CHRONIQUE PAR ...
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Théophile Antolinos
(guitare)
-Clément Libes
(basse+claviers+violon)
-Luc Blanchot
(violoncelle)
-Julien Aoufi
(batterie)
TRACKLIST
1) Industry
2) Renaissance
3) Amazing Old Tree
4) The Machine is Burning
DISCOGRAPHIE
Bruit -
The Machine Is Burning And Now Everyone Knows It Could Happen Again
« Les morceaux de post-rock sont longs et instrumentaux, composés de timbres, d'une dynamique et de textures répétitives. Il n'y a souvent aucun morceau vocal dans le post-rock ; cependant, cela ne signifie pas nécessairement qu'aucune voix ne soit utilisée. » Extrait de l'entrée Post Rock de Wikipedia.
Venu de Toulouse, Bruit ≤ avait sorti un EP en 2018, Monolith. Trois ans plus tard, The Machine Is Burning And Now Everyone Knows It Could Happen Again, le premier album du groupe, paraît chez Elusive Sound, un label dédié essentiellement au post-rock. Fort de quatre titres pour environ quarante minutes de musique, ce premier effort est purement instrumental. Les chansons mixent du post-rock canal historique avec des passages électroniques et des nappes d’instruments typiques de la musique classique. Immédiatement, lors de la première écoute, le défaut le plus évident de l’album apparaît: le classicisme. La structure des compositions suit la montée en puissance associée à ce type de musique. C’est quelquefois efficace, mais c’est surtout trop scolaire. Se mêlent quelques instruments à cordes et à vent et les deux premières compositions sont des jumelles, sans chant, du Festival de Sigur Ros. On pense aussi à Mogwai Fear Satan et bien entendu à Pélican.
Et c’est ainsi pendant les 40 minutes que durent l’album, à aucun moment nous nous égarons hors de sentiers battus, rebattus, archi rebattus. Et il faut bien l’avouer, l’instrumental se doit d’être riche pour compenser le manque de chant, ce qui n’est pas toujours le cas ici. Sans même parler des spoken words d’Albert Jacquard qui servent de cache misère sur deux titres. Quelques bons moments viennent de ci de là, comme quand le titre "Renaissance" vire au trip-hop pendant quelques minutes ou les arpèges à la guitare sur "Amazing Old Tree". Non pas que ces moments soient brillants d'originalité mais ils apportent une variation plus que bienvenue. Cela étant dit, la production et le mix sont de bonne qualité, chaque instrument sonne correctement et même avec le volume haut, le son reste clair. La dernière chanson est très emblématique de cet album en concentrant ses qualités et ses défauts: une montée en puissance explosive bien menée, avec un excellent son et un apport du violoncelle et des cuivres qui ajoutent une couche d’ambiance et de puissance. Mais qui pourrait être le résultat d’un exercice du conservatoire demandant de composer une chanson post-rock type.
Si jamais tout ce que vous recherchez est un album de post-rock instrumental, très classique dans sa conception et ses sonorités, ne cherchez pas plus loin, The Machine Is Burning And Now Everyone Knows It Could Happen Again est pour vous. Il vous durera le temps que le prochain album du genre ne sorte, et ce sera la toute sa durée de vie.