CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
7/20
LINE UP
-Antonio Espinosa
(chant+guitare)
-Francisco Fernández
(guitare)
-Jorge Eduardo Canal
(guitare)
-Alejandro Solano
(basse)
-Andrés Felipe López
(batterie)
TRACKLIST
1) Sangreal
2) Se extienden las sombras
3) Viejo jabalí
4) Outremer
5) Sainte-Terre
6) El árbol de la muerte
7) Roncesvalles
DISCOGRAPHIE
- Bonjour, Winter, asseyez-vous.
- Monsieur le Directeur…
- J’ai revu vos chiffres. Votre notation moyenne est de 14,4. Les Eternels c’est pas le site des Bisounours, vous le savez, non ?
- Monsieur le Directeur, j’ai quand même mis 5 au dernier Negura Bunget… Je veux dire, je ne suis pas si Bisounours que ça…
- Vous avez un mois pour faire baisser cette moyenne en dessous de 14. Et sinon, vous irez chroniquer chez clubdesfans.net…
Heureusement pour moi, certaines œuvres m’aident à moins ressembler à l’Abbé Pierre du metal. Quelque part, je dois être reconnaissant aux Colombiens de Cóndor, donc. Pourtant, j’étais parti avec un a priori plutôt favorable sur cet album qui réunissait certaines caractéristiques qui me sont chères : du doom-death pépère, affublé d’une prod digne d’une démo, et un côté maladroit mais authentique. Ce genre de caractéristiques qui rebutent 90% de mes collègues chroniqueurs, ben ça me plaît. Seulement voilà : faut quand même pas trop, trop déconner. Une chose est offrir une œuvre maladroite mais où l’énergie, l’envie et certaines qualités de compositions transparaissent tout de même, autre chose est de proposer un travail très amateur et dénué d’intérêt. Malheureusement, Sangreal doit plutôt être rangé dans la deuxième catégorie. Le groupe arrive à donner le change jusqu’à la quatrième minute du titre initial éponyme, on entend une musique pas très originale, mais acceptable, râpeuse et cheap. Et puis le chant clair arrive et c’est la catastrophe.
Le genre de trucs qui décrédibilisent l’œuvre entière. Difficile de ne pas rire devant ce que les artistes ont peut-être voulu construire comme des vocaux « chevaleresques », mais qui sonnent comme du karaoké. Et chaque fois que ce maudit chant non growlé réapparaît, c’est la même chose, que ce soit sur "Sainte-Terre" ou "Roncesvalles", il fout tout par terre. Non pas que le reste des composants de Sangreal soit merveilleux : les compositions ont une structure souvent confuse et manquent de fluidité, mais disons que sans ces voix pompeuses et sonnant mal, on se serait retenu de rire ou de considérer cette œuvre comme de troisième zone. Il y a même certains moments intéressants, notamment quand les Colombiens optent pour un rythme saccadé, comme sur "Viejo Jabalí" ou le début de "Roncesvalles", ou quand l’ensemble se fait plus fluide ("Outremer"), mais franchement, si je n’avais pas eu à le chroniquer, ce Sangreal aurait giclé vite fait.
Le troisième album de Cóndor présente des défauts par trop rédhibitoires pour que l’on puisse le prendre au sérieux, l’usage du chant clair tournant ici à la pure et simple catastrophe. C’est dommage, bon nombre de productions de ce genre cachent des pépites. Là, non, il n’y a que du caillou ou presque.