-Winter !!
-Oui patron ?
-La ligne éditoriale, vous vous torchez avec ? C’est quoi ce Divine Astronaut ! On dirait du Portishead !
Si je lui dis que, justement, des petits malins ont chroniqué deux albums de Portishead en les faisant passer pour de l’indus-electro, il va entrer dans une rage folle. Soyons rusés…
-C’est une sortie de chez M&O, chef…
-Ah bon ?
-Et puis, y a de la disto…
-De la disto ? Mon cul oui !
-Ah si ! Écoutez bien "Undone" !
2m57s plus tard.
-Mouais… bon… soit… mais je vous ai à l’œil ! Je n’ai pas encore digéré le jour où, profitant de ma confiance, vous avez posté en catimini une chronique de
Mezzanine…
-Promis, chef, ça ne se reproduira plus…
Ouf, c’est bon, il est parti… Non, parce que s’il avait écouté "Whither", qui donne dans le pur Portishead époque Dummy, il m’aurait viré. Et c’est marrant qu’il ait avalé l’argument de la distorsion, parce qu’en matière de son saturé, Sinistro c’est du deathcore en comparaison… Ça doit être l’âge, il est moins combattif… De toute façon, depuis que son Metallica chéri a fricoté avec Lady Gaga, il n’est plus le même… En attendant, ce petit EP de Divine Astronaut, c’est pas original pour un sou, mais qu’est-ce que c’est bien fait ! Une chanteuse au timbre estampillé 100% trip-hop, des compos en béton armé, léchées, accrocheuses… Un soupçon de rythmique appuyée, façon Mezzanine… On oscille entre Massive Attack et Portishead, donc, et Morcheeba aussi. J’ai l’impression de me retrouver en 1998. La veille de la finale au Stade de France. Avec mon père… Ouh là, je m’égare… Attention, le voilà qui revient !
-Winter !
-Oui, chef ?
-Gibbons, ça prend un ou deux « b» ?
What ??
-Chef ! Ne me dites pas que vous vous êtes mis à Portishead ?
-À quoi ? Bien sûr que non ! Billy Gibbons, vous connaissez pas ? Je rédige la chronique du dernier ZZ Top, moi ! Pendant que vous perdez votre temps avec cette… musique.
Je me disais aussi…