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CHRONIQUE PAR ...

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Oriza
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2022
Sa note : 10/20

LINE UP

-Jayant Bhadula
(chant guttural et indien)

-Raoul Kerr
(chant rap)

-Karan Katiyar
(guitare+flûte)

Ont participé à l'enregistrement :

-Roshan Roy
(basse)

-Vishesh Singh
(batterie)

-Sarthak Pahwa
(dohol)

-Archy J
(chant sur "Zanjeero Se")

TRACKLIST

1) Gaddaar
2) Aaj
3) Zanjeero Se
4) Machi Bhasad (album version)
5) Dana-Dan
6) Jee Veerey (album version)
7) Endurant (album version)
8) Yaad (album version)
9) BSDK.Exe
10) Chakh Le

DISCOGRAPHIE

Rakshak (2022)

Bloodywood - Rakshak
(2022) - folk Indian Folk Metal - Label : Bloodywood Media Private Limited



Le groupe vous l'annonce dès son patronyme : ceci est du cinéma, du grand clinquant façon Bollywood, fait pour vous en mettre plein la vue grâce à un décorum exagéré. On est là pour se divertir, se défouler, se faire plaisir. Tout en sachant qu'il s'agit d'une mise en scène avec ses acteurs et sa scénographie en carton à paillettes... Et pourtant, dans Bloodywood il y a aussi une notion de "sang". Laissez-moi vous expliquer en quoi Rakshak est l'album parfait...

Bloodywood est à l'origine un groupe parodique qui joue énormément sur le côté gros son et surproduction. C'est une sorte de malbouffe hypercalorique dont on a, de temps en temps, une envie teintée de culpabilité. Le son de Rakshak, trop compressé, trop dense, dessert malheureusement les compositions. Le mixage a un petit côté huile hydrogénée et le choix des ajouts de samples ou d'éléments traditionnels indiens n'est pas toujours bien pertinent. Certaines belles rythmiques se retrouvent noyées, une partie des riffs se perd et d'autres éléments sonores importés ne sonnent pas forcément juste. Le visuel joue un rôle essentiel car les musiciens dégagent une énergie lumineuse, une joie et un enthousiasme communicatifs. Le rap de Kerr, parfois un peu mou à l'écoute, paraît plus incisif lorsqu'il est accompagné de sa gestuelle hypertonique, de son sourire et de ses mouvements de bras énergiques.
"Zanjeero Se" est emblématique du gloubi-boulga qui dysfonctionne. À trop vouloir mixer tous les ingrédients ensemble coûte que coûte, on obtient un agrégat à l'artificialité trop marquée. Dommage car ces ingrédients sont bons à la base. Notamment le chant délicat de Archy J. Mais tout est trop entremêlé et pas forcément harmonieux. "Machi Bhasad", avec ses paroles pleines de clichés et ses sons de synthé survoltés pouvant rappeler certains groupes japonais frénétiques, est un autre exemple des petits flops de Rakshak. Boom boom bang make a big noise : pouët ! Ici le groupe parle de révolte... Si c'est du second degré, alors c'est réussi. Il semble qu'un certain humour tapisse toujours les compositions du sextet indien, mais le dosage entre tous ces éléments n'est pas encore totalement maîtrisé.
Le gros point positif ce sont les paroles. Les thèmes abordés étant les agressions sexuelles, le harcèlement scolaire, le patriarcat, la pauvreté, les choix politiques, la dépression. Autant de sujets qui sont assez à la mode en ce moment. Gageons que les musiciens de Bloodywood sont sincères dans leurs propos. Le chant guttural de Jayant Bhadula est efficace. Il est redoutable par exemple sur l'irrésistible "Dana-Dan". Dans les parties claires indiennes, son timbre, intéressant à la base, est mis à mal par les passages en force qu'il impose à sa voix dans les notes trop hautes pour sa tessiture. La preuve, sur des mélodies plus graves comme "Jee Veerey" sa voix développe toute la richesse de son timbre naturel. Ce titre, édité pour la première fois en 2018, est l'un des plus beaux de l'album. Le tâla est ici utilisé de manière judicieuse. La flûte est splendide. C'est un autre point fort du groupe : les mélodies à la flûte sont de toute beauté !


Mais alors en quoi Rakshak est-il l'album parfait ? Il est l'album parfait pour une excellente séance de cardio-training. D'une régularité absolue sur presque quarante-cinq minutes : cinquante-neuf à soixante tours de pédale par minute sur un vélo elliptique. D'une énergie folle, avec ses grosses basses puissantes et ses percutions ultra-marquées et régulières, Rakshak est idéal dans une playlist « running ». Motivation garantie ! Il s'agit du premier véritable album du groupe. Alors espérons qu'une fois débarrassés des clichés et des contraintes « comme faire toujours plus de bruit », le groupe parviendra à mieux gérer l'équilibre entre sa poigne, sa vitalité et son envie d'intégrer sa culture musicale indienne. Bloodywood semble avoir du potentiel.



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