CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Jocke Widfeldt
(chant)
-Matti Mäkelä
(guitare)
-Tobbe Sillman
(guitare)
-Jörgen Sandström
(basse)
-Robert Lundin
(batterie)
TRACKLIST
1)Tombstone Grind
2)The Paulina Paw Paintings
3)Our Family Flesh
4)Murderer
5)We're Both Into Killing Me
6)Chewing Gunpowder
7)Evicting Dead Tenants
8)Dancing Münchhausen
9)And Bent Down For Years
10)Chain Hooks Falling
11)The Topmost Violent God
DISCOGRAPHIE
Vicious Art est, une fois n’est pas coutume, la somme de ses composantes. Avec en son sein des membres de Entombed, Grave et Dark Funeral (entre autres), Pick Up This Sick Child se situe logiquement à la croisée des genres. Entre gros death metal nordique qui tâche et black metal teinté de heavy, Vicious Art laisse visiblement chacun de ses membres exprimer son influence. Ce mélange théorique, peu original de nos jours, semble avoir cependant réussi à Vicious Art, qui nous sert là un concentré de qualité.
Il y a des tas de bonnes idées dans ce Pick Up This Sick Child. Oh, rassurez-vous, rien de révolutionnaire, on n'y trouve pas de synthé ni d’influences exotiques (pas de polka, de jazz ni de reggae à l’horizon), les puristes se retrouveront donc sans problème dans la ligne artistique définie par Vicious Art. Et pourtant, on y trouve indéniablement une touche unique, principalement matérialisée dans les riffs et la voix. Les riffs se situent, on l’a vu, entre heavy metal, black metal et death metal, le tout teinté d’une veine mélodique tout droit venue de Suède. Et marié à la voix de dément de Widfeldt (également chanteur avec Dominion Caligula), ces riffs prennent une ampleur et une puissance indéniable. Widfeldt, gros atout du groupe, s’avère redoutable en variant les timbres entre hurlement blackisant et growl médium possédé. On pensera un peu à Opera IX période Black Opera pour le côté théâtral du chant et à Impaled pour son côté pervers et…vicieux.
La production donne une bonne part du mix à la basse, qui ronfle constamment derrière tout le long des onze titres de Pick Up This Sick Child, donnant du coup à l’ensemble une lourdeur bienvenue. Plutôt basé sur les mid-tempos et les changements de rythme, Vicious Art nous offre ici un second album lourd, violent et globalement très bon, si on excepte quelques baisses de régimes sur par exemple "Chewing Gunpowder" ou "Chain Hook Falling", un peu faiblardes. Mais à côté de "The Paulina Paw Paintings", "We’re Both Into Killing Me", "Evicting Dead Tenants" ou le génial "Our Family Flesh", il n’y a pas de quoi crier au ratage. L’inspiration ne semble pas avoir fait défaut à Vicious Art qui parvient durant quarante-cinq minutes à installer cette ambiance sale, perverse et violente, entre riffs lourds mais rentre-dedans au possible ("The Topmost Violent God") et parties de guitares plus mélodiques mais non moins redoutables, dans la veine de Dissection ("Murderer").
Vicious Art ne propose rien moins qu’un album efficace et à l’identité indéniable, ce qui est suffisamment rare aujourd’hui pour être signalé. Les amateurs de melting-pots extrêmes à tendance mélodique seront comblés par l’unité et la diversité (non, ce n’est pas antinomique) de Pick Up This Sick Child qui, s’il ne paye pas de mine à la première écoute, se révèle sur la longueur sacrément énergique voire un poil dérangeant...