CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
10/20
LINE UP
-Renato "Reno" Chiccoli
(chant+basse)
-Luca "Ziro" Zironi
(guitare)
-Alessandro "Sanso" Sansone
(guitare)
-Anthony "Vender" Dantone
(batterie)
TRACKLIST
1) Onward to Blackness
2) Two Steps into the Shadows
3) Last Before the End Ecouter
4) My Private Nightmare
5) Blessed Are the Heretics
6) Eleven
7) Broken Trails
8) Shattered Souls
9) Lysander
10) Show Me What You Got
DISCOGRAPHIE
Game Over avait tenté un push avec leur album Crimes Against Reality. Un peu mieux que le précédent en termes de composition et de son, le groupe espérait gravir un échelon. C’était le cas, mais ce n’était pas vraiment suffisant pour faire chavirer les foules... Dans le créneau bien rempli des groupes de thrash old school, il est difficile de se faire un nom puisque tout le monde utilise les mêmes riffs et gimmicks depuis trente ans. Mais les Italiens persistent et signent avec un quatrième album, Claiming Supremacy. On prend les mêmes et on recommence.
Avant de commencer, saluons le travail sur la pochette, à l’ancienne, bien comme il faut avec sa tête de mort sur fond de couleurs verdâtres et mauves du plus mauvais goût. Ça fait partie de l’ensemble. L’introduction "Onward to Darkness" fait dans le classique. Après quelques notes synthétiques, place à la guitare classique et aux notes de guitare aérienne et pleine d’harmoniques artificielles. Puis le thrash démarre pour lancer pleinement l’album avec "Two Steps in the Shadows". L’appréciation du morceau dépendra de votre propre amour pour le thrash. Début d’album oblige, on part pied au plancher. On se croirait dans une caisse lancée à toute allure. Premier couplet, solo de guitare, puis le rythme se calme avec des chœurs scandés. Game Over a coché les cases. Mais les cases de quoi ? Aucune originalité, aucune surprise. Les Italiens sont bloqués dans un vortex spatiotemporel. Cela paraissait moins gênant auparavant pourtant. Pourquoi ? Parce que le son, bien que typé années 80, était meilleur. Là, au mieux, on se croirait dans le local de répète. Après quelques litres de bière, on s'imaginerait à un live piraté. Crimes Against Reality était « le même album que le précédent en mieux », Claiming Supremacy sera « le même en moins bien ».
Être déçu par un album dont on attendait pas grand-chose est un comble. Game Over parvenait à fournir sa petite dose de thrash pour les amateurs. On écoute un peu l’album, on est en terrain connu, ça fait du bien. Mais on cherche des moyens d’apprécier cette galette indigeste. Évidemment, tout n’est pas à jeter. Quelques riffs sont bien trouvés (l’intro de "God Blessed The Heretic" par exemple), mais rien ne reste. Les solos ne sont pas percutants. Le chant est sous-mixé et fatigue plus qu’autre chose. Les chœurs manquent de coffre. Les guitares toussent. Coincés dans leur carcan thrash revival, les transalpins patinent. Comme il leur est impossible de se renouveler, ils tournent sur les mêmes formules. Après quatre efforts, la source s’est tarie. Même la ballade, qui faisait du bien sur leur précédente tentative, a disparu, remplacé par un intermède à la guitare acoustique ("Shattered Souls") bien plus court. Si bien que tout se ressemble un peu. Au fur et à mesure des morceaux, on fatigue, on se lasse et on peine à arriver au bout.
Il serait présomptueux de dire que Game Over était un espoir du thrash. Mais Crimes Against Reality avait suffisamment de qualité pour être apprécié par les fans du genre. Pour Claiming Supremacy, ils pourront passer leur tour. Enfermé dans leur prison des années 80, on se demande comment le groupe pourra s’en sortir maintenant qu’il a amorcé sa phase descendante…