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CHRONIQUE PAR ...

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Oriza
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Laufey Soffía Þórsdóttir
(chant)

-Sólveig Matthildur Kristjánsdóttir
(chœurs+guitare+flûte+claviers+programmation)

-Margrét Rósa Dóru-Harrýsdóttir
(chœurs+basse)

Ont participé à l'enregistrement :

-Stéphane "Neige" Paut
(chant+guitare sur "Hvítir Sandar")

-Unnur Jónsdóttir
(violoncelle sur "Óskasteinar" et "Saman")

-Jean "Winterhalter" Deflandre
(percussions)

TRACKLIST

1) Svört Augu
2) Sólstöður
3) Örlögin
4) Halastjarnan
5) Ósýnileg
6) Sírenur
7) Stormurinn
8) Óskasteinar
9) Hvítir Sandar
10) Saman

DISCOGRAPHIE


Kælan Mikla - Undir Köldum Norðurljósum
(2021) - gothique synthpunk post-punk darkwave - Label : Artoffact Records



La musique de Kælan Mikla est une musique qui parle à l'âme. Un sortilège esthétique dont émanent force, minimalisme, rage, sensualité et par dessus tout une volonté d'être soi-même. La féminité est partie intégrante de l'imagerie, de l'esprit, des thèmes et de l'ambiance générale du groupe. Une féminité loin des clichés, exprimée dans toutes ses dimensions. Ce qui frappe le plus, c'est le son. La boîte à rythme et le synthétiseur de Sólveig possèdent un côté rétro-nostalgique et pourtant une vraie modernité. La basse de Margrét, tout en simplicité et pureté du son, apporte ce côté punk et rock. La voix de Laufey est parfaite pour envoûter quiconque osera tendre l'oreille.

Undir Köldum Norðurljósum pourrait être scindé en deux types de morceaux. Les premiers, plus synthpunk, aux sonorités darkwave, sont plus proches des compositions précédentes du trio. Des titres tels que "Svört Augu" ou "Örlögin" reposent sur des bases eighties très marquées. Leur simplicité décomplexée fait plaisir à entendre. La production de qualité confère à ces compositions malicieuses leur authenticité. Ces morceaux aux accents un peu désuets transpirent pourtant la modernité et la créativité. Les arrangements du synthétiseur sont à contre-courant et apportent une vraie profondeur à l'ensemble. Ce sont des compositions pleines de forces, galvanisantes ! La joie y côtoie la noirceur. Les paroles, toujours en islandais, participent à la magie de l'ensemble. Sur certains morceaux, comme "Halastjarnan", Laufey joue sur une surproduction de la voix, accentuant une légère dissonance, qui n'est pas sans rappeler des chanteuses au timbre éthéré telles que Julee Cruise (The Bang Bang Bar, ça vous dit quelque chose ?).
La deuxième partie est plus riche en orchestrations et propose une rupture, subtile tout de même, avec le style habituel du groupe. Même s'il est le deuxième morceau de l'album, "Sólstöður" a sa place dans cette seconde catégorie. C'est une ode à la nature, à la beauté de l'hiver, thèmes chers à Kælan Mikla. Là aussi les contrastes sont à l'honneur : base rythmique rétro alliée au chant délicat versus clavier contemporain et cris viscéraux en arrière plan. Les trois dernières pistes composent un triptyque poétique avec des mélodies entêtantes, telles des incantations sacramentelles. "Óskasteinar" ("Tábortűznél") est à l'origine un chant traditionnel hongrois composé par Markus Miklos et harmonisé par le chef de chœur hongrois néo-classique Lajos Bardos pour chant choral. Il a été repris par de nombreux artistes, notamment In Extremo sur l'album Sünder Ohne Zügel, ce qui témoigne d'un certain potentiel d'universalité. Les paroles en islandais sont l'œuvre de Hildigunnar Halldórsdóttur. "Óskasteinar" est l'un des titres les plus brillants de l'album du coven qui a eu l'idée de valoriser l'aspect ritournelle en misant sur le crescendo et l'entrée progressive d'instruments pour terminer en apothéose. L'ajout d'une mélodie atonale à la flûte est la petite touche géniale qui rend ce morceau si marquant. De même, la douce mélopée de "Hvítir Sandar", accueillant Neige et Winterhalter d'Alcest, possède cette puissance ensorcelante de la répétition incantatoire, du crescendo cyclique, de la douceur mêlée à l'agressivité.


Kælan Mikla est un trio islandais de sorcières gothico-punkinoïdes du XXIe siècle proposant un univers unique et sans étiquette. C'est une boîte à rythmes nostalgique mais un synthé ultra moderne. C'est une douceur suave teintée de cris enragés. Ce sont de rites traditionnels traversés de transgressions révoltées. C'est un noir profond et dévorant dans lequel la lueur des bougies prend un éclat flamboyant. C'est une musique qu'on a l'impression de retrouver et qu'on n'a pourtant jamais entendue. Une musique qui parle à l'âme, vous dis-je.





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