CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-T'ol
(chant)
-S. Gronbech (instruments+chant)
Guests
-Eli Karoline Kvendseth
(chant)
-Rune Folgerø
(chant)
-Obsidian C.
(guitare)
TRACKLIST
1) Desolation City (Prologue)
2) A Jhator Ascension
3) The Observatory
4) Liberator
5) Death of the Timekeeper
6) The Tragedy of the Awakened One
7) Visions of Nehaya
8) A Dream of Earth
9) Toward the Devouring Light
10) The Unremembered (Epilogue)
DISCOGRAPHIE
- Bip. Peux-tu. Bip. Me passer. Bip. Le sel ? Bip.
- Maman, y a papa il est bizarre ces jours.
- Je ne. Bip. Suis pas. Bip. Bizarre. Bip.
- Laisse tomber mon chéri, c’est sa musique à la con. Ça lui tape sur les nerfs.
- Attention. Bip. Terrienne. Bip. On ne parle pas. Bip. Comme ça. Bip. D’un membre. Bip. Du Protectorat de Xun.
- Bip.
- Pardon ?
- Tu as oublié de faire « Bip » à la fin de ta phrase, mon amour.
Bon, oui, peut-être que le metal extrême de l’espace, ça m’attaque un peu le système. Mais j’ai mes raisons : ayant toujours trouvé Arcturus ponctuellement brillant, mais souvent sinueux et donc finalement pas si emballant que ça, l’arrivée d’un autre Maître de la Galaxie, forcément, ça émoustille. Sa force ? Une plus grande lisibilité des morceaux que leurs compatriotes. Les mélodies de The Xun Protectorate sont plus faciles à suivre que chez Arcturus et pour les simples d’esprit de mon genre, c’est une bonne nouvelle. Le trip de Khonsu, c'est la création d’un matériel type SF, synthétique donc, apte pour tout public metalleux, à tel point que la ressemblance avec le Terrien hongrois bougeant les ficelles de Thy Catafalque est tout sauf fortuite. Que tous ceux qui en doutent écoutent "The Dream of Earth" et ils sauront se convaincre de la parenté indéniable entre les deux projets. Autre grand point fort de l’album : les vocaux clean. Légèrement ampoulés, un peu dans un registre à la Messiah Marcolin, ils rebuteront certainement les fans de metal vraiment extrême, déjà mis à mal par le contenu très mélodique de l’album, mais devraient ravir les personnes aux tympans délicats.
Si "Death of the Timekeeper" et "The Tragedy of the Awakened One" sont peut-être les deux titres les plus réussis de l’album, ils le doivent certes à la qualité de l’écriture, mais également au chant, parfaitement adapté à la finesse des morceaux. "The Observatory" est également un moment fort de l’œuvre, et l’on en vient du coup à s’interroger sur les points communs de ces trois morceaux. Pas besoin d’une grosse analyse pour s’en rendre compte : ce sont les moins violents de l’opus. Corollaire immédiat : quand Khonsu se veut plus agressif, ça marche moins bien. "Liberator" ne vaut que quand les blasts cessent et qu’une atmosphère à la Enslaved période Ruun s’installe. Quant à "Toward the Devouring Light", il s’agit du titre le plus médiocre de l’album. Si ce point faible, relativement important pour un groupe de metal, n’arrive pas à noircir complètement le tableau, The Xun Protectorate restant un travail de qualité, ils permettent de cerner les lacunes à combler pour le duo venu de l’espace.
Avec son deuxième travail grand format, Khonsu parvient à créer une ambiance interstellaire très agréable où musique accessible et vocaux clean de premier plan feront ronronner les amateurs de confort métallique un tant soit peu adeptes d’un univers SF. La violence sonore n’est, elle, pas au niveau du reste de l’album, ce qui empêche ce Protectorat de devenir THE référence. Ça sera peut-être pour la prochaine fois.