Chronique : Osiris Meanders a Soul (2021)

CHRONIQUE PAR ...

Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021

Sa note : 18/20

LINE UP

-Scott Taylor (Scott)
(chant)

-Ali Zeid Shinshi (Isfet)
(guitare+basse+batterie)

TRACKLIST

1) Seasons of Flooding Chaos (Akhet Nw Isfet)
2) Of Hate, Passion and Eternity
3) Forgotten Stone of Time
4) Faceless Men
5) Self Destructive Nature
6) Our Essence
7) Tears of Isis
8) Night Sky
9) Endless Sands

DISCOGRAPHIE

Meanders a Soul (2021)

Osiris - Meanders a Soul

(2021) - black metal Symphonique, Death Metal Oriental - Label : Satanath Records

Quel groupe plutôt étonnant qu'Osiris : naissance au milieu des années folles et glorieuses du metal extrème en 1996, démo, single à la suite, puis plus rien. Nada. « La shayy ». Retour, dix ans après leur premier single en 2017, avec… un autre single, enchaîné d'un autre, pas moins d'un an plus tard. Et puis plus rien, à nouveau, jusqu'à cette année 2021, sortie de leur premier et unique album, Meanders a Soul, reprenant d'ailleurs les deux singles de la décennie précédente. Le groupe des débuts comptait cinq membres dont il ne reste plus qu'Isfet, l'âme pensante, auquel s'est joint Scott pour poser sa (ses) voix. Bon, c'est quoi, alors, Osiris?

Outre ces genèse et histoire des plus chaotiques, fait peu commun, Isfet est à demi égyptien et à demi japonais, né à Tokyo (d'où le patronyme peu égyptien de « Shinshi »), et son partenaire au nom anglophone est, comme ce nom l'indique, égyptien (selon les sources disponibles). Ce melting-pot temporel et humain peut probablement expliquer le mélange musical qu'Osiris nous offre dans cet album. Je me retrouve comme devant Noctem, à savoir devant un dilemme de genre que mon esprit cartésien a besoin de classifier sans réellement y parvenir de manière satisfaisante. En fait non, c'est pire que devant Noctem, car le panel n'est pas restreint à choisir entre black et death metal, mais entre certains des sous genres de ces derniers. En ajoutant à tout cela qu'Osiris n'oublie absolument pas son orientalité ("Seasons of Flooding Chaos", "Tears of Isis", "Night Sky") et la distille par touches subtiles plus que par passages réellement folks.
Le Growl de Scott peut en effet moduler en black et/ou en death à la demande (le growl typé death n'est cependant pas « gras »). Viennent ensuite les blast beats plutôt death mais sachant se faire oublier, quelques gimmicks de black symphonique comme le piano de "Endless Sand", quelques chœurs de death mélodique ou encore un chœur féminin en intro de "Tears of Isis", sans oublier les quelques riffs et soli pas du tout black, ni réellement extrêmes ("Self Destructive Nature", "Endless Sand", entre autres). On pourrait aussi faire quelques parallèles célèbres, comme vers In Flames dans les riffings de "Of Hate, Passion and Eternity" ou "Our Essence", cette dernière offrant une intro qui peut faire songer à Samael. L'ensemble de l'orchestration et l'album dans son entièreté m'ont également rappelé Septic Flesh (assez visible sur "Tears of Isis" d'ailleurs).

Osiris aurait sorti cet album dans les années de sa naissance, il eut été forcément culte, j'aurais même crié au génie. D'autres groupes ont défriché les codes des sous-genres depuis, d'autres groupes moyen-orientaux ont émergé également entre temps. Il n'en reste pas moins que le groupe maîtrise ces codes et fait preuve d'une maturité réelle qui fait que Meanders a Soul est excellent mélodiquement, avec une seconde moitié sans faute, d'une fluidité remarquable, d'une grande richesse sans jamais flirter avec la caricature. Finalement, c'est pour le moment la meilleure sortie de 2021 en ce qui me concerne, factuellement.