CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Athros
(chant)
-Moribond
(guitare)
-Matrak
(basse)
-Fiel
(batterie)
TRACKLIST
1) Aube de 1837
2) Spectre de la Rébellion
3) Là où Nous Allons
4) Par la Bouche de Mes Canons
5) Le Sang des Héros
6) Forêt d’Automne
7) Vespérales
8) Le Dernier Voyage
DISCOGRAPHIE
Le Québec, terre d’outre-Atlantique et terreau de black metal organique. Nombreux sont les groupes à tendance true à avoir vu le jour là-bas. Forteresse est désormais un pilier de cette scène, presque incontournable et jouissant d’un respect mérité. Ce cinquième album n’est donc ni une confirmation, ni une canonisation, seulement la perpétuation de l’œuvre d’une troupe qui ne souhaite que deux choses : faire du black metal, et porter haut l’Histoire du Québec.
Pour se faire ,la recette est connue : guitares véloces, riffs simples, ambiance sylvestre, froid polaire et production légère sans trop en faire. On retrouve bien sûr ici tous ces éléments. Et un peu en plus. Un caractère épique qui peut parfois faire défaut à ses congénères et des mélodies pas si discrètes que ça. A voir votre appétence en la matière (non fécale). Ne pensez cependant pas que cela diminue l’impact de la rage du groupe. Celle-ci suinte bel et bien de tous les riffs acérés qui jalonnent la galette. Riffs acérés mais point trop nombreux, n’oubliez pas le genre pratiqué, porteur d’une certaine pureté, l’artifice de la démonstration n’est donc pas en odeur de sainteté. Que cela ne fasse pas fuir le plus intellectualisant car si la musique se veut simple par volonté, elle n’en demeure pas moins vectrice d’une certaine richesse d’atmosphères. Puissantes et prenantes, elles vous portent très clairement autour du brasier représenté sur le tableau du peintre Joseph Légaré (L'Incendie du quartier Saint-Jean à Québec), symbole d'une certaine véhémence indépendante pour tout une région.
Nous faisons partie de la rébellion, celle qui se soulève pour l’indépendance du Québec ! Pas très black metal ? Pas sataniste certes, mais pourtant c’est le refus de l’ordre établi, le renversement des valeurs qui il y a longtemps généra la vague norvégienne. Alors regroupons-nous autour de l’armée musicale patriote québécoise, car sa musique vindicative, efficace et épique nous y invite. Pourtant tout n’est pas noir dans le monde bâtit par Thèmes pour la Rébellion. Tout d’abord on note les influences ou ressemblances, certes en soi pas vraiment un défaut, mais du coup la personnalité en prend un coup : le père Frozen Shadows, l’inévitable Immortal première période mais également Epheles, nos amis Nancéiens. Epheles qui a lui-même pour recette les mélodies basées sur le tremelo, cette sonorité épique et violente. Bref, la vague sonore qui s’abat sur nos tympans demeure classique. Et puis que penser de cet amalgame entre épique, true et mélodies ? Personnellement, cela fait un peu beaucoup. Trop. De plus l’album est, malgré son interlude et quelques menus passages plus posés, trop linéaire, voire systématique dans ses mélodies, pour accrocher durablement l’auditeur. N’oubliez pas ceci lorsque vous souhaiterez vous plonger dans un disque au demeurant fort respectable.
Intense et mélodieux, Thèmes pour la Rébellion porte haut les couleurs Forteresse. Classique aussi et monolithique, il est à réserver à un public de connaisseurs et d’amateurs de ce style bien spécifique. A n’en point douter, ces derniers y verront un superbe effort. Pour ma part, je décide unilatéralement que c’est bon mais sans plus.