Chronique : Wardruna Kvitravn (2021)

CHRONIQUE PAR ...

Eudus
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021

Sa note : 16/20

LINE UP

-Linda-Fay Hella
(chant)

-Einar Selvik
(chant+tous les instruments)

-Eilif Gundersen
(neverlur)

TRACKLIST

1) Synkverv
2) Kvitravn
3) Skugge
4) Grá
5) Fylgjutal
6) Munin
7) Kvit hjort
8) Viseveiding
9) Ni
10) Vindavlarjod
11) Andvevarljod

DISCOGRAPHIE

Gap Var Ginnunga (2009)
Kvitravn (2021)

Wardruna - Kvitravn

(2021) - folk dark folk - Label : Sony Music

Votre serviteur continue sa rétrospective 2021 en chroniquant les meilleures sorties. Après la synthpop de CHVRCHES, on reste hors metal (bon un peu moins certes) avec le cinquième effort de Wardruna, Kvitravn, l’oiseau blanc.

Après une trilogie auréolée de succès, avec à la clé une solide réputation en live, Einar, la tête pensante de Wardruna, avait étonné avec une adaptation en musique de l’Edda, qui détonnait avec ses trois premières œuvres, mais qui n’en est pas moins agréable. Kvitravn, continue la mue opérée par les Norvégiens. Le succès jouant, les compositions de ce cinquième effort apparaissent peut-être plus faciles d’accès. Ou est-ce simplement dû à une certaine mode ces dernières années qui voit le dark folk de plus en plus populaire ? Reste que bon nombre d’élèves essaient de dépasser le maître, sans succès. Sur ce créneau tout du moins (je ne peux que vous conseiller de jeter une oreille sur Osi and the Jupiter, exerçant un pagan néo folk du plus bel effet). Chez Wardruna, si le côté ambient a quasiment disparu, Kvitravn continue de jouer sur le terrain du dark folk. Les compositions riches de nombreux instruments traditionnels sont enveloppées d’une noirceur incitant l’auditeur à s’abandonner dans un univers sombre et inquiétant à l’image du titre éponyme, déjà culte. Il serait trop scolaire et peu passionnant de lister les instruments présents sur ce nouveau chapitre et je ne saurais trop vous conseiller la lecture de mon live report du live stream donné à l’occasion de la sortie de Kvitravn (merci le Covid).
Si Kvitravn présente quelques moments faibles (l’opener en premier lieu), il n’en regorge pas moins de nombreuses pépites qui rendront votre voyage trépidant. A l'instar de l'envoûtant titre éponyme, "Skugge", qui vous téléporte en pleine cérémonie, fort du travail des percussions. "Grá" fait démonstration du talent des vocalistes, la voix posée et chaleureuse Einar contrebalancée par la prestation de Linda-Fay. Mystifiante, sa prestation participe à l’appréciation générale de l’album. Le combo a la bonne idée de ne pas abuser de ses interventions, rendant ces dernières particulièrement envoûtantes. Je ne peux finir cette chronique sans évoquer les deux petits bijoux de Kvitravn : "Kvit Hjort" et "Munin". La première citée portée par la neverlur d' Eilif délivre une sensation de tristesse mais teintée d’espoir sur laquelle il est difficile de mettre des mots. Quant à la seconde, "Munin", écoutes après écoutes elle illumine de mille feux ce nouvel album. Einar y délivre une performance vocale sensationnelle, particulièrement touchante. Bien que légèrement inférieure, la seconde moitié de Kvitrvan n’est cependant pas en reste et sait vous faire apprécier la fin du voyage.

Vous l’avez compris, avec Kvitravn, Wardruna continue de maîtriser son sujet et dominer le style. Porté par deux formidables vocalistes, son dark folk inspiré, émouvant et varié fait de lui un pilier de 2021.