CHRONIQUE PAR ...
Magmahot
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
18/20
LINE UP
-W. Smith
(chant)
-Dan Gargiulo
(chant+guitare)
-Samuel Smith
(chant+basse)
-Keith Abrami
(chant+batterie)
-Jon Locastro
(guitare)
TRACKLIST
1) Brain Transplant
2) Absorbing Black Ignition
3) Wired Opposites
4) Worm Harvester
5) Frozen Planets
6) Orbital Gait
7) Bastard Planet
8) Labyrinth Constellation
9) Hormone's Echo
10) Moon Funeral
DISCOGRAPHIE
- Docteur, je pense que je viens d'attraper le syndrome de l'album parfait, encore une fois.
- Comment ça, le syndrome de l'album parfait ?
- Et bien, j'ai encore écouté un disque et je pense que c'est la meilleure musique qui m'ait traversé les oreilles.
- Quel est donc ce fameux disque ?
- Labyrinth Constellation monsieur.
- Vous n'êtes pas malade, mais vraiment pas du tout, je peux vous le garantir. Venez, headbangons ensemble sur ces douces mélodies.
- Sur une autre note, monsieur, je vous diagnostique un cancer, mais finissons le disque d'abord.
Douces ? Pas vraiment non. L'écoute des premières notes du premier effort des gars de Artificial Brain renvoie à des groupes qui n'ont rien de «doux». On se remémore Demilich, bien sûr. Mais aussi Gorguts pour le côté atmosphérique ainsi que Ulcerate sur les passages chaotiques. Pas nécessairement les poètes les plus fins de la scène donc. N'empêche que, derrière ces comparaisons certes flatteuses, on retrouve quand même un soupçon d'originalité, une petite touche discrète qui fait de ce Labyrinth Constellation un disque si singulier. En effet, le groupe s'aventure dans des contrées (des planètes même) encore inexplorées pour y puiser sa musique, on se retrouve donc baignant dans une boue apocalyptique bien épaisse, rendue encore plus consistante par la complexité des morceaux. Ces derniers, véritables démonstrations de technique et de brutalité restent quand même cohérents et homogènes à toute épreuve. Mélodiques même quand on songe à y prêter une oreille attentive, en témoignera la partie «black atmosphérique» de "Hormone's Echo", le délicieux début de "Moon Funeral" ou le break groovesque de "Worm Harvester".
Cette cohérence dans les morceaux est d'ailleurs rendue possible par un jeu d'instruments parfaitement équilibré. En effet, la batterie aux sonorités «live» viendra se joindre à la basse pour dresser un mur du son, principale attraction du disque et qui constituera l'ingrédient principal pour la création des atmosphères étouffantes citées plus haut. Ces deux instruments sont d'ailleurs magnifiquement, voire chaotiquement mis en valeur sur "Bastard Planet", dont l'avalanche de notes délicieuses de brutalité crée l'une des meilleures compositions de l'album, si ce n'est la meilleure. Les vocaux quant à eux, mis volontairement en retrait par rapport aux instruments, renvoient directement aux Finlandais de Demilich; sauf qu'ici, les longs cris et les grognements les imposent comme un instrument plus qu'autre chose.
Il faut bien avouer que les gars de Artificial Brain n'ont pas raté leur entrée en scène. La pochette de l'album signée Paolo Girardi, connu pour ses œuvres à l'aspect torturé et apocalyptique ne fait d'ailleurs qu'ajouter de la valeur à un disque qui avait déjà son lot de qualités à faire valoir. Labyrinth Constellation se place donc très haut dans la liste d'albums de death metal qui imposent le respect, et c'est au passage tout ce qu'on doit aux musiciens.