CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022
Sa note :
17/20
LINE UP
-Kadri Sammel
(chant)
-Richard Powley
-Bruno Russo
TRACKLIST
1) Deo Non Fortuna
2) Akinesia
3) Void Oblivion
4) Dysphoria
5) Katabasis
6) Open My Eyes
7) Self Sabotage
8) One Being /// One Flesh
9) Wastelands
10) Self Sabotage (Apocalypse Version)
DISCOGRAPHIE
-Comment ça Amour, fleurs et lapin jaune ?? C’est une blague j’espère ? Je vous rappelle que vous êtes un groupe de BRUTAL DEATH !! Depuis quand les groupes de brutal death intitulent ainsi leurs albums ? Et puis franchement, imaginez les posts sur les réseaux sociaux… Evil Disgorged Cunt vient de sortir son nouvel Amour, fleurs et lapin jaune ?
-Alors ça... Justement, je voulais vous en parler… On pensait changer de nom aussi. Oui-Oui Choupinet. C’est bien, non ?
Il faut les comprendre… Le monde part complètement en vrille, on ne respecte plus rien ! Il y a d’abord eu Kaelan Mikla, qui nous sort une pochette digne d’un groupe de trve black. Déjà le nom… Kaelan Mikla, c’est pas dark wave, c’est black, didiou ! Et maintenant voilà qu’un trio intitulé Deathsomnia – dans Deathsomnia, il y a Death, pardieu ! – nous sort un album nommé You Will Never Find Peace, qu’il illustre d’un dessin bien vilain avec tout plein de têtes de mort… Et les gars ne font ni du death -Death. Somnia. – ni même du black. Alors, certes, dans electro-darkwave il y a « dark », mais quand même ! Certes, ils utilisent plus la guitare saturée que la moyenne du genre, mais bon, un peu de respect ! Vous avez déjà vu The Eternal Afflict ou Kirlian Camera foutre des rats mal dessinés sur leur pochette ? Hein ? Bon, il y quand même une bonne nouvelle : ce You Will Never Find Peace est bon. Très, très bon, même. Classieux. Clean, froid, vaporeux, malgré la présence des guitares évoquées plus haut, et terriblement catchy. Peut-être pas de réelle révolution au programme, mais un délicieux melting pot d’influences bien assimilées.
Le timbre de Kadri possède ce petit côté traînant et légèrement suave, rappelant Jae de Boy Harsher, et il faut reconnaître que le trio boxe dans la même catégorie electro-pop-sombre que le duo américain. A quelques différences près : la distorsion est absente chez Boy Harsher, et les références aux illustres groupes goth également. Tandis que Deathsomnia parsème sa première sortie de références claires. Le chant masculin Eldritchien sur "Katabasis", très influencé par Sisters ou la mélodie à la sauce Kirlian Camera sur "Open My Eyes" sont les deux exemples les plus frappants. Deathsomnia est moins dancefloor et plus musclé que ses confrères d’outre Atlantique. Maintenant, s’il ne faut retenir qu’une chose de ce groupe, c’est leur facilité édifiante à pondre des refrains extrêmement accrocheurs. "Akinesia", "Void Oblivion", "Dysphoria", "Self Sabotage", "One Being /// One Flesh", ont tout pour devenir des dark-tubes. Dansants, faciles d’accès sans être caricaturaux, ils se mémorisent aussi rapidement qu’ils s’adoptent. A noter également l’excellent remix funéraire de "Self Sabotage". Le premier album est un sans-faute et, donc, une grande réussite, mais par pitié : respectons les traditions ! Les pochettes faites main, c’est un truc de métalleux !
Dieu que cette nouvelle formation est prometteuse ! You Will Never Find Peace nous propose de la darkwave goûtue comme rarement, un poil musclée, très accrocheuse, et encore plus classieuse. Si Vladimir arrête de viser les réacteurs nucléaires, nous aurons peut-être le temps d’apprécier ces artistes comme il se doit. Croisons les doigts !