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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 11/20

LINE UP

-Charles "Chuck" Billy
(chant)

-Eric Peterson
(chant+guitare)

-Alexander Nathan "Alex" Skolnick
(guitare)

-Steven "Steve" DiGiorgio
(basse)

-Eugene Victor "Gene" Hoglan II
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Steven "Steve Zetro" Souza
(chœurs)

-Del James
(chœurs)

-Greg Goss
(chœurs)

-Rigo Martin
(chœurs)

-Lyle Livingston
(claviers sur "Catacombs")

TRACKLIST

1) Children of the Next Level
2) WWIII
3) Dream Deceiver
4) Night of the Witch
5) City of Angels
6) Ishtar's Gate
7) Symptoms
8) False Prophet
9) The Healers
10) Code of Hammurabi
11) Curse of Osiris
12) Catacombs

DISCOGRAPHIE


Testament - Titans of Creation
(2020) - thrash metal - Label : Nuclear Blast



« -Konrad ! Où te caches-tuuuu ? Konraaaaad ! Petit coquinou ! Je t'attends dans mon bureau !
-Ach nein ! Hilfe ! Lenny, mon petit, si le boss vient te voir, tu diras que je suis parti accueillir des musiciens à l'aéroport.
-Je crains que la grippette qui traîne dehors ne rende cette excuse irrecevable...
-Verdammt ! Et bien tu lui expliqueras que je suis trop occupé à finaliser le dernier euh... je sais pas, moi... Destruction !
-Il est prêt depuis longtemps, le prochain Destruction. Rappelez-vous c'est vous qui m'aviez dit pendant mon stage: « Ctrl + C, Ctrl + V et roule Marcel, tu envoies au marketing ».
-Konraaaaaaaaad ! Je ne vais pas te faire de mal, juste te filer une bonne corr... promotion !
-Mein Gott, c'est bien ce que je pensais. Die große Katastrophe !
-Ach ja ? On a recruté Rage ?
-Tu ne peux pas t'empêcher de déconner, même dans un moment pareil ? Mais non, idiot : c'est le nouveau Testament !
-Was ? On a récupéré Neal Morse ? Mais qu'est-ce qu'on a fait de si grave ?
-Konrad ! Droplul, anusridder, klootzak ! Krijg de klere !
-Was ist das ? Qu'est-ce qu'il a dit ? J'ai rien compris mais c'était horrible, on aurait dit une ligne de chant de Beherit !
-Pour impressionner de fiers Germains tels que nous, le directeur a utilisé la bonne vieille tactique des jurons en néerlandais : c'est épouvantable et ça marche à tous les coups. Ok, on ne rigole plus du tout, là : ma carrière est jeu !
-Vous allez démissionner ?
-Alors qu'Helloween se reforme avec Kai Hansen ? Ça fait trente ans que j'attends ça mon mignon, ce n'est pas pour me barrer maintenant ! Non, je vais aller à la rencontre de ma triste destinée. Souhaite-moi bonne chance.
-Vous m'avez initié à des choses trop excitantes pour que je vous lâche maintenant. Je vous accompagne !
-Tu es courageux, bonhomme. Et complètement inconscient.


-Ach Konrad, te voilà enfin ! J'ai failli perdre patience. Je peux savoir ce que tu fabriquais ?
-J'organisais ma fuite, évidemment.
-Um Himmels willen ! Tu le savais, que c'était ton tour ! Tu as vu le planning, non ? Il est prêt depuis douze ans !
-Mais j'avais déjà bossé sur The Formation of Damnation en 2008, je pensais qu'on m'avait fait une farce...
-Une « farce » ? Tu t'es cru à un show de Steel Panther ? C'est le quatrième album que Testament nous confie depuis sa réapparition. La roue tourne, il faut bien désigner du personnel pour faire le boulot. Et comme les gens partent à la retraite...
-... Ou se font virer...
-Parfaitement, et ça pourrait bien t'arriver si tu continues à faire n'importe quoi ! Tu t'imagines que j'ai oublié ton implication dans la signature de Burning Witches ?
-En plein mouvement #MeToo, j'avais cru bien faire : il n'y a pratiquement aucune femme, dans cette taule !
-Et Amaranthe, alors ? Bon, ok, j'ai rien dit. Mais ce n'était pas une raison pour me ramener tes copines bourrées du samedi soir ! À ce compte-là, autant rappeler les Cycle Sluts from Hell - elles étaient marrantes, elles, au moins.
-Finissons-en, Responsable : dites-moi ce que vous attendez de moi.
-Gut, Konrad, je vois que tu es revenu à la raison.
-Je suppose que si je refuse le Testament...
-Attends, je sens que le gamin veut placer une blague foireuse.
-Je comptais faire une remarque spirituelle sur la possibilité de remasteriser Heritage d'Opeth en représailles, mais je vois que les jeux de mots de qualité ne sont pas les bienvenus.
-Il est tout le temps comme ça, le môme ? Je te plains.
-Heritage, j'aurais préféré, franchement.
-Chacun son tour, j'ai dit. Bon, Konrad, je te rappelle les mots-clés: puissance.
-Euh, c'est tout ? Ils sont où, les autres mots-clés ?
-Moi je sais ! Dans ton c...
-Stop, Lenny ! Ce qui s'est passé dans le vestiaire reste dans le vestiaire.
-Il faudra vous contenter de ça, les deux comiques. C'est déjà pas mal, non ? La puissance, ce sera notre seul argument de vente, de toute façon. Comme pour les produits précédents.
-Je l'ai écouté, cet enregistrement. Vous auriez pu ajouter « rapidité ». On n'est pas chez Vektor, mais globalement ça cavale.
-Ah, tu vois qu'il n'est pas si mal, ce Tritons of Reaction !
-Titans of Creation, chef. Bien sûr, qu'il n'est pas nul, ce LP n°13. Juste en total pilotage automatique. Pour bonifier le canevas de cette douzaine de clones, il aurait fallu des idées.
-Il n' y en a pas ?
-J'en sais rien.
-Tu te fiches de moi ? Tu m'as dit que tu avais écouté !
-Genau. Mais pour ce qui est d'entendre, c'est une autre histoire.

