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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Paul Davidson
(chant)

-Terry Gorle
(chœurs+guitare)

-Derek Peace
(basse)

-Raymond "Black" Schwartz
(batterie)

Ont participé à l'enregistrement :

-Nathan McCoy
(claviers sur "R.I.P. (live)" et "Hands of Destiny")

-Jim Kovach
(glockenspiel sur "Keeper of the Reign"+cloches tubulaires sur "Tear Down the Walls")

TRACKLIST

1) Entrance
2) Another Candle
3) The Servant
4) Tear Down the Walls
5) Running from the Thunder
6) The Cloak
7) R.I.P. (live)
8) Hands of Destiny
9) Keeper of the Reign
10) Dragon's Lair
11) Masters of Invasion
12) Nightmare
13) A.N.D. ... Dogro Lived On

DISCOGRAPHIE


Heir Apparent - Graceful Inheritance
(1986) - heavy metal - Label : Black Dragon



Depuis que Judas Priest a durci le ton et qu'Eddie Van Halen a appuyé sur l'accélérateur – pas forcément dans cet ordre, d'ailleurs - des troupes de heavy metal véloces menées par des instrumentistes à la technique consistante débarquent dans le circuit à jets continus. Savatage, Crimson Glory, Vicious Rumours, Queensrÿche... Parmi ces cadors originaires du Nouveau-Monde, Heir Apparent tente de frayer. Avec des chances raisonnables de briller sous les spotlights ? Si l'on s'en tient au matériau qui crépite sous la pochette chargée de son LP initial, sans aucun doute.

Un acrobate du manche en palissandre se tirant la bourre avec un chanteur aux infatigables stridences : le schéma semble reproductible à l'envi, aux États-Unis tout du moins, au mitan des années quatre-vingt. Quand l'inspiration est au rendez-vous, la recette peut se révéler particulièrement goûtue - voir (et entendre) certains des spécimens mentionnés plus haut. En amorce de ce Graceful Inheritance, "Another Candle" qui, succédant à une poignée d'accords s'éteignant dans la brume d'un royaume spectral, donne la sensation immédiate d'avoir affaire à une gourmandise d'exception. Sur la forme, rien de révolutionnaire – intro/ couplet/ refrain / solo. Une atmosphère d'une évanescente densité se dégage pourtant de cet ensemble initié par de délicats arpèges liminaires, surmontés d'une incantation fragile comme un mystère. Puis la voix s'enhardit en un crescendo saisissant et se déploie sur un riff simple et énergique, que relaie un refrain effleuré par la mélancolie. Brièvement vivifiée par un solo tourbillonnant, la fière mélopée disparaît lentement dans les limbes de cette contrée surgie de l'un de ces rêves puissamment immersifs dans lesquels on plonge à âme perdue. Pourquoi ce ressenti singulier alors que l'on est censé déambuler dans un univers gorgé d'épaisses guitares connectées à une muraille d'amplis ? Sans doute, justement, parce que la six-corde de Terry Gorle n'est pas aussi imposante que celle de ses confrères.
Non pas que le talentueux jeune homme souhaite masquer des aptitudes limitées - ses prestations virtuoses n'ont rien à envier à celle d'un Criss Oliva (Savatage) - mais la production presque voilée qui nimbe Graceful Inheritance tend à adoucir ses interventions, et celles de ses collègues, mettant en valeur les rondeurs de la basse de Derek Peace qui peut se permettre de défier son compère, notamment sur l'étonnant instrumental "R.I.P. (live)" aux climats contrastés. Dans ces conditions, la section de Seattle n'est pas en mesure de jouer au bras de fer avec ses homologues « power » adeptes de la déflagration et du tabassage à coup de double grosse caisse, celle de Raymond « Black » donnant l'impression d'avoir été captée au fond du couloir. Et c'est tant mieux. Certes, sur les passages heavy - ceux du joliment désespéré "Hands of Destiny" par exemple - un peu de puissance supplémentaire n'aurait sans doute pas nui, ne serait-ce que pour accentuer le contraste avec des séquences apaisées irisant également d'autres compositions. Dont le pouvoir de séduction demeure cependant intact. En témoignent la power ballade "Keeper of the Reign" ainsi que l'épique "Tear down the Walls" partagé entre tintinnabulements et accents héroïques et dont le refrain hautement addictif donne envie de lever le poing parmi la foule qui se masse sous les murs du tyran. Et ce avec d'autant plus de conviction que grâce à Paul Davidson, les membres de Heir Apparent peuvent compter sur un gosier de choix pour valoriser leurs thèmes accrocheurs.
Aussi à l'aise dans la douceur que lorsqu'il s'agit de faire parler la poudre, le titulaire de micro parvient à incarner les onze titres sur lesquels il est convié en vertu d'une sensibilité rare, tout en se hissant au même niveau de compétence que ses dextres collègues. Performance remarquable au vu de la propension de ces derniers à exprimer leur vélocité au cours de fréquents et jouissifs accès de frénésie tels que "Nightmare" et "A.N.D. ... Dogro lived on" en fin de parcours ou encore les étourdissants "The Servant" et "Dragon's Lair" (*) sur lesquels Terry Gorle montre qui c'est Raoul, ou plutôt Édouard. Montagnes russes chromatiques dévalées et remontées à toute blinde, tapping et harmoniques plus ou moins naturelles garnissent généreusement ces occurrences par ailleurs ponctuées de stridences vocales caractéristiques. Néanmoins, hormis sur le brouillon "Running from the Thunder" sauvé par une intervention intense de Davidson en bout de course, le quatuor fait preuve d'une maîtrise ahurissante, privilégiant la cohérence et la mélodie. L'émotion, aussi, alimentée par des chœurs à la fois vigoureux et aériens faisant même office de refrain, à l'instar de ceux illuminant "The Cloak". Sorcellerie que tout ceci ? Dans l'ambiance médiévale évoquée tout au long du recueil, cela n'aurait rien d'étonnant.


Se plier aux normes en vigueur tout en faisant entendre sa propre voix : cette équation difficile sur laquelle tant de formations se sont cassées les dents, Heir Apparent l'a résolue avec brio sur Graceful Inheritance, inaugurale démonstration confondante de dynamisme, d'habileté et de raffinement. Le son un peu fluet de l'enregistrement, s'il risque de ne pas seoir aux amateurs de grosses bagarres, contribue également à l'exquise réussite de ce périple en territoire parallèle. Quant au succès... Qu'espérer dans ce domaine après avoir signé sur un label français – aussi avisé soit-il (cf le premier Candlemass) – qui n'est pas en mesure de distribuer l'album aux States, LE marché du power metal ? Quel immense gâchis.

(*) orthographié « Dragons's Lair » sur la jaquette originale...


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