CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Javier "Conspirator" Rodríguez Prendes
(tout)
TRACKLIST
1) I
2) II
3) III
4) IV
5) V
DISCOGRAPHIE
Avouez qu’un groupe de metal qui se fume avec un bon gros cubain, ça ne court pas les rues. L’interrogation est alors à son comble lorsqu’on évoque le black metal, courant extrémiste dont la popularité, comparativement à d'autres sous-genres musicaux, reste faible de part le monde. Donc oui, la curiosité de La Havane se nomme Shrine ov Absurd, et fait du black metal.
Ce n’est évidemment pas suffisant pour bâtir un album, et encore mois pour proposer de la bonne musique. Néanmoins, c’est avec notre goût pour l’intrigue piqué au vif que nous entamons les (d)ébats. Toute la question réside dans les influences que proposera la sortie. En gros, on peut classer les compositions du monde « exotique » en deux catégories : celles d’obédience norvégienne, et les plus originales qui incorporent leur folklore local à la fête. Clairement, le Cubain (car il faut savoir que seule une personne est au commande de tout) a choisi son camp, et il s’agit de la Norvège. N’espérez donc pas des effluves latines, vous seriez grandement déçu. Il est même tout à fait impossible de rattacher Monotony à son île de naissance tant aucun signe de sa localisation ne transparaît des cinq chansons.
Un peu goguenard, nous courbons l’échine en espérant alors seulement un bon disque, rempli de chansons à se damner. Nous avons d’ores et déjà acté le manque d’originalité, faisons donc le tour de la technique. Pour un one-man band, celle-ci est satisfaisante et ne prête pas à protestation. Reste donc la musique en tant que telle. Qu’en dire ? Que la norvégianité précédemment évoquée s’affirme comme un fil d'Ariane solide. Que les défauts ne sont pas évidents, bon point. En contrepartie, les qualités fantasmagoriques ne sont pas des plus éloquentes. Moins bien. Les touches de death parsèment de-ci de-là les compositions, néanmoins l’ambiance glacée demeure monolithique. Le niveau global se qualifie alors de satisfaisant, toutefois bien insuffisant pour décoller dans les hautes sphères du kiff. On n’en tiendra guère rigueur par sympathie pour les probables moyens limités du monsieur, reste que dans l’accumulation des sorties noires, celle-ci aura comme argument le plus frappant sa provenance géographique.
Dès lors, difficile d’activer un autre ressort que la curiosité saine. Une chanson comme "III" tire la fibre nostalgique avec brio, et l’ensemble est solide à défaut d’être brillant. Pour les intrépides Latins et les collectionneurs donc.