CHRONIQUE PAR ...
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Kruk
(chant)
-KVN
(guitare)
-Cynus
(guitare)
-Nadir
(basse)
-Reykr
(batterie)
TRACKLIST
1) Libera Me
2) HorrorVacui
3) Raise Flamefrom Ash
4) A New Age of Lycanthrophy
5) The Devil’s Hand
6) Whispers of a Husk
7) Swit
8) There Where Is No Time
9) Of Spilled Wine and Broken Glass
DISCOGRAPHIE
Ça vous est déjà arrivé ? Je veux dire écouter un album parce que le premier morceau vous a harponné avec un hameçon à barracuda? Une manière un peu brutale de vous dire « viens, le reste, c’est cadeau et de toute façon je ne te détacherai pas ». Et puis dans le ventre mou de l’album, et grâce aux endorphines, vous finissez par somnoler, jusqu’à prendre une bonne grosse tarte inattendue qui vous fait dire « Ah ouais, quand même! » , avant de repartir dans une apathie trouble. A la fin, plus d’hameçon, plus rien, comme si rien ne s’était passé. Mais c’est quoi ce truc ? Attends, j’y retourne… Et merde, j’avais oublié l’hameçon, je me suis fait reprendre. C’est à peu près ceci que Horror Vacui a produit sur moi. Je vous raconte…
Il faut dire que cet album est depuis un moment dans ma playlist. Mais à chaque fois que j’y retourne se produit le même phénomène. Étonnant, non ? Passé cet intermède Cyclopède, il reste un arrière-goût d’un mélange de type « c’est dense, mais il y a autant de moments lourds que de passages délicieux ». Et aucun des deux composants dudit mélange ne l’a encore emporté dans mon esprit, car je découvre d’autres « déliciosités » (pardon pour le néologisme) au fil de l’eau. Pourtant, rien n’est original, c’est juste prenant, vraiment bien fait et baigné dans une atmosphère qui me parle.
Côté style, on pourra parler d’un vrai black-death, avec un dosage savant entre les deux. Les rabat-joies pencheront bien pour le black, mais je n’en crois rien. L’alternance des deux voix (en fait trois, car il y a un peu de clair, mais vraiment peu, rassurez-vous chers puristes) est parfaite, ce qui vaut au passage un chapeau bas à l’organe du vocaliste. Musicalement c’est à l’identique entre riffs death teintés de black, ou black teintés de death, plutôt mid-tempo, avec les blasts présents dans le fondu sonore, et parfois de petites nappes style piano classe.
Et l’hameçon alors, me direz-vous ? Il se nomme "Libera Me" pour donner envie de manger l’appât, et "Horror Vacui" pour le geste du pécheur, celui qui rentre dans les chairs. Puis, une belle ligne de circonvolutions saturées et rageuses en résistance, jusqu’aux délicieux diptyque composé de "The Devil’s hand" et "Whispers of a Husk". "Swit" amorce la descente vers la fin dans un style Behemothien dont l’album entier s’est d’ailleurs paré, à l’instar de "Of Spilled Wine and Broken Glass" et son riff final à faire pousser les dents.
Sathamel a eu l’art de la construction : les morceaux phares aux meilleures places pour attraper et garder l’auditeur du début à la fin. L’album est inégal mais consistant, non sans rappeler un Behemoth qualitatif. Le potentiel est indéniable, le style se cherche encore un peu dans le dosage des riffs tueurs (il y en a mais trop peu dans les titres plus faibles). Il n’en reste pas moins que j’ai aimé et c’est l’essentiel.