CHRONIQUE PAR ...
Shamash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-David Vincent
(chant)
-Rune "Blasphemer" Eriksen
(guitares)
-Flo Mounier
(batterie)
TRACKLIST
1) Something Wicked Marches In
2) Praevalidus
3) Total Destroy!
4) Monolilith
5) Truth and Consequence
6) Last Ones Alive Win Nothing
7) Everlasting
8) Diabolus Est Sanguis
9) Marching On
DISCOGRAPHIE
Vltimas -
Something Wicked Marches In
A l’annonce de l’arrivée d’Vltimas, impossible de ne pas songer à tous les projets de ce type qui se sont avérés au mieux décevants, au pire ratés. Il s’agit en effet d’un super-groupe réunissant trois mastodontes du metal extrême. A ma droite, le batteur épileptique branché sur 12300 volts, Flo Mounier, leader de Cryptopsy. A ma gauche, Rune Eriksen, mieux connu sous le surnom de « Blasphemer », guitariste émérite de Mayhem post De Mysteriis. Et au milieu, David Vincent, qui les a vu, les débuts du death floridien (les incultes noteront sur leurs tablettes qu’il est responsable, entre autres, du chant sur les quatre superbes premiers albums de Morbid Angel).
Avec un tel line-up, les grandes attentes pouvaient être légitimes. D’autant que Blasphemer et Flo Mounier s’étaient déjà croisés au sein du projet Nader Sadek. A la différence qu’ils n’avaient alors qu’un rôle d’exécutants. Ici, ils ont participé à l’écriture des neuf pièces de Something Wicked Marches In, ce qui s’entend rapidement. Les riffs de guitares fleurent bon le Mayhem du milieu des années 1990 et du début des années 2000. Impossible de ne pas reconnaître la patte du compositeur norvégien dans les parties tranchantes aux mélopées glaçantes. L’introduction de "Total Destroy" aurait d’ailleurs pu figurer sans soucis sur un disque de Mayhem. Sans surprise donc, l’album navigue dans un death teinté de black. Les fans de Blasphemer seront servis. Plus d’une fois, ils retrouveront d’excellentes parties écrites par le guitariste. Flo Mounier, derrière les fûts, n’en fait pas trop. Comprenez, il ne fait pas dans la démonstration. Mais l’on parle tout de même de l’un des meilleurs batteurs au monde, du moins dans le metal extrême. Aussi, avec une écoute sérieuse, il faudra se rendre à l’évidence : son exécution est parfaite. La variété de son jeu est une fois encore appréciable et s’avère un aspect finalement très important de la musique offerte ici.
Reste à décortiquer la prestation du frontman, le tant reconnu David Vincent. D’aucuns n’ont jamais pu apprécier le personnage à cause de son ego qui semble disproportionné. Mais rendons à César ce qui lui appartient. Derrière l’homme se trouve un vocaliste qui a su marquer une génération d'aficionados du death. Il a toujours du coffre et à l’écoute de son travail, on ne peut que penser à ce qu’il avait accompli sur Domination. Un chant plus posé, avec parfois des passages en voix claire comme sur "Monolith", voire des chœurs sur l’excellent "Diabolus Est Sanguis". Le trio est donc parvenu à unir les identités pourtant très fortes qui le composent, sans finalement qu’aucune ne prenne réellement le dessus, en élaborant des morceaux puissants et racés. Pas une pâle copie des formations prestigieuses auxquelles appartient ou a appartenu tout ce beau monde. Une prouesse en soi et un pari réussi, loin d’être forcément gagné d’avance. Certains morceaux sont malgré tout un peu trop conventionnels et moins dignes d’intérêt, comme "Monolith" ou "Last Ones Alive Win Nothing".
Vltimas parvient donc à présenter un premier disque des plus sérieux. Le trio réussit à donner vie à des compositions de qualité et à présenter un death black de haute volée. Loin d’être un super-groupe creux, il semblerait que l’on ait affaire ici à un collectif entendant s’affirmer dans ce style et rappelant à tous que le nombre des années ne tarit pas le talent. Gageons que le futur soit aussi radieux.