CHRONIQUE PAR ...
Shamash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Per Valla
(chant+guitare+claviers+basse)
-Kristoffer Hansen
(guitare)
-Kai Speidel
(batterie)
TRACKLIST
1) Winds of Dysphoria
2) Aggressor
3) Suffocate All Light
4) Viperous
5) Skinwalker
6) In Shadow
7) Wounds
8) Any Place but Home
9) From a Spark to a Withering Flame
DISCOGRAPHIE
Vredehammer est de retour en ce début d’année 2020 et entend bien mettre tout le monde d’accord. Enfin, du moins les amateurs de violence contrôlée. Per Valla, véritable tête pensante de la troupe offre un successeur au déjà agréable Violator sorti il y a quatre ans.
Le groupe a donc décidé de remettre le couvert pour offrir une orgie de black death. Au fond, je vous vois déjà sourire. Oui, je sais que pour vous ce style n’est qu’une étrangeté, mélange de deux styles confectionné par des formations ne sachant pas réellement choisir. Mais que cela vous plaise ou non, cet alliage donne parfois lieu à de belles réussites. L’écoute de Viperous devrait peut-être vous convaincre du bien fondé de ma remarque. Les Norvégiens ont composé des morceaux dans la droite lignée de leurs précédentes livraisons. La musique est puissante, souvent enlevée et joliment arrangée. Mais pour éviter une redite inintéressante ou par goût pour l’expérimentation, Per Valla a souhaité ajouter à ses titres un élément pour le moins assez surprenant, eu égard au genre pratiqué.
Les premières secondes de "Winds Of Dysphoria" sont en effet assez déroutantes. Un clavier tient la place principale. En quoi cet instrument serait-il original me demanderez-vous ? Il s’agit en fait dans cette introduction de sonorités évoquant clairement la synthwave. Vous comprendrez mieux la surprise de l’auditeur, peu habitué à ce type de mélodie dans un disque qui a pour composante essentielle la brutalité. Soyez rassurés, le trio manie toujours parfaitement les blasts et le gros son. Viperous possède son lot de riffs bien énergiques. Mais dans la quasi-totalité des titres, ce clavier aux tonalités évoquant les années 1980 est présent. De manière ostensible, bien mis en avant, comme sur "Suffocate All Light", ou de manière un peu plus discrète, en nappes qui s’incorporent aux riffs de guitares, soulignant l’aspect mélodique dont Vredehammer n’est pas avare.
Pour autant, les quarante deux minutes de ce troisième album ne sombrent jamais dans un black death atmosphérique. Les claviers apportent certes une couleur différente, mais ne sont jamais à la base des neuf pièces interprétées ici. L’auditorat peut être rassuré, l’ensemble demeure toujours bien violent. Le jeu de batterie de Kai Speidel laisse entendre moult blasts, qui viennent soutenir les très bons riffs créés par le sieur Valla. Le milieu de "Viperous" avec son solo habilement amené, l’attaque de "Wounds" ou la fin de "Any Place But Home" sont autant de passages qui prouvent le talent de composition du bonhomme, qui malheureusement laisse le plus anecdotique "From A Spark To A Withering Flame" clore Viperous.
Vredehammer signe donc un très bon album qui figurera à n’en point douter dans le top en matière de black death. L’incorporation de claviers aux riffs qui tabassent fait mouche et permet au trio de se démarquer des autres formations du style. Mettez de côté vos a priori et laissez-vous charmer par ce troisième disque aux qualités évidentes.