Chronique : Auro Auro (2020)

CHRONIQUE PAR ...

TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021

Sa note : 16/20

LINE UP

-Dragg
(chant)

-Framan
(chant+guitare+basse)

Ont également participé à l'enregistrement :

-Henker
(claviers)

-Nefastus
(batterie)

TRACKLIST

1) Dämmerung: Einlass des Äußersten
2) Im Nebelland
3) Ouroboros – Schuppengott
4) Brodelnde Wasser - Rufe und Zeichen
5) Rammbock - Durchbruch zur Entmenschlichung
6) Vision - Das allsehende Auge
7) Von Flammentod und Wiederkehr
8) Aura
9) Zwischen den Welten
10) Unnahbar...

DISCOGRAPHIE

Auro (2020)

Auro - Auro

(2020) - black metal - Label : Obscure Abhorrence Productions

Auro, la genèse de ce nom semble imposer un quart d’heure culturel. Contraction de Ourobouros, l’autarcique, celui sans interaction avec l’abominable monde extérieur, et de Aura, le marteau destructeur de la société, et fondateur de l’existence singulière, il scelle la venue d’un groupe ayant des choses philosophiques à dire. Philosophique n’écartant pas misanthropique ou haineux. C’est tout bénef pour l’amateur d’extrémités musicales.

Enfin, espère-t-il. De la musique violente mais réfléchie, le cocktail, si tant est qu’il est maîtrisé, peut produire de merveilleuses œuvres. Auro, avec son intro classique mais efficace, enfonce alors les portes pour forcer sa signature, pas forcément très intelligente d'ailleurs de prime abord. Celle d’un black très froid, quasi bourdonnant (le mastering, loupé, sature lors des moments les plus chargés), cru au possible. Tout cela accompagné d’une belle créativité dans la composition puisque la horde allemande est bien loin de se contenter de blasts constants (mention spéciale au batteur, impressionnant de métronomie) ou de riffs monocordes. Dès les premiers titres, Auro démontre beaucoup de qualités d’inspiration qui ne sont pas sans le rapprocher d’un voisin : Lantlôs. Le Lantlôs jeune, la frêle pousse qui enfantait sa démo et son premier album. En moins aventureux cependant, mais plus purement black metal. Et venimeux.
Cela se prend la forme de mélodies glaciales aux arêtes saillantes à vous découper les tympans. Le groupe s’abaisse certes à vous proposer quelques beautés, seulement, le son copieusement saturé de stridences et à la dynamique très tassée (trop, ça peut fatiguer) les rend peu digestes. Magnifique contraste que voilà. Les deux compères Dragg et Framan accompagnés de leurs musiciens de session déroulent alors. Semblant maîtriser sur le bout des doigts l’art noir qui est le leur, ils marchent droit sur leur cible, vous. Vous piétiner de ces chansons incisives propres à vous laisser pantois, tel est leur credo. Le pire dans l’affaire étant finalement qu’on en redemandera tant la concoction est homogène dans sa qualité. A la légère condition d’avoir une sévère accointance avec le metal noir pur. En effet, difficile d’imaginer un public par-delà les frontières du black metal tant cet Auro fait montre d’un manque de tolérance patent pour les genres frères du metal.

Être obtus, est-ce un défaut ? Non bien sûr. Surtout quand ça permet l’explosion d’une expression naïve de pureté. Pas pour toutes les oreilles certainement, mais à celles qui acquiesceront, le kiff est au détour du virage.