CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
15/20
LINE UP
-Sabbat
(chant)
-Sheratan
(basse)
-Sytry
(guitare)
-Atrox
(guitare)
-Alsvid
(batterie)
TRACKLIST
1)Regression
2)The Hand of Death
3)D N hAte
4)The Death Corridor
5)Magia Sexualis
6)Bloody Ecstasy
7)Unreal Melody
8)The Unspeakable
DISCOGRAPHIE
La scène toulousaine n’est pas extensive, mais elle présente de bons petits rejetons comme Arkham, Iraven, Fleshdoll et bien d’autres dont Fornication, qui nous avait marqué de son très noir Sectanik Neocide en 2002, officiant dans un black metal d’obsédés à la perversion necrozoïdale. Deuxième véritable album donc, avec D N hAte, alors que deux ans plus tôt Abyssal Regression n’avait finalement jamais vu le jour. Belle preuve de progression. D N hAte percute le charbon et nous livre un album de qualité. Du black metal à l’entremet de death/thrash comme on aime.
Tout d’abord, il faudra tout de même souligner la présence à temps complet d’un membre de choix aux fûts : Alsvid (Seth, Enthroned). Un bon argument commercial s’il en est, qui ne doit pas entacher la qualité du reste. Car Fornication fait preuve ici d’une réelle approche mature, aussi bien dans le son (Winterized studio) que dans l’exécution précise et puissante d’une musique à fort caractère. On pourra même parler d’intensité, avec un blast qui ne lève que rarement le pied et une approche presque progressive des idées dans l’enchaînement des rythmiques assassines. Le chant reste un classique du black metal, haut perché, tout en agressivité. La réelle claque vient de ces guitares poignantes et tranchantes, où la basse n’a pas été oubliée. Fornication s’inspire de la brutalité de sources distinctes. Aussi bien celle du death que du black made in Dark Funeral (assez parlant sur le titre "Bloody Ecstasy").
Fornication a aussi et très visiblement grandi au niveau technique. Chaque titre se permet donc de nous surprendre avec des cassures rythmiques et des adaptations instrumentales changeantes. "The Unspeakable" fait partie de ces titres au feeling à la fois sombre et ouvert aux ambiances plus industrielles, parsemées avec modération mais efficacement, que ce soit dans un effet de chant ou dans un sample. "The Hand Of Death" dévoile une face plus actuelle du black metal, basée sur une progression rythmique incessante, soutenue par un refrain qui revient pour rappeler la cohésion du morceau. Quant à "D N hAte", l’introduction acoustique n’annonce qu’une pluie de violence maîtrisée. Avec une longueur d’album assez courte (35 minutes) qui n’handicape pas plus que ça l’investissement, l’impression d’intensité est donc assez forte. Elle ne sera coupée que deux fois par des interludes plutôt sombres et magnifiquement interprétés : "Magia Sexualis" et "Unreal Melody".
S’il y a bien une chose que l’on pourrait regretter avec D N hAte, c’est ce nouveau visuel, moderne à l’excès, comparé à la délicate ambiance morbide de Sectanik Neocide. Je ne suis pas fan des albums tout blancs, tout propres, même ensanglantés. Mais enfin… le plus important est ce qu’il y a dedans et il faut avouer que l’expérience est bonne, et l’on pressent que le futur de Fornication ne peut être que meilleur encore, et si possible vers une affirmation d’un groupe davantage personnel.