CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Robban Bergeskans
(chant+basse)
-Christopher Siren
(guitare)
-Nicke Forsberg
(batterie)
TRACKLIST
1) Let It Roll
2) From Hell
3) I Can Get It
4) Backfire
5) Digging My Grave
6) Down, Down, Down
7) Death Street 16
8) For Sale For Satan
9) Eternity‘s Cold Black Night
10) Feed The Flies
11) I Gotta Go
DISCOGRAPHIE
Il y a des musiques qui sentent bon la transpiration, le sexe, l’alcool et la clope. Le death’n’roll en fait partie et Jesus Crüsler Supercar (on appréciera la créativité sur le choix du nom du groupe) est bien décidé à gratter la crasse pour nous proposer une musique grasse et poisseuse, qui colle à la peau et résiste aux détergents les plus puissants. Au risque de nous laisser un goût de cendre ?
Si le trio est suédois, sa musique sent bon le sud des États-Unis. On rentre directement dans le vif du sujet avec "Let It Roll". Guitares saturées à l’extrême, grosse basse, chant hurlé/chanté. Tout est fait pour que le son grésille. 35 Supersonis est un bon moyen de tester la résistance de vos enceintes. Un accident n’est cependant pas à exclure, soyez prudents. Jesus Crüsler Supercar fait preuve d’un certain mauvais goût en imposant un chant saturé sur l’album complet. Aussi bien sur un morceau, l’effet peut se révéler intéressant et efficace, mais sur onze, ça tabasse le cerveau et on fatigue vite. Surtout que les guitares crachent aussi beaucoup - style sudiste oblige - nuisant à la lisibilité de l’ensemble. Bien sûr, le côté crado fait partie de cette musique, mais quand ça commence à masquer certains instruments, on peut se poser des questions. Ainsi, les leads de guitare semblent souvent être en arrière plan, alors qu’ils sont censés être essentiels dans ce genre de musique.
Malgré tout, les Suédois tiennent la route, développant leur style sans trop sans écarter. Si les structures des morceaux sont désespérément identiques, refusant de sortir du rang, les tempos apportent une variété bienvenue. Le standard est le mid tempo amenant parfois une envie de headbang. Quelques pistes poussent sur l’accélérateur avec efficacité ("Backfire"), d’autres se font plus lourdes et parfois trop lentes. Car les riffs se ressemblent beaucoup et le chant fonctionne d’une manière très monotone. Saturé, il manque de nuances et dans les morceaux moins rapides, il perd vraiment en intérêt. Au bout de la moitié de ce 35 Supersonis, on a bien envie d’arrêter l’aventure, le reste de l’album présentant plus ou moins la même chose. On voudrait qu’il y ait un vrai groove dans les morceaux, mais c’est rarement le cas. Reste les soli, plutôt réussis dans leur genre. La musique se révèle trop monolithique et se réserve ainsi aux amateurs du genre.
Le choix d’un chant saturé viendrait-il cacher les limites du chanteur ? On peut se poser la question, car il fatigue énