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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Avienne Low-Kiuttu
(chant)

-Riley Nix
(chœurs+guitare)

-Jorma Spaziano
(guitare)

-Karl Whinnery
(basse)

-Jeremy Spencer
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement:

-Alan Wilson Watts
(narration sur "Illuminated")

-David Albert Floratos
(saxophone sur "Crack of Light" )

TRACKLIST

1) Spawn Awakening
2) Old Ones
3) Illuminated
4) Crack of Light
5) Fiery Tongue
6) Befallen

DISCOGRAPHIE


Vintersea - Illuminated



L'affaire ne pouvait pas en rester là. Forts d'un premier LP particulier et ambitieux, les membres de Vintersea décrochent quelques dates de concerts et finissent par convaincre les responsables du label M-Theory Audio de sortir leur prochain enregistrement – il est tout à fait possible que la vidéo suggestive de "The Host" ait pesé dans la balance. Davantage de moyens étant mis à leur disposition, Avienne et ses copains ont l'opportunité rêvée de développer le potentiel largement entrevu sur The Gravity of Fall. Avec Illuminated, les attentes sont comblées au-delà de ce qui était imaginable.

La pochette fœtale et bleutée conçue par Xenoyr de Ne Obliviscaris, rencontré à l'occasion d'un récital commun, donne d'emblée la sensation que le collectif de Portland a changé de dimension. Intuition validée, amplifiée même à l'écoute de "Spawn Awakening", qui démarre en mode méchant sur un riff black metal relayé par les vocaux râpeux de rigueur. La machine infernale stoppe soudainement sa progression, interrompue par des arpèges cristallins égrenés aux claviers qui constituent une base de lancement idéale aux modulations siréniennes proches de celles susurrées par Liesje Sadonius sur le premier Hoover(phonic). L'orchestre véloce redémarre pleine balle et reste pied au plancher jusqu'à la fin du morceau, valorisant la superbe mélodie expectorée par Avienne. L'alternance douceur/ agressivité, déjà de mise sur The Gravity of Fall, est utilisée avec une intelligence et une efficacité hors pair qui bonifient les nombreuses bonnes idées irisant les six pistes d'Illuminated. Seulement six, serait-on tenté de déplorer – l'album est deux fois moins long que le précédent. Sauf que les Nord-Américains ont décidé manifestement de densifier le propos, ne laissant que peu de place au délayage, à l'exception des codas façon "En attendant Cousteau" (les vrais savent) de "Old Ones" et "Crack of Light", ainsi que le dénouement un brin redondant de la chanson éponyme. Qui réserve, à l'instar de toutes les autres, son lot de surprises et d'émotions, entre passages prog metal dignes du Fates Warning de la grande époque (celle de Inside Out), extrait de discours philosophiques et séquences furieuses.
Dans ces conditions, la diversité des références convoquées risque de désorienter, du moins à la première prise de contact. Mais quel délice de se laisser embarquer par la suite dans ce voyage haut en couleurs ! Profitant des progrès réalisés en matière de blast beats par Jeremy Spencer, le fondateur Riley Nix et ses partenaires ont su habilement éviter le piège de la juxtaposition aléatoire en privilégiant une coloration black metal, particulièrement prégnante sur "Befallen" placé en clôture, dont le motif en trémolo évoque celui de "Gylfaginning" des maîtres norvégiens d'Enslaved. Les penchants mélodiques du metal progressif, consubstantiels de la section de l'Oregon depuis ses débuts, quand celle-ci s'appelait encore Âsterión, sont toujours de mise, garants d'une cohérence qui donne du sens aux développements tous azimuts d'Illuminated. Les accents death metal se font en revanche beaucoup plus rares et se résument essentiellement au chant guttural d'Avienne Low. Comme sur les réalisations antérieures, cette dernière assure toutes les parties vocales : les growls, donc (moins nombreux), les shrieks vitrifiants et les partitions mélodieuses en voix claire. La jeune femme était impressionnante sur The Gravity of Fall, elle est surnaturelle sur Illuminated. Quelle facilité dans les changements de registre ! Quelle capacité à émouvoir ! Ses interventions magnifient – toutes - les mélopées qui lui sont confiées et sont dosées avec une justesse remarquable, à tous points de vue désormais.
Il convient à ce propos de saluer l'excellente production qui n'est sans doute pas étrangère à ce constat réjouissant, alors même que la titulaire du micro n'est pas mise exagérément en avant - musicalement du moins - tendance pénible de tant de « groupes à chanteuse », ce que Vintersea, contrairement aux apparences n'est pas. Des défauts ? Une faible durée, on l'a déjà mentionné, et aussi des épilogues parfois abrupts, comme si, en l'absence de la traditionnelle structure couplet/ refrain, les musiciens n'avaient d'autres solutions que couper net le moteur pour conclure leurs compositions. Ces détails ne pèsent cependant pas bien lourd au regard du plaisir ressenti au contact de ce recueil foisonnant. Le Tristania de Beyond the Veil vous manque ? Vintersea est là pour vous rappeler à son bon souvenir à l'occasion d'un "Fiery Tongue" empreint d'un lyrisme un chouïa moins chargé que l'occurrence pré-citée mais ô combien palpitant ! Et pourtant, en matière d'étonnement ravi, on croyait être arrivé au bout du concept avec l'insensé "Crack of Light". Un monde à lui seul, peuplé de réminiscences de Noémie Wolfs (les vrais savent x2), de saxophones chaloupant sur un rythme flamenco, de « ouh-ah » façon "Alexandrie Alexandra", de solos inspirés qui ne versent pas dans le shred, de plongées dans le Pacifique et de beautés contrastées. Un bijou.


Les suiveurs de la première heure eux-mêmes ne doivent pas en croire leurs oreilles : avec Illuminated, les talentueux instrumentistes de Vintersea ont fait bien plus que confirmer leurs aptitudes. Audacieuse, variée, d'une cohérence et d'une fluidité stupéfiantes, l'œuvre témoigne d'une faculté hors norme à bâtir un univers puissant, onirique et singulier, malgré la multiplicité des influences et en vertu d'un amalgame pas loin d'être inédit. Souhaitons à la troupe de rapidement pouvoir se produire hors de ses bases, en Europe par exemple, afin d'enchanter les curieux, les esthètes et les personnes en recherche de nouveautés enthousiasmantes. Et si Avienne Low, qui se hisse au niveau des meilleures vocalistes du metal extrême, parvient à reproduire sur les planches son invraisemblable performance, la voie du succès s'ouvrira en grand. Pour peu qu'il existe une justice sur cette Terre, bien entendu.





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