ne sont pas en reste, Czukay complétant l’assise rythmique moins brûlante que "Halleluhwah" mais restant dansante. Tout récemment, est sorti le film En Corps sur la danse, faisant figurer une démonstration de hip-hop avec le titre de Can. Huit ans après Inherent Vice qui illustrait l’errance d’un personnage. Ironique de voir un titre non-prévu pour le cinéma y figurer autant. Quant à ses versions live, il n’en existe qu’une identifiable et écoutable, sur un concert donné à Paris en mai 1973, et qui pourrait avoir toutes ses chances de ressortir officiellement dans une version propre.
Les autres morceaux sont en dessous, mais pas loin des deux susmentionnés. Pourtant, le début avait de quoi faire peur : le groupe débute par une piste plutôt élastique, réservé normalement pour le milieu voir la fin d’un disque. "Pinch" rappelle, du haut de ses dix minutes, "Oh Yeah" ou "Mushroom". Fini le bruit de casserole de cette dernière, le groupe fait penser à de la pop-jazz-industrielle, une sorte de zone urbaine blafarde et crépusculaire. Citons également "Sing Swan Song", où Suzuki se fait le plus suave - avec "Spoon" - sur un registre plus funk, surtout, là encore, sur scène. Un témoignage furtif durant le premier concert français, au Bataclan en mars 1973, permet de s’en rendre compte. La version accélérée, même si un peu parasitée par des délires bruitistes de Schmidt, assoit encore plus une sorte de funk industriel. Le défaut par rapport au funk traditionnel est de ne pas être très fiévreux comme James Brown ou explosif comme Miles Davis période On the Corner, mais heureusement, les derniers protagonistes de l’aventure mettant la dernière main aux disques live, cela sera vite réparé. Pourtant, le disque patine d’un énorme défaut : "Soup". En l’occurrence, comme le terme l’indique, ça mixe. Trop, et mal. Le titre est tout simplement pénible, lorgne du côté de "Peking O" mais sans sa montée en puissance qui rendait celui-ci intéressant. Et ce n’est pas "I’m So Green", en deçà, qui permet de se remettre de ce trou béant dans l’extase que procuraient les titres précédents. Sans cette aberration, six titres faisant trente minutes auraient rendu le disque encore plus méritant, et donné un autre visage à un groupe resté trop longtemps synonyme de snobisme.


D’une façon ou une autre, le groupe boucle la boucle : aussi bien en studio qu’en live, le groupe aura provoqué des occasions manquées. Et surtout, le groupe, avec Faust et ensuite Neu! peut se vanter d’avoir maintenu un certain cap tant la vague dite « krautrock » commence à voir le volet psychédélique se tarir inexorablement au profil de l’électronique portée par Klaus Schulze, Kraftwerk et la nébuleuse Tangerine Dream.



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