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CHRONIQUE PAR ...

9
Adam Weishaupt
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13.5/20

LINE UP

-Dave Brockie
(chant)

-Danielle Stampe
(chant)

-Chuck Vagra
(chant)

-Don Drakulich
(chant)

-Matt Maguire
(chant)

-Casey Orr
(basse+chant)

-Pete Lee
(guitare)

-Mike Derks
(guitare)

-Dave Musel
(claviers+samples)

-Brad Roberts
(batterie)

TRACKLIST

1)Meat Sandwich
2)The New Plague
3)Whargoul
4)RagNaRok
5)Dirty, Filthy
6)Stalin's Organs
7)Knife in Yer Guts
8)Think You Outta Know This
9)Martyr Dumb
10)Nudged
11)Fire in The Loins
12)Surf of Syn
13)Crush, Kill, Destroy
14)None But the Brave

DISCOGRAPHIE


GWAR - RagNaRök




Quelques bouleversements. Tout d'abord, l'énorme (dans tous les sens du terme) bassiste Michael Bishop retourne à la campagne pour se consacrer pleinement à Kepone, son groupe de grunge/punk sudiste hystérique. Il est alors très vite remplacé par un certain Casey Orr, frontman et membre fondateur de Rigor Mortis, groupe de thrash underground texan. Ensuite, un certain Robert Margouleff se retrouve à la production…


Et pour être tout à fait franc, Robert Margouleff est à la présence du synthétiseur dans la musique populaire des trente dernières années ce que le Dr. Fu Manchu est au décès accidentel par étouffement d'un diplomate britannique aux mains d'un orang-outang en plein centre-ville de Londres. Oingo Boingo ? Devo ? Depeche Mode ? Ami proche de Robert Moog ? Tout ça, et bien plus encore. C'est donc sans surprise que Dave Musel, enhardi par la présence d'un tel compagnon, décide d'amortir son synthé et de se faire entendre pour la première fois depuis un bail. Comme dans "Meat Sandwich", par exemple, rock tendu au refrain martial où il double les riffs avec des coups de ce qui pourrait presque être de l'orgue, apportant ainsi le petit plus qui fait du morceau une réussite. Un peu plus loin, il récidive avec "Stalin's Organs" en conjuguant ses pouvoirs à ceux de Margouleff pour faire ressurgir, le temps d'un morceau où cohabitent riffs lourdauds et nappes de claviers sorties des exactions les plus obscènes de Public Image Ltd., le fantôme des années 80 dans ce qu'elles avaient de plus poisseux.

Il embellit similairement le dernier tiers de "Fire in The Loins", qui n'aurait pu être qu'un duo surchargé de tension sexuelle et dégoulinant d'inceste entre Oderus Urungus et sa sœur Slymenstra Hymen (l'affolante Danielle Stampe), et en renforce la furie théâtrale par des explosions d'orgue dignes de l'Abominable Dr. Phibes, préfigurant par la même occasion le "cabaret rock" des Dresden Dolls. On y trouve, en plus, les rares paroles un tant soit peu amusantes d'un album pour la première fois remarquablement pauvre en la matière : O : « I could have any women that I want! »/S : « The fact that you rape them is nothing to flaunt! »/O :« Oh. Well, uh… you got me there ». S'ensuit "Surf of Syn", surf-rock cosmique majoritairement instrumental où les musiciens se lâchent comme rarement. Un morceau à l'ambition d'autant plus surprenante que le reste de RagNaRök est assez plat. On pourrait tenter de mettre ça sur le dos de la production, pour une fois équilibrée, fine, même, où on entend tout bien comme il faut, ce qui aurait pu aplanir les compos et leur faire perdre leur punch. Mais non.

Non, ce qui cloche, ce sont ces riffs insipides sur lesquels se bâtissent des morceaux entiers comme "Nudged" ou "Martyr Dumb", parfois couplés au chant de plus en plus geignard de Dave Brockie, comme sur le très poussif "Whargoul", et à des paroles peu imaginatives et sans intérêt, comme avec "Knife in Yer Guts", qui finissent de tirer RagNaRök vers le bas. La production n'a rien à voir avec le manque flagrant d'inventivité et la paresse à l'œuvre ici. Au rayon des déceptions : le retour de Sexecutioner (Chuck Varga) sur le morceau titre. On gardait le souvenir d'un Marquis de Sade sidéral avec un accent français délicieusement précieux, et on se retrouve avec un baron de la drogue Colombien irascible bien plus anecdotique. Sans parler de l'immonde parodie de rap-metal, "Think You Outta Know This?", à oublier au plus vite. Pour équilibrer la balance, il reste tout de même des morceaux directs et « juste » sympas, comme "The New Plague", au groove timide relevé par les chœurs brûlants de Danielle Stampe, "Dirty, Filthy", joyeusement con et efficace avec son refrain à répétition, ou encore, pour les fans de Rigor Mortis, "Crush, Kill, Destroy", braillé par un Casey Orr qui n'a décidément pas la présence vocale de son prédécesseur.


RagNaRök se clôt sur un "None But the Brave" étrangement crépusculaire, où Dave Musel distille de petits clins d'œil, involontaires ou non, au John Carpenter de l'époque Assaut. Comme si GWAR s'excusait, un peu tard, pour ce coup de fatigue retentissant. Un album bien plus en demi-teinte que d'habitude, donc, où des morceaux pas enthousiasmants une seule seconde se taillent la part du lion et sont rattrapés de justesse par des sursauts de créativité et d'énergie salutaires que l'on croyait pourtant définitivement acquis.


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