CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Matthieu Miegeville
(chant)
-Arnaud Barat
(guitare)
-Audrey Paquet
(violoncelle)
-Jérémy Cazorla
(batterie)
TRACKLIST
1) Athens
2) Cancel The Apocalypse
3) Candlelight
4) Planes and Bombs
5) Children
6) A Bunch of Roses with Thorns
7) The Things that can never be done
8) Bad Boxer part 1
9) Bad Boxer part 2
10) We were young
DISCOGRAPHIE
Il existe une scène post-hardcore originale où l’on trouve des groupes acoustiques aux influences classiques. Matthieu Miegeville, chanteur ayant officié chez Psykup, participe par exemple à My Own Private Alaska, un groupe qui mixe hardcore, piano classique et batterie… C’est finalement sans surprise qu’on le retrouve dans le même genre de formation avec ce premier album de Cancel The Apocalypse, la fusion d’un chanteur screamo, d’une batterie, d’une violoncelliste et d’un guitariste classique…
On ne va pas se mentir, les premières écoutes laissent l’auditeur un peu dubitatif. Le morceau éponyme, par exemple, multiplie les cassures et on a parfois plutôt l’impression d’un morceau metal joué de façon acoustique qu’une création originale. Ce sera finalement le seul écueil, les autres pistes montrant une harmonie bien plus forte. Ainsi, "Planes and Bombs" respire le morceau parfait pour le genre. La guitare multiplie les sonorités classiques sur lequel le chant screamo se pose parfaitement. Et les transitions se font plus souples, jusqu’à ce break improbable qui respire l’Europe de l’Est. On comprend rapidement pourquoi Cancel The Apocalypse a tourné avec Hypno5e. Les cassures entre passages calmes et vaporeux et violence hurlée se retrouvent un peu partout. Ce qui saute aux yeux (ou plutôt aux oreilles) est la performance vocale de Matthieu Miegeville. Balancer des hurlements sur une base musicale acoustique n’est pas évident... Aucun mur du son pour soutenir les cris ! Mais c’est aussi dans les parties claires où sa maîtrise impressionne. Les mélodies sont belles, touchantes, pleine d’émotions. Cancel The Apocalypse agrippe l’auditeur avec ses quelques morceaux plus calmes. Et ce n’est pas pour rien s’ils mettent en avant "Candlelight", un morceau d’une grande beauté et d’une grande accessibilité, qui montre lentement en tension.
Malgré tout, la guitare classique apporte tout son sel à l’ensemble. Jouant des sonorités moins entendues habituellement, Arnaud Barat propose une palette variée d’ambiances. Le son de la guitare, pincé et froid, convient parfaitement à l’ensemble. Et si le violoncelle est plus en retrait, il apporte un peu de chaleur à l’ensemble. My Own Private Alaska est par exemple plus glacial dans sa musique. Le groupe se permet même un intermède musical, comme pour montrer qu’il n’a pas besoin de l’aspect hardcore pour s’épanouir. On en vient à regretter que les morceaux soient finalement si courts. Dix chansons pour moins de trente minutes, voilà qui nous laisse sur notre faim ! Surtout qu’on sent que le groupe aurait pu développer certains morceaux. Les pistes se développent souvent sans structure de couplet/refrain, plutôt de façon progressive. Cela donne des morceaux courts et percutants, certes, mais on aurait voulu tellement plus ! Toujours est-il que Our Own Democracy regorge de perles et qu’une fois l’album terminé, on se précipite pour l’écouter encore et encore !
Une incroyable découverte que ce Our Own Democracy. Un premier recueil de Cancel The Democracy qui, espérons-le, ne sera pas seulement un petit side-project expérimental. Connaissant le goût de Matthieu Miegeville pour le genre, on croise les doigts pour que l’aventure continue et nous gratifie de nouvelles perles à l’avenir. Un petit bijou, tout simplement !