CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Schwadorf
(chant+guitare+basse+claviers)
-Konstanz
(chant+batterie+claviers)
TRACKLIST
1) Spirits of the Dead
2) From Wolf to Peacock
3) The Kindred of the Sunset
4) Into the Unknown
5) Ancient Heart
6) The Whine of the Cemetery Hound
7) How Deep Lies Tartaros?
8) Who May Oppose Me?
9) The Fragrancy of Soil Unearthed
DISCOGRAPHIE
Quand, pour la énième fois, je me retrouve face à l’album numéro n (avec n≥4) d’un groupe dont je n’avais jamais entendu parler, une fois passée la logique honte que suscite le sentiment de constater une fois de plus l’abîme existant entre ma réalité et le mythe du chroniqueur omniscient über-instruit, je me rends compte que tout se résume à la question suivante : à l’écoute de l’album, aurai-je envie de creuser la discographie du groupe en question ? Aujourd’hui, le candidat se nomme The Vision Bleak – Bavière. Et la réponse est oui.
Oui, The Unknown, sixième effort des vétérans du pays d’Oliver Kahn, est suffisamment intéressant pour qu’on ait envie d’en savoir plus sur ce duo dynamique dont l’un des composants n’est ni plus ni moins que l’excellent Ulf Theodor Schwadorf, membre d’Empyrium – inclinons-nous bien bas. L’attrait de cette production réside essentiellement dans un début en fanfare – au sens figuré, pas de cymbales ni de trompettes au programme –, les trois premiers morceaux constituant une thérapie de choc pour toute personne pensant à tort que le metal gothique est toujours mou. "From Wolf to Peacock" / "The Kindred of Sunset" / "Into the Unknown" constitue une triplette d’« horror metal » - c’est le terme que, selon Metal Archives, Konstanz et Schwadorf aiment à employer pour qualifier leur musique, et ma foi pourquoi pas, l’esprit de Cadaveria n’étant pas bien loin de celui de The Vision Bleak – impactante et goûtue. Joué sur un rythme enlevé tendance rapide – des blasts ? déconnez-pas non plus – "From Wolf…" a le mérite de dynamiser l’ensemble d’entrée de jeu et de nous distiller quelques mélodies estampillées « classic gothic metal », certes, mais hautement appréciables. "The Kindred of Sunset" est le typique titre « à la Sisters » si cher à Tiamat et, tout comme dans les meilleurs moments du groupe suédois, il fait mouche, le chant clair Eldritchien de Konstanz aidant grandement à la crédibilité du titre.
Quant à "Into the Unknown", il explore cette contrée se situant à la limite entre les territoires de Sisters of Mercy et ceux de Manowar – eh oui, les deux domaines ont une frontière commune, n’en doutez pas. Epique, grandiloquent sans être chiant, un peu Empyrium sur les bords, il s’agit très certainement du meilleur titre de l’œuvre. A partir de là, le duo germain baisse en intensité sans pour autant se vautrer. On évitera de s’éterniser sur "Ancient Heart", dont la parenté évidente avec les dernières œuvres de Therion constitue la seule faute de goût de l’album, et on insistera sur l’expérience des artistes qui permet de produire des titres assez plaisants sans trop d’effort. A partir de "The Whine of the Cemetery Hound", le vaisseau The Vision Bleak vogue en terre Draconienne, une vitesse en plus. Ceux qui connaissent Draconian sauront donc qu’on sortira quelques growls, jusqu’à lors très discrets, et qu’on prendra son temps pour pondre quelques mélodies intéressantes, quelques accès de rage mesurée, en toute sécurité.
Après un départ fantastique, The Vision Bleak calme le jeu et propose au final un album de metal gothique fort agréable, pas novateur, mais de qualité. Une acquisition à ranger entre les bons albums de Tiamat, Cadaveria et Draconian. Et maintenant, je vous laisse. Le temps de mettre mon casque avec lampe frontale intégrée et d’aller explorer l’univers de la Vision Morne.