-Hmmm… As Above So Below… Esotérique… Gnostique… Je me prépare à une expérience musicale profonde… Vite… mon maquillage pour corpsepaint… Quel nom d’entité dois-je tracer sous le pentagramme, mon Frère ?
-David Guetta.
-Ah. Je note. David… Amusant, mon Frère… L'entité s’appelle David Guetta, comme… David Guetta ?
Oui, comme David Guetta. Ou The Chemical Brothers. Il y a des groupes de metal qui aiment les sonorités electro, techno, etc, et en mettent dans leurs morceaux. En plus ou moins grandes proportions. Et je ne doute en aucun cas de leur sincérité, mais là… Là, Staiph (l’ancien Monsieur
Eths, n’est pas du tout dans ce plan. Pas non plus dans une démarche à la KMFDM, ou tout autre groupe electro agressif évoluant en marge des nightclubs. Car 6S9, avant d’être metal EST nightclub. Ce projet ne peut être que le fruit d’une personne qui vit complètement l’ambiance des pistes de danses bondées où l’on se meut au rythme du bon vouloir du dompteur de platines. Sueur, parfum, substances, la night. La disto ? La saturation des guitares est là. Jamais l’expression «
tanz metal » n’a été aussi bien adapté, mieux encore qu’avec
Rammstein. Mainstream ? Évidemment ! Le qualificatif n’a même plus aucun sens. Des sonorités orientales, rappelant parfois
Rufus Bellefleur (si l’on tient absolument à échapper aux références d’un monde (trop) souvent honni par le «
vrai » metalleux), scansions rap, guests à tous les étages - on soulignera au passage l’intervention très agréable et adaptée d’Amalia Piovoso sur "Yakuza" - tous les arguments sont mis sur la table pour créer une fusion entre deux mondes supposés irréconciliables. Riffs au Buddha-Bar. Et si Staiph devait sacrifier l’un des deux, pas sûr qu’il opterait pour «
notre camp ». Mû par un esprit qui me rappelle un mélange du "Galvanize" des Chemical Brothers et Fatboy Slim - je sais, mes références datent un peu…- une dose de tension en plus, "Uprising" a tout du hit en puissance. Mais tout l’EP pourrait faire un carton. Un autre gin-tonic ?
Eths prenait déjà ses distances avec la vision classique du metal, mais avec 6S9, Staiph change carrément d’univers et s’immisce, en passionné qu’il doit être, dans le monde electro-dance, rendu plus épais par une certaine saturation des sons. As Above So Below propose cinq titres punchy et dansants, qui émoustillent l’amateur de discothèques que je suis. Vivement la suite.