Ok, vous aviez aimé « Qui veut gagner des millions ? », et plus particulièrement le principe du 50-50 ? Le black death (ou death black ? Quel sens a la priorité ?) c’est un peu ça, sauf qu’au lieu de virer la moitié des propositions, il en mélange deux. Le lecteur amène et fûté que vous êtes aura naturellement compris et capté que Law of Contagion qui nous intéresse pratique donc le black death. Et qu’il a un nom tout à fait approprié en cette époque (bien que le laïus promo n’indique pas s’il découle directement de notre chèr(e) covid 19).
Law of Contagion pratique donc le 50-50 dans des proportions remarquablement équilibrées (étonnant non ?). Le chant dans une optique death, les tremolos mélodiques façon black et le son de la guitare rythmique typé death qui se restreint à des riffs très simples. La batterie se cantonnant à blaster ou ralentir parfois le tempo, elle n’indique pas une foncière et radicale appartenance à l’un des quelconques styles visés. Vous commencez alors à avoir une vision plus claire de l’approche portugaise (oui, Ishkur le seul et unique membre derrière tous les instruments est portugais) : classique. Ca rappelle fortement la grosse vague de black death des années 2000, portée par une production relativement bonne, suffisamment puissante pour ne pas grever le message sans toutefois souffler par sa justesse ou son épaisseur.
Ce style de sortie, par essence compromis entre deux genres, relève de l’exercice délicat lorsqu’il s’agit de l’évaluer. Honnêtement, c’est plutôt bien fait, le sieur a de la bouteille comme en témoigne l’impressionnante liste des groupes auxquels il a participé depuis quinze – vingt ans. Il sait comment mener sa barque et a le niveau technique requis sur tous les instruments pour fournir une prestation à la hauteur de sa vision. Evidemment il n’a aucun éclat particulier, mais la base est là. Seulement, à vouloir tout faire tout seul, probablement, il s’oblige à assumer tous les rôles et toutes les visions. Malheureusement, il n’atteint pas cette pluralité nécessaire à des grandes idées et se trouve engoncé dans un choix de composition vraiment trop monolithique pour dégager une quelconque merveille. Les tremolos sont légion et leur mélodies efficaces certes, mais passe-partout. Terme qui ne sied que trop bien à cet effort.
Déclinaison logique des développements précédents, la conclusion va dire que c’est une sortie anonyme dans un monde de brutes. Elle parlera aussi de transparence, comme celle qui drape cet album au travers duquel notre écoute perce sans trop rien retenir. Un bon gros ventre mou de black death, death black qui finit sa course un peu dans le mur de l’oubli.