Ça y est, on pensait le danger écarté en même temps que l’hiver envolé, mais non, il semblerait que Djentleman ait à nouveau décidé d’entrer dans sa phase de black dépressif... Eh bien mes amis, malgré le titre on ne peut plus déprimant de cet album, nous voici pourtant seulement en présence du troisième né d’Heptaedium... Mais au final, on n’est pas si loin de ce que vous pensiez...
Après d’intenses efforts de recherche et d’investigation, de tentatives de bakchichs et autres tortures sur animaux, toujours aucune piste ni aucune trace menant à la signification de ce nom incongru. Pourtant, je sens que le Graal n’est pas loin. Il faut chercher du côté des sept... Et dire qu’il y a sept lettres dans le prénom et le nom de l’artiste. Mais bref, passons, le plus important ne se situe pas le moins du monde dans l’appellation du projet, mais dans son contenu. Deux ans après Underground Business, cette nouvelle fournée nous livre à nouveau une petite demi-heure de son, mais cette fois-ci pour dix titres, soit trois de plus ! Comment ça, ça sent le roussi ?
Notre créateur a beau présenter une barbe tirant légèrement – pour ne pas dire complètement et l’accabler – vers le blond vénitien, il n’y a aucune raison de s’inquiéter quant à la qualité de la composition. Pour cela, notre livreur de baguette a dit adieu au label Kitty On Fire pour aller se réfugier chez celui, toujours français, d’Apathia Records, connu pour abriter en son sein, The Dali Thundering Concept et Atlantis Chronicles notamment. Adieu également la pochette à tendance cosplay, place désormais à un artwork plus sombre, plus machiavélique et même plus « fouillé » aurait-on envie de dire. Et pour finir, exit l’éparpillement, la disparité, le fourre-tout, le grand n’importe quoi, voici désormais venue l’heure de l’homogénéité.
Qu’est-il arrivé Florian Lambert pendant ce laps de temps ? Où est passé la folie qui le caractérisait ? Ses sons qui partaient dans n’importe quelle direction, mais toujours avec un certain égaiement ? Cette nouvelle offrande ne laisse aucun doute quant à l’état d’esprit dans lequel a été composé cet album. Notre artiste était sans aucun doute dans une période difficile, ce qui donne en sortie d’usine, un album sombre, rempli d’une noirceur qu’on aurait eu du mal à imaginer durant l’écoute du dernier disque. Un côté dark bien appuyé par des passages black comme dans "When I’ll Die… All We Be Lost Forever Gone", "Subpixel Carryover" ou encore "Mara". Cette atmosphère sombre est de surcroît renforcée par une violence instrumentale, et une agressivité volontaire, notamment grâce à la présence très forte de la guitare, surtout quand on la compare à Underground Business. Et on vous fait grâce de la traduction des titres qui sont assez peu équivoques.
Aucun titre ne vient se dépêtrer de tout ce mazout engluant votre esprit. Les ténèbres sont présentes tout au long de l’album, parfois par l’intermédiaire d’un interlude angoissant ("If The World Would Stop Spinning I Don’t Think I’d Miss It") ou dans l’outro "I’m So Scared" et ses arpèges qui viennent clore l’opus en douceur. On retrouve néanmoins des restants d’un monde enfoui, comme dans la chanson assez éparse "Subpixel Carryover" où se côtoient drum’n’bass, black, djent et électro. Aucun titre énorme, aucun titre mauvais, au final, aurait-on à faire à une grosse chanson de trente minutes plutôt qu’à dix titres de trois minutes de moyenne ? Seuls vous et votre ressenti pourront vous donner la réponse.
Notre Heptaedium va mal, et ça se ressent. Plus aucune joie de vivre, plus aucun sentiment positif et un album qui sent la haine et la violence. Un peu comme une antithèse de sa précédente œuvre. Période de vie passagère, simple remise en question, ou véritable tournant dans sa discographie ? Rendez-vous pris ce mois de mai pour le dénouement final.