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CHRONIQUE PAR ...

97
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Dryad
(chant)

-Wang Xiao
(guitare)

-Zhang Xiao Song
(guitare)

-Li Que
(flûte)

-Liu Yan Lin
(basse)

-Liu Zhen
(batterie)

TRACKLIST

1) 7.23 Eve
2) Sunyata
3) Recovery of All Things
4) Prajnā
5) Pass Away
6) NARAKA
7) The Age of the Last Dharma
8) Impermanence
9) Prajnā (re-recorded, bonus track)
10) We (bonus track)
11) Phantom (bonus track)

DISCOGRAPHIE

Shinrabansho (2018)

Bliss-Illusion - Shinrabansho



-Hé, dis, c’est quoi cette bouse que tu écoutes, là ?
-Une bouse ? N’importe quoi ! C’est du black metal ouzbek, je te ferais dire ! C’est quoi ton problème exactement ? Tu serais pas un peu anti-ouzbek ?
-C’est juste que même mon gosse joue mieux de la guitare…
-Et alors ? Putain, c’est ouzbek, merde ! C’est quoi que tu comprends pas ? Non mais je te jure ! En plein vingt-et-unième siècle, entendre des trucs comme ça, ça me rend vénère !


Alors, voilà. Je veux bien reconnaître le mérite que certains groupes ont de sortir des albums, eu égard à leur situation politique ou socio-économique, mais quand c’est pourri, c’est pourri. Appelons un chat, un chat. Ou « 直言不讳 » en mandarin, si vous préférez. Zhíyán bùhuì. Donc si les musiciens de Bliss Illusion (虚极, pour les intimes) avaient sorti de la daube, je vous dirais : « les gars, c’est de la daube ». Mais il se trouve que non. Les protégés de Morgan, M. Scholomance -merci à lui pour la traduction du chat-, se rangent, au contraire dans la catégorie des gars doués. Leur post-black allie grâce et finesse, et incorpore avec bonheur des sonorités qui évoquent aux incultes de mon genre des images où se mêlent nature, batailles, enseignements secrets et idéogrammes. Bref, ça sent bon l’Orient, tel qu’on peut l’imaginer : un excitant mélange de finesse et de brutalité. Enfin brutalité, on se comprend. Bliss Illusion sait donner dans la saturation, mais nous ne tenons pas ici un équivalent asiatique de Marduk. On peut plus facilement penser à un Agalloch oriental, voire par moments, si l'on aime les références hexagonales, à un Psygnosis chinois, tout au moins le temps de "Recovery of all things"/"莩甲", mouvement instrumental où les cordes expriment une splendide mélancolie, comme les Mâconnais ont su si bien le faire sur Neptune.
Shinrabansho (森罗万象) n’est cependant pas un sans-faute. Si le fait d’intégrer du chant extrême à une musique somme toute délicate n’est ni une nouveauté, ni un problème, quelques passages sont, à mon sens, gâchés par l’irruption d’un chant black trop agressif/éraillé pour la fragilité du titre. C’est le cas, entre autres, sur le premier titre ("7.23 Eve"/"7.23前夜") et également, sur "NARAKA"/"奈落" . Tout le travail vocal n’est cependant pas à jeter sur l’album, loin s’en faut. Outre, les classiques duels chants gentils vs. chants méchants, la présence intermittente d’une voix rappelant David… Tibet, de Current 93, par son côté exalté, est un vrai plus. Cette voix renforce la sonorité orientale de l’ensemble et confère une puissance poétique à un titre comme "Pass away"/"往生". Outre les morceaux évoqués, la grâce lyrique de "Sunyata"/ "空" ou le côté sauvage et épique de "The Age of the Last Dharma"/"末法时代 " constituent les moments forts de cette œuvre théâtrale, mi-douce, mi-revêche. L’"Impermanence", nom du titre final et qualificatif adéquat pour cette œuvre versatile, clôt cet étrange songe, en espérant que les artistes viennent nous revisiter. À noter que la version collector offre, outre une version bis de "Prajnā", deux titres bonus, dont un inquiétant "Phantom" qui porte bien son nom.


Bliss Illusion est une incitation au voyage. Peut-être qu’aux oreilles des sinophiles avertis, toutes ces sonorités n’ont rien d’authentiquement chinois, mais, pour un occidental de base de mon genre, je vous assure que ce post-black raffiné et racé nous emmène très loin. Quand on pense que Shinrabansho est une œuvre encore perfectible, on se dit que l’on tient peut-être ici un futur cador du folk metal made in China.





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