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CHRONIQUE PAR ...

21
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Shane Wyatt Houseman
(chant)

-Jerred Cole Houseman
(tous les instruments)

A participé à l'enregistrement :

-Stuart Hetzler
(guitare)

TRACKLIST

1) Neferkapta's Tomb
2) Halls of Amenti
3) Of Emerald and Alchemy
4) A Hybrid of the Gods
5) The Atlantean
6) Cult of Kukulkan
7) The Black Land
8) Tabula Smaragdina
9) Priests of the Jackal
10) Fall of the Living Gods

DISCOGRAPHIE


Akhenaten - The Emerald tablets of Thoth
(2021) - death metal Dead Can Death, death oriental - Label : Satanath Records



Déstabilisant. Dans le bon sens, ne vous méprenez pas. Une écoute à l'aveugle, et on se croirait en Égypte, bercés par les flots huileux du Nil, harassés par une chaleur accablante, un inutile éventail en jonc tressé à la main, regardant au loin les halos vaporeux des silhouettes de chameliers se rendant en ville. Akhenaten, de son petit nom Amenhotep IV, est le pharaon de cette Égypte ancienne et veille sur les âmes du fleuve sacré. Stop. Le fleuve sacré est en fait le Colorado, dans l'état du même nom. C'est sûr, en guise de dunes, on a Pikes Peak et sa fameuse course de côte, on se pèle grave l'hiver et on a bien chaud l'été. Un bonheur de climat à mille lieues de celui de la patrie des pyramides. Certes, ce n'est pas le Midwest de très peu, mais ce n'est pas non plus le Middle East.

En plein cœur des États-Unis, là où la plupart des habitants hors agglomérations situent Paris quelque part dans un comté voisin, comment deux jeunes frères pouvaient avoir cette idée d'Akhenaten au temps des pharaons ? Rien de public ne permet de lier les Houseman Bros à l'égyptologie. Alors j'avoue ne connaître leur side-project Helleborus que de nom, n'ayant qu'un goût très limité pour le black d'outre Atlantique, en euphémisant un peu. Mais je vais sans coup férir m'y pencher, sait-on jamais, la surprise est inattendue par définition. Si la fratrie est aussi inspirée de ce côté-là, il serait fort dommage de le rater. Après, en voyant les choses de manière pragmatique, on se dit que le côté US permet d'avoir une production plus riche que la plupart des groupes moyen-orientaux, et il est vrai qu'elle est plutôt avantageuse, cette production. Claire, ambiante, organique, oui, une certaine réussite, et c'est heureux, car les différentes facettes de la musique sont très bien poussées sur la scène.
Les instrumentaux (ou quasi-instrumentaux) qui émaillent l'album, tels "Of Emerald and Alchemy", "Cult of Kukulkan", "Tabula Smaragdina" et " Fall of the Living Gods" sont parfaitement sonorisés, à tel point qu'on pourrait penser qu'ils sont nés de Nile, Scarab est consorts. À ceci près que Akhenaten y ajoute un soupçon de tribalité et une grosse dose de "Dead Can Dancité" par son côté folk lancinant parfois mystique. C'est très prégnant sur "Of Emerald and Alchemy", ou encore sur l'intro de "The Black Land". Il ne faut néanmoins pas se fourvoyer, Akhenaten ne fait pas dans le dark folk gothique, mais bien dans un death metal mid-tempo oriental, plutôt progressif, mêlant puissance et agressivité à des sonorités résolument folk et orientales. Les voix ondulent entre le black sur "The Atlantean", "Priest of the Jackal" ou "Neferkapta's Tomb" et le death plus gras ailleurs. Les compositions restent assez denses, les blasts beats côtoyant des éclaircies mélodiques a l'instar des premiers Septic Flesh ("Neferkapta's Tomb" notamment). Je me suis même surpris à y trouver du The Project Hate MCMXCIX dans "Halls of Amenti", sur la rythmique, la basse et les growls du début. Et que dire de ces cris magnifiques sur "Priest of the Jackal" ?


Déstabilisant. Avez-vous saisi pourquoi ? Vous avez de la chance, moi, je suis encore en équilibre instable. Je ne comprends pas encore et je ne comprendrai peut-être jamais. Les frères Houseman ont réussi à m'embarquer dans leur délire de metal extrême oriental depuis leur Colorado natal. J'admets volontiers avoir un penchant maladif pour ces déviances arabisantes (ou hébraïsantes également), mais là, je suis bluffé. C'est gravement réussi, ça prend les tripes, et c'est ensorcelant, alors que c'est clinique et parfois froid, il faut insister. Et plus je m'y frotte, plus je m'y pique, je me dis que je vais encore plus y entrer, mais je me heurte à cette relative puissance froide. Et pourtant, je vogue sur le Nil, par 40° à l'ombre, sur la barge funéraire d'un Pharaon. Merde, quel bonheur d'indécision, le Jackal m'a attrapé.





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