-Ach nein, tu ne vas pas remettre ça ! La production de Tyrans of Cremation est parfaite.
-Si le but est d'obtenir un mur du son infranchissable sur lequel s'emplafonnent toutes les trouvailles un tant soit peu originales, je suis entièrement d'accord.
-Voilà. Fin du débat.
Fin du débat » ? Comment ça, « fin du débat » ? Il n'y a aucune « fin du débat » ! Le débat commence maintenant !
-Et moi je te dis que...
-Cet album, c'est un roulement continu de saccades dans lequel rien ne se distingue, une lave goudronneuse qui absorbe tout ce qui dépasse pour le fondre dans le creuset formaté d'une production uniforme. Andy Sneap nous convoque à un énième épisode de la Loudness War qu'il a initiée avec Rick Rubin il y a deux décennies : tous les potards à fond et fuck la dynamique, adios les aigus, by bye les graves. Les instruments se mélangent dans un médium dévitalisé digne d'un spot de pub pour une bagnole d'entrée de gamme à la mi-temps d'un match de foot. Le message : « on est heavy, tavu ? ». Super, les gars. Et les compos ? Apu compos ! Noyées ! Disparues !
-Attends, en tendant l'oreille, on peut trouver des titres qui ressortent du lot...
-Vous vouliez dire « qui s'extirpent du magma informe et froid qui stérilise les champs de la création » ?
-C'est beau, ce que vous dites, Konrad.
-Ach ne te paye pas ma fiole, l'arpète ! Non, ce n'est pas « beau » : c'est triste ! Alors ok, Testament n'a jamais brillé par une audace débordante, même si ses membres se sont frottés à des climats plus poisseux dans les années 1990. Leur thrash est classique dans la forme et dans le fond : du couplet-refrain-solo à une allure majoritairement soutenue. Hélas, au lieu d'être valorisés, les quelques passages qui sortent de l'ordinaire sont plongés dans le grand fait-tout du prétendu « son-qui-claque ». Et y perdent une grande partie de leur impact.
-Oui mais tout de même, les couplets de...
-... "Children of the Next Level" en ouverture instaurent une belle tension, c'est vrai. Qui s'effondre à l'arrivée du refrain. Aucun refrain n'est marquant d'ailleurs, hormis celui de "Dream Deceiver" – normal, la mélodie est un copié-collé de celle de "He's a Woman, She's a Man" de Scorpions. Le solo vaguement seventies est raccord - heureusement que Skolnick est là pour apporter un peu de lumière dans la purée de pois qui étouffe l'ensemble des pistes, mais le pauvre a bien du mal à lutter. Une ballade n'aurait pas été inutile pour aérer tout ça - "Cold Embrace" sur le tout aussi routinier Dark Roots of Earth de 2012 faisait bien le taf, de ce point de vue. Mais ici, pas de pause, pas de respiration, que dalle .
-Verstanden. Toutefois, en fouillant un peu, on ...
-Ça ronronne tellement que les scansions de la basse façon "Knight Jumps Queen" d'Annihilator sur "Ishtar's Gate" feraient presque figure d'excentricités – on y perçoit enfin les sonorités échappées de l'instrument du mercenaire virtuose Steve Di Gorgio, globalement sacrifiées : on est très loin des protubérances omniprésentes de sa quatre-cordes sur Individual Thought Patterns. En revanche, son collègue Gene Hoglan, qui opérait lui aussi sur le cinquième long jeu de Death, est carrément à la fête derrière sa batterie. C'est bien simple, on croirait entendre un concerto pour double-pédale illimitée avec accompagnement de guitares.

-Tu exagères, Konrad. Et puis il y a Chuck Billy.
-Je n'exagère rien du tout et Chuck Billy est un chanteur intelligent qui essaie d'apporter de la variation en jouant sur ses deux registres thrash aigu/écorché, death grave/menaçant, à l'instar de ce qu'il a pratiqué sur les trois recueils antérieurs. Reste que la différence de timbre est de moins en moins évidente au fil des réalisations et que ses inflexions toutes pimpantes sentent le dopage et le traficotage de table de mixage à plein nez. Gageons que sur scène l'ami Chuck beuglera à moitié faux pendant que son groupe bourrinera de façon moche, comme d'habitude. Enfin, quand les concerts existeront à nouveau...
-Moi j'aime bien sa prestation sur "Curse of Osiris".
-Ach ja, quand il s'amuse à lancer des shrieks façon black metal old school pendant qu'Eugène blaste comme un malade ? Ça change un peu, c'est vrai. Et en plus, contrairement aux autres, ce morceau n'est pas lesté d'inutiles digressions comme celles qui alourdissaient les dernières livraisons d'Exodus et Overkill, sur lesquelles sévissait également Andy Sneap, dites donc. Néanmoins l'occurrence s'achève sur le solo, donnant l'impression de ne pas avoir été terminée. Quand ça veut pas...
-C'est bon, tu as fini de faire cracher la sulfateuse ?
-Nein ! Symbole du manque d'inspiration généralisé, l'instrumental de clôture démarre en mode blockbusters sur fond de chœurs massifs qui font espérer un voyage dépaysant. Sauf que non, la folle épopée s'arrête au bout d'une minute trente avant de s'achever en decrescendo, histoire de nous laisser sur une ultime frustration.
-Wunderbar... Il n'empêche, nous avons une tâche à accomplir : que comptes-tu faire pour promouvoir la marchandise ?
-La même chose que d'habitude : aller voir Eliran Kantor pour qu'il dessine une pochette qui en mette plein la vue.
-Excellente initiative que faire appel à cet employé compétent. C'est lui l’auteur des illustrations de Jupiter d'Atheist, King de Fleshgod Apocalypse – un chef d'œuvre - Upon Desolate Sands de Hate Eternal, Rise de Reign of the Architect...
-Reign of….Qui ça ?
-Des potes à lui, je pense. C'est la seule explication logique, vu qu'il s'agit de l’unique argument qui peut pousser quelqu'un à acquérir ce, cette...
-Un peu comme Giants of Sedation, non ?
-Je n'aurais pas mieux dit, patron.

-Wow, je l’ai échappé belle ! L’agence pour l’emploi m’attendra encore un peu. Alors, mon gars Lenny : qu'est-ce que tu dis de tout ça ?
-Qu'en s'enfermant dans un schéma quasi unique d'écriture, Testament accouche d'une œuvre plus balisée qu'un sentier des Vosges. C'est carré, sans surprise, rassurant pour ceux qui ne supportent pas les expérimentations ou les pas de côté. Ceci dit, les quinquas prouvent qu'ils sont toujours d'excellents instrumentistes – Skolnick sait toujours envoyer des solos chatoyants et Billy reste impressionnant derrière le mic', même s'il y a fort à parier que sa grosse voix a été généreusement traitée au mixage...
-Un mixage standardisé et bourrin qui ne donne aucune chance à l'album de se distinguer.
-Autant dire du thrash d'ascenseur qui ne doit sa faible personnalité qu'aux deux gus susnommés.
-Et bien moi qui croyais être le plus féroce dans cette boîte... Tu apprends vite, le jeune. Enfin bon, on peut positiver aussi.
-Vous voulez dire qu'il n'y a rien de vraiment mauvais là-dedans et que ça s'écoute sans passion ni dégoût ? D'accord, mais à quoi bon favoriser ce genre de sorties ?
-Il faut bien changer le backdrop, non ? Et renouveler les articles que nous allons vendre un rein chacun au merchandising.
-Une simple mise à jour du visuel, c'est ça le plan ?
-Eric Peterson, le co-fondateur du groupe, ne disait pas autre chose en 2008. Glaub mir : il faudra davantage qu'un virus interplanétaire pour que le Testament d'après soit différent du Testament d'avant.




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