Chronique : Fornhem Stämman från Berget (2021)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021

Sa note : 14/20

LINE UP

-Vafthrudner
(chant+batterie)

-Thuleman
(guitare)

-Solbane
(guitare+basse)

TRACKLIST

1) Den Längsta Dagen
2) Uþarba Spa
3) Förlist
4) Stämman från Berget
5) Untergang

DISCOGRAPHIE

Stämman från Berget (2021)

Fornhem - Stämman från Berget

(2021) - black metal - Label : Trollmusic

Commençons par un peu de philosophie, en mode bachelier : faut-il être exigeant ? Vous avez quarante-sept secondes. Écouter du black metal, s’est s’exposer fatalement à du déjà entendu et de la répétition. Pourtant, c’est bien ce que l’on cherche en tant que fan du style, s’abreuver des essences anciennes de notre style favori pour s’en imprégner et plonger toujours plus avant tête baissée, œillères plaquées afin de donner libre court à notre joie d’être sombre.

Pour répondre à la question : non. Toutefois, on se doit de l’être un minimum au moment d’aborder une chronique. L’oreille critique le nécessite. Et puis, sans exigence, on en vient à accepter n’importe quelle merde. De merde, point n’est question ici, et bien au contraire serais-je tenter d’écrire. Mais l’exigence n’est pas tant sur la qualité que sur l’originalité. Faire un procès à ce groupe plus qu’à un autre est proche de la blague tant on a connu plagiat éhonté, pourtant Forhem rappelle. Bathory lorsqu’il débute son album. Puis Drudkh lorsqu’il s’enfonce dans les profondeurs insondables des forêts sans ombre ni lumière de ses terres natales. Ou Forest pour certains aspect lancinants et hypnotiques. Et Burzum car lorsqu’on manie le black atmosphère nordique, on finit immanquablement par rappeler Burzum. Et même Darkthrone par quelques intonations du chant à la Nocturno Culto.
Finalement le plus étonnant chez la troupe est bien sa provenance. Sans explication, on parie Ukraine, ou contrée de l’est. Ou Allemagne, pourquoi pas, vu les titres. Sauf qu'on se fourre. Et bien correc’. Suède. Vous ne l’aviez pas vu venir celle-là. Un groupe suédois tout à fait sylvestre, quasi champêtre, bardé d’atmosphérique. De brutal ou de mélodique bien produit, peu de trace. Déjà et avant tout, car c’est mal produit. La référence à Drudkh n’a pas été balancée au hasard, on retrouve cette production approximative à la vivacité proche de son auditoire. Les feuilles tombent, la neige par endroit. Pour autant, Fornhem n’en oublie pas la basse, maîtresse des fondations, pour qu’elle tapisse nos oreilles des fréquences porteuses indispensables.
Musicalement me demandez-vous à raison. Les références pré-citées sont présentes, c’est une évidence. L’originalité n’a pas terre ici, cependant à son corps défendant, le trio parvient à bâtir un monde tout à fait prégnant et c’est une caractéristique fondamentale du black atmosphérique. Sans cela, point de salut. D’autant que le son général, la qualité des riffs et la froideur de l’ensemble contribuent fortement à la création d’une atmosphère de qualitay (la variante nasillarde de la qualité). Certes, il s’agit-là d’un monde restreint et donc une cible précise. Vous vous doutez dès lors qu’il faudra appartenir à cette cible pour ressentir des émotions sur cet album monocouche qui n’a pas grand-chose à faire découvrir au fil des écoutes sorti de son monde glacial.

Suffisant ou non ? Probablement non pour une grande majorité, sauf qu’une telle sortie ne s’adresse pas à elle. Demeure la minorité recluse, adoratrice des préceptes de saint Drukdh, et là, on peut parier sur un succès retentissant.