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CHRONIQUE PAR ...

73
Dimebag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Nathan Weaver
(chant+guitare+synthétiseur+basse+batterie

-Aaron Weaver
(chœurs+guitare synthétiseur+basse)

-Kody Keyworth
(chant+guitare)

Guests

-Anna Von Hausswolff
(chant)

-Zeynep Oyku
(harpe)

TRACKLIST

1) Born From the Serpent’s Eye
2) The Old Ones Are With Us

3) Angborda
4) Mother Owl, Father Ocean
5) Fires Roar in the Palace of the Moon

DISCOGRAPHIE


Wolves in the Throne Room - Thrice Woven
(2017) - black metal ambient onirique - Label : Artemisia Records



Difficile de nier que Wolves in The Throne Room, chantre du cascadian black metal – pour ce que ça peut bien vouloir dire -, et duo fraternel le plus forestier de la scène BM américaine – même si des combos comme Panopticon ou les excellents Falls Of Rauros se la fritent pour leur disputer ce titre - avait perdu un peu de monde en route avec l’étrange et ambiant Celestite, pendant expérimental de son grand frère Celestial Lineage. On était donc, un peu égoïstement reconnaissons-le, assez soulagés de voir les frères Weaver revenir à ce qui a fait leur légende sur leur nouveau-né Thrice Woven, à savoir un black-metal onirique, au son organique, profondément lié à leur attachement aux immenses forêts de l’État de Washington et à leur millénaire majesté. Restait à savoir si c’était réussi.

A cette délicate question, la réponse donnée saurait difficilement être négative tant Thrice Woven constitue un retour aux sources pour le duo américain, une suite logique à Celestial Lineage et, finalement, une forme de continuité sereine. Si Celestite était le calme bassin de retenue tempérant les ardeurs des cours d’eaux tantôt paisibles, tantôt impétueux de Celestial Lineage, Black Cascade, Two Hunters et Diadem Of Twelve Stars, alors Thrice Woven en marque la fin, l’endroit où le fleuve reprend ses droits, avec ses colères et ses instants de calme. Et comme bien souvent avec WITTR, ces séquences s’enchevêtrent au sein même des morceaux, l’impétuosité grondante d’un passage purement BM précédant la beauté cristalline d’une plage ambiente ou acoustique. L’opener de l’album, ''Born From The Serpent’s Eye'', est à ce titre une belle illustration. D’abord saisi par l’élégance vespérale de quelques accords lumineux, on est immédiatement emportés par un torrent black metal soutenu par les nappes de synthés typiques du groupe. Puis la majesté succède à la rapidité, le tempo ralentit pour mieux repartir, à la manière d’un jeune torrent de montagne. Quelques minutes plus tard, à mi-morceau, c’est au recueillement et à la méditation que nous invite la voix angélique d’Anna Von Hausswolff (qu’on entend également sur la somptueuse pièce ambiante ''Mother Owl, Father Ocean'', laquelle bénéficie aussi de quelques arpèges de la harpiste Zeynep Oyku), nous emmenant en douceur vers un final majestueux. Superbe, et absolument typique du groupe.
Et que dire des mots de Steve Von Till (de Neurosis, pour les cancres), au début et au milieu de ''The Old Ones Are With Us'', le feu crépitant en arrière-plan… Paganisme, animisme, connexion profonde avec la nature, observation apaisée de l’implacable cycle de la vie à l’état sauvage, sont autant de thèmes récurrents chez WITTR, traités ici de manière encore plus directe et évidente que d’habitude, comme si le groupe avait cherché à se reconnecter le plus profondément et intensément possible avec ce qui fait son inspiration depuis quinze ans : le cœur battant de la forêt. Le résultat est un morceau encore une fois majestueux au possible – surtout le final, totalement épique -, au pas plus mesuré que ''Born From The Serpent’s Eye'' ou ''Angborda'', le morceau le plus résolument typé black-metal de l’album. ''Angborda'' présente en effet une facette plus violente de la nature, ou plutôt de son pourrissement, commençant dans un bourdonnement de mouches avant de prendre l’auditeur à la gorge avec ce qui constitue clairement le démarrage de morceau le plus violent de l’album. L’intensité demeure élevée jusqu’à mi-morceau où, comme souvent, le groupe nous emmène complètement ailleurs, en l’occurrence dans une sorte de caverne, au cœur de laquelle le goutte-à-goutte d’une eau qu’on imagine glacée, couplée à de calmes synthés oniriques, viennent nous apaiser et nous faire manœuvrer vers un final pesant et hypnotique. Imparable. N’oublions pas non plus de saluer l’épique ''Fires Roar in the Palace of The Moon'', qui vient conclure l’album dans une longue tempête de riffs tantôt célestes, tantôt rampants, à nouveau soutenus par force synthés, ajoutant comme toujours de la densité et de la complexité à la musique des frères Weaver.


Que dire de plus? Wolves in The Throne Room s’est en quelque sorte recentré sur son cœur de métier, et cela fonctionne à merveille. Impossible de dire si cela durera, et on peut imaginer la déception des plus aventureux d’entre vous qui s’attendaient peut-être à tout autre chose après Celestite - un virage néofolk avec des futals en velours et des gilets en peau retournée peut-être? Heureusement il n’en fut rien -, mais pour celles et ceux qui n’espèrent de WITTR « que » du black metal onirique et propice aux voyages intérieurs, et dont je suis, la cible est ici superbement atteinte.


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