CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
8/20
LINE UP
-Luis Erre
(chant)
-António Jesus
(guitare)
-Reno Ramos
(guitare)
-Cláudio Aguiar
(basse)
-Luís Barreto
(batterie)
TRACKLIST
1) The Bliss Of Living
2) Bounded by Misfortune
3) Emptiness Reborn
4) Desolation of Soul and Flesh
5) Quit
6) Melancholic Devotion
7) The Distance That Made Us Cold
8) A New Time to Heal
9) Blurred in the Distance
10) Stolen
11) Reload the System
DISCOGRAPHIE
Karnak Seti sort son septième album intitulé The Distance That Made Us Cold. Le tout en autoproduction. C’est la sixième fois que les Portugais se passent d’une maison de disque pour sévir, mais n’est-ce pas là justement un problème ? Le groupe développe un melodeath moderne, teinté d’influences diverses. Mais est-ce que la sauce va prendre ? Il ne suffit pas d’être sur la vague pour surfer dessus élégamment.
Quelle difficulté pour écrire cette chronique... En effet, après plusieurs écoutes de cet album, il n’en ressort pas grand-chose. Il y a des riffs, de la violence, du growl, parfois même des mélodies… Mais tout semble si vain ! Le mélange melodeath/thrash ne suffit plus à surprendre l'auditeur. Malgré tout, on se demande pourquoi rien ne vient nous enthousiasmer ici. Le chant ? Le growl est agressif, bien qu’assez différent des canons du genre, et évite la voix claire. Parfois, il effectue quelques lignes mélodiques (notamment pour les refrains) dans une totale indifférence, malgré l’apport de chœurs et de leads pour l’accompagner (on note même quelques notes de piano sur "A New Time To Heal"). Si on ne touche pas au génie, on pourrait espérer une tuerie, un passage qui nous emballe, mais rien ne fait son apparition. L'électrocardiogramme reste désespérément plat. Du coup, on est plus en quête d’une musique accrocheuse, mais du pourquoi : pourquoi est-ce que je ne ressens rien en écoutant cet album ?
Après des semaines d’enquêtes, il semblerait que le groupe manque d’une cohésion suffisante pour emballer. Il n’y a pas de musicien en soit à blâmer. Les passages ne décollent pas car le tout ne fonctionne pas. Les différentes parties de la musique ne s'entendent pas ("Stolen" et ses cinq minutes de torture en est un bon exemple). On a l'impression d'un groupe qui aurait composé et enregistré l'album à distance. C’est assez flagrant sur les refrains, construits souvent sur un tempo qui se veut ravageur. On cale dessus des guitares mélodiques, un chant qui se veut accrocheur. Mais aucun de ces refrains ne nous reste en tête. Peut-être que la production a sa part de responsabilité, même si ce n’est pas flagrant au premier abord. La musique manque de corps, à l’image des chœurs d’une piètre qualité. Et au bout d’un moment, la batterie commence à nous taper sur les nerfs, suffisamment pour passer à autre chose.
C’est compliqué de se retrouver face à un disque qui, sur le papier, n’est pas mauvais. Il a même des qualités. Mais en terme d’émotions, il m’a laissé dans une profonde indifférence. Et après l’ennui, il ne m’en restait rien. Quelle étrange sensation...