CHRONIQUE PAR ...
Eudus
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Ilaria Lucille "Nightshade" De Santis
(chant)
-Denis "Hydra" Tucci
(chant)
-Danilo "Lord of destruction" Molatieri
(guitare)
-Richard
(claviers)
-Emanuele "Emanuel La Croix" Viglietti
(guitare)
-Ivan "Ian" Conti
(claviers)
-Paolo "Paul Grey Hunter" Doleatti
(basse)
-Cosimo de Nola
(batterie)
TRACKLIST
1) The Pilgrim
2) Spark of Life
3) Tair
4) Black Honeymoon
5) The Time Machine
6) Cold Spot
7) Ulas
8) Hopeless
9) Fratricide
10) Wwii
11) Seeds
12) The Garden of Mars
13) Cessate, Omai Cessate
DISCOGRAPHIE
Comment définir les sorties power mélo/metal sympho en 2020 ? Les groupes historiques, les valeurs sûres qui stagnent mais pour lesquelles c'est toujours un plaisir, les belles surprises venues de nulle part, les catastrophes industrielles (et il y en a beaucoup) ainsi que, et c'est la majorité des essais, les fameux « ouais c'est sympa mais on l'a déjà entendu cinquante fois ». Le sympathique Multiverse des Italiens d'Aveum se range dans cette dernière catégorie.
De quoi est composé Multiverse , troisième LP des Turinois? D'une vocaliste lyrique de talent (elle vous surprendra sur "Wwii" ou la très belle conclusion qu'est "The Garden of Mars") mais à qui il manque la petite touche émotion, un chanteur dont on ne doute pas un seul instant de sa nationalité (ce n'est pas une critique, mais à force on arrive aisément à faire le distinguo), des claviers à foison, des soli déjà entendus mais qui font le taf et des titres pour lesquels on y revient de temps en temps. Je ne vais pas faire le tour des treize pistes composant cet univers multiple, car, comme vous l'aurez compris, Multiverse est une sorte d'album-témoin, sur lequel sont présentées des chansons de bonnes factures mais d'une extrême banalité (hop un riff simple et efficace, des notes vocales assez hautes, le solo du pont et paf cahier des charges respectés, ah et vu qu'on en 2020, un peu d'électro). Consacrons nous sur ce qui fait que cet album est tout de même agréable et possède une certaine fraîcheur.
Aveum n'a pas l'intention de lutter avec les cadors, Multiverse ne mise pas que sur le côté sympho et on retrouve cette signature italienne, à savoir un power mélodique bien exécuté avec une touche de modernité et cette voix masculine propre aux Transalpins. Si on prend bien sûr plaisir à entendre la belle voix de la douce Lucille, c'est bien Hydra qui monopolise l'attention, parvenant à conjuguer force et justesse. Il alterne ainsi chant clair et grunts, notamment sur la puissante "Seeds", où sa comparse n'est pas de la partie. Il apporte régulièrement de la puissance, du tempo à des titres qui en nécessitent et sur lesquels Lucille ne peut tenir la baraque seule. "Spark of Life", occurrence ultra efficace en étant le meilleur exemple. Le 'sieur vole clairement la vedette. Multiverse est globalement lourd (treize titres, dont une outro plaisante) mais ce qui va clairement faire défaut à l'essai est l'ordre des pistes. Les plus intéressantes, en terme de compositions se trouvent à la fin - plus précisément l'enchaînement des quatre dernières propositions.
Le premier tiers est lui composé des morceaux single-like, dont "Spark of Life", plusieurs titres constituant des exemples typiques du cahier des charges mentionné plus haut ("The Pilgrim", "Tair", "The Black Honeymoon"). Il faut attendre "The Time Machine" pour retrouver un riff digne de ce nom ainsi qu'une approche un peu différente, très pop des années quatre-vingts concernant les lignes de chant de Lucille. Ce second tiers est moins direct et contient quelques bonnes idées donc "(The Time Machine", l'intro de "Cold Spot", très futuriste, le solo d'"Hopeless") mais c'est vraiment cette fin d'album avec des compo léchées et plus inspirées qui fait briller ce nouvel effort, telles que "Fratricide", dont le tempo un peu plus lent donne de l'épaisseur à la proposition. Si vous arrivez au bout, cela à le mérite de laisser une impression positive de Multiverse.
Avec ce troisième essai, Aveum se range dans la catégorie des espoirs avec un certain talent mais encore trop timorés, trop inspirés par les grands frères et dont les compos tournent, pour au moins la moitié d'entre elles, un peu en rond. Mais attention, il y a du talent, vocalement notamment que ce soit chez Lucille ou chez Hydra. Si l'octuor garde sa touche personnelle et apporte un supplément d'originalité tout juste entrevu sur ce Multiverse, l'étage supérieur est clairement envisageable.