CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Mikko Ojala
(chant+guitare+batterie)
-Inka Tuomaala
(claviers+basse)
TRACKLIST
1) Spirit in the Dark
2) Everywhere
3) Suru Raivosi Sydämeni Pimeydessä
4) Hope in Our Hands
5) The Secrets of Time
6) Seeker
7) Storm of Fire
8) Taivas Itki Tulta
9) Shadows in the Void
10) Enkelsiipi
DISCOGRAPHIE
La Finlande était dans ma short list de mes futures destinations de voyage. Je m’imaginais randonner dans les forêts du Nord, chassant le renne et les moustiques à la lumière du soleil de minuit. Covid oblige, il ne me restait plus que mes yeux pour pleurer et la musique finlandaise pour me consoler. Le pays a beau être petit, il a une culture et une identité metal bien marquée. Après avoir splitté en 2012, Dark The Suns revient d’entre les morts sous forme d’un duo. Qu’est-ce qu’à nous proposer le groupe pour avoir senti le besoin de surgir du néant dans lequel il s’était plongé ?
Amateurs de langues nordiques, Dark The Suns vous choie. Trois titres sont écrits en finnois, le reste en anglais. Avouons-le tout de suite : étant donné le growl grave et gras proposé, la différence ne saute pas aux oreilles. On ne pourra pas profiter de la musicalité des accents finnois. Le groupe officie dans un death metal mélodique aux sonorités gothiques. Aucun chant clair n’est à déplorer. La conception des chansons est assez systématique : ce sont des mid tempo de quatre minutes environ. Des guitares essentiellement rythmiques, du growl monolithique, le tout saupoudré de violons et piano pour la partie mélodique. L’album est d’une belle cohérence, tout en sachant varier les ambiances. Ainsi, un "Suru Raivosi Sydämeni Pimeydessä" assène des riffs plombés et des violons agressifs, là où "Hope In You Hands" est clairement une ballade. Ainsi, après une première impression assez homogène, les morceaux se révèlent plus variés que prévu, davantage dans les ambiances développées que les structures. Les atmosphères, gothiques, sont clairement le point fort de la galette. Elles sont très réussies. Visuelles même. Les 45 minutes de musique sont une invitation au voyage. On s’imagine des mondes féeriques, tantôt merveilleux, tantôt sombres.
Le plaisir d’écoute tient beaucoup à la partie mélodique. Violons et claviers font l’essentiel du travail dans ce domaine. Au-delà des mélodies, ils apportent les ambiances. Pour cela, on est servi ! Tantôt féerique, puis dystopique, voire franchement inquiétant, on navigue entre divers univers, entre sentiment d’urgence et douceur. Ils amènent à la fois une cohérence et une variété à l’ensemble. En cela, le travail d’Inka Tuomaala est remarquable. Certains passages rappellent la touche d’Henrik Klinkenberg de Sonata Arctica. Des lignes de piano, pures et innocentes, sur des rythmiques graves et saturées ("The Secret Of Time", véritable tube de l’album). Et si les guitares sont globalement en retrait, elles apportent l’énergie nécessaire aux morceaux. Quand, sur "Seeker" (deuxième tube de l'album), le piano gagne en fragilité et en dissonance, les riffs se font aussi plus agressifs. On retrouvera le même schéma sur "Taivas Itki Tulta". Bien qu’en arrière-plan, les guitares sont plus riches qu’elles n’y paraissent au premier abord. On ressent la même chose pour le chant. Si le growl est agréable, il reste souvent éclipsé par les claviers (et ce dans le mix même). Malgré tout, au fur et à mesure des écoutes, on ressent combien l’alchimie générale fonctionne. En cela, le duo fonctionne parfaitement. On peut dire que les deux musiciens se sont bien trouvés.
Dark The Suns accouche d’un album réussi. Les ambiances sont très réussies, portées par des claviers de grande qualité. Le duo fonctionne bien et produit suffisamment de morceaux marquants pour que l’on ne s’ennuie pas pendant l’écoute, avec une belle envie d’y retourner. Même si le duo se répète un peu sur la fin, la qualité reste au rendez-vous. De quoi souhaiter un bon retour au groupe parmi les vivants.