Chronique : Vincent Crowley Beyond Acheron (2021)

CHRONIQUE PAR ...

Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021

Sa note : 17/20

LINE UP

-Vincent Crowley
(chant+basse)

-Art Taylor
(guitare+basse)

-Ryan Arter
(batterie)

Ont également participé à l'enregistrement :

-Aaron Werner
(clavier)

-Ludo "Evil" Lejeune
(Intro et Outro)

TRACKLIST

1) Intro Beyond Acheron
2) Where No Light Shines
3) My Eterneal Vow
4) La Muerte
5) Bring Forth the Dead
6) Masquerade du Macabre
7) Farewell at Death's Door
8) Outro

DISCOGRAPHIE

Beyond Acheron (2021)

Vincent Crowley - Beyond Acheron

(2021) - death metal Heavy Black trash Doom n'roll - Label : Odium Records

Ah, voilà un bon cas de conscience : Vincent Crowley. Jamais entendu parler. Pourtant, il officie depuis trente ans dans Acheron, groupe black/death US apparemment à ranger dans la catégorie « culte ». Rien que ça. Mon désintérêt total du metal noir d'outre atlantique me joue un mauvais tour sur ce coup-là, car c'est un potentiel problème de ne pas connaître Acheron. Sauf que je n'ai pas du tout envie de me plonger dans le Styx pour étoffer la chronique de références non maîtrisées. Et si l'on continue par là, les américains n'y verraient pas un problème, mais une « opportunité ». Pour une fois que je peux considérer mes oreilles comme vierges, je ne vais pas me priver d'effeuiller la musique de ce monsieur de manière candide, sans pour une fois avoir la tentation du « c'était mieux avant ».

Les trente ans de carrière doivent rendre prudent, Mister Crowley ne s'est pas lancé seul dans le vide en causant la fin de Acheron, il a emmené avec lui Art Taylor, son compère musicien historique du groupe. Cela a dû aider à la fluidité que d'avoir l'habitude de jouer et composer ensemble, car l'album est plutôt mature et bien construit, avec quelques réminiscences d'autres vieux groupes. "Bring Forth the Dead" rappelle furieusement Death période Spiritual Healing, sans le chant écorché de Chuck. D'autres parties plus éparses font également appel à cette référence par certains riffs oscillant entre le death technico progressif de Schuldiner ("Masquerade du Macabre", "Farewell at Death's Door") et une orientation assez Heavy ("My Eternal Vow"). Rassurez-vous, point d'ersatz de Death, surtout pas, nous sommes très loin de cela.
Si je cite "la Muerte" et "The Eternal Vow", j'entends le Satyricon de KINGS au travers d'un doom black'n roll mid-tempo et pesant. Si je cite "Masquerade du Macabre" j'entends un vieux morceau de death old school mélodique à la Dark Tranquillity en bien moins rapide. Si je cite "Farewell at Death's Door", j'entends un morceau de doom trash des 90's. Mais tout ce mélange, pas forcément heureux sur le papier, ne fait-il pas poindre l'indigestion? Je parle bien du mélange, pas des ingrédients, soyons clair : les frites et le chocolat c'est excellent individuellement, mais le mélange n'est pas forcément très gastronomique, si vous voyez ce que je veux dire. La réponse est « non », cela fonctionne très bien, et on en revient peut-être à cette association expérimentée dont je parlais au début. Ça joue, c'est clinique, c'est fluide et c'est bien construit, même si à mon goût, la première moitié est plus goûteuse que la seconde et que l'ensemble est un peu court.

Finissons par une dernière question : pourquoi ai-je donc voulu cet album en chronique, alors que je ne connaissais pas ce monsieur, et que son pédigrée aurait plutôt dû me faire fuir? C'est très simple et surprenant, moi qui aime vérifier, re-vérifier et planifier : j'ai écouté un peu, et je suis tombé amoureux des riffs tueurs du début de "Where No Light Shines" et de la fin de "La Muerte", riffs pourtant relativement courts, mais si inspirés. J'appelle ce type de riffs des « aspirateurs à Wine ». C'est de l'œnologie.