CHRONIQUE PAR ...
[MäelströM]
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
8.5/20
LINE UP
-Robert Aass
(chant)
-Gunnar Westlie
(guitare)
-Dag Selboskar
(claviers)
-Bjorn Boge
(basse)
-Jasle Maløy
(batterie)
TRACKLIST
1)Lookin' For Love
2)Dreamin'
3)Tarquinia
4)Corina
5)Look At Me Now (Intro)
6)Look At Me Now
7)Forever In My Heart
8)She's A He
9)Young Desperado
10)Light My Fire
11)Ain't No Goodbye's (Bonus réed.2006)
DISCOGRAPHIE
Attention : réédition (apparemment) très attendue, le premier disque éponyme de Da Vinci, à l’époque signé sur Columbia, est entièrement remasterisé et sort avec un inédit en bonus. Les fans d’AOR, et principalement de ce son si caractéristique qu’adoptaient fin 80 / début 90 les groupes de rock scandinaves devraient être intéressés par ces rééditions. Malheureusement, on ne peut pas dire que Da Vinci soit le membre le plus illustre de ce sous-genre, et on ne peut vraiment pas dire que leur son ait bien vieilli non plus...
Et bien entendu, les claviers « sooo 80s » et le travail sur les guitares rend le son indécrochable d’allusions, ça sonne très Europe ("Lookin’ For Love"), même si "Forever In My Heart" fait très penser à du Queen avec son intro’ si particulière, et le chant d’Aass (ce nom…) sur "Corina" singerait presque Freddie Mercury. Les musiciens font ce qu’on leur demande et c’est bien triste car à part de menues exceptions (la guitare de "She’s A He", le break clavier de "Light My Fire"), on sent le groupe un peu faiblard, ne jouant ni trop fort ni trop professionnellement. Un minimum auditif franchement lassant après quelques écoutes.
Bien entendu, on n’évite pas les riches rapprochements avec tous les autres groupes de l’époque (et souvent des mêmes pays) tels que Treat, Fate ou Dalton, l’entrée de piste "Lookin’ For Love" est à ce point une réussite : ça sonne complètement à la masse, c’est du digne AOR aussi pêchu qu’haut perché et mêmes les fondations du melodic-rock versent leur petite larme devant cet hymne qui perdure encore aujourd’hui parmi les morceaux fondateurs du… Scandi-AOR (ça parait tout de suite moins fabuleux mais qu’y voulez-vous ?).
Mais rien ne va plus quand arrive le monument "She’s A He" (belle histoire d’une transsexuelle se remettant difficilement de son opération comme le titre l’indique), dont le riff saccadé rappellerait plutôt de l’AC/DC ou du Led Zep’. Une démarche presque nasty qui poursuit le chemin de "Dreamin’" ou "Light My Fire" en proposant un penchant du groupe à la fois plus rapide et plus arena-rock. Bien entendu, cet album n’est pas la réussite de Da Vinci (Back In Business est de ce côté bien plus plébiscité) et il comporte les traditionnels déchets de ce genre de pressage.
"Young Desperado" est à ce titre une réussite de la mièvrerie, le prototype bateau de la ballade frileuse qui n’évoque que l’ennui et encore, à de rares moments ; l’enchaînement "Tarquinia" / "Corina" est lui aussi plutôt faible, représentation morne du melodic-rock très simplet ; tandis que "Look At Me Now" qui bénéficie d’une intro’ séparée (on s’attend donc à un morceau d’avance culte) reste quand même très plate au bout du compte et ne méritait pas l’engouement qu’y mettent les musiciens ni tous les sons pompeux et grandiloquents qui l’accable.
En conclusion, les gens qui voudraient se pencher sur le groupe feraient bien de s’intéresser à leur second album, Back In Business, qui a remporté plus d’éloges que cet essai un peu raté (l’inédit est très facultatif). Le tout n’est pas fortement indigeste mais on sent le groupe tâtonnant, et l’album ne tient absolument pas sur la longueur (je ne l’ai pourtant pas écouté bien longtemps). Ensuite c’est à chacun de se faire son opinion, et si la bio’ me dit qu’« Everyone who is into AOR […] simply can’t go wrong here », je veux bien la croire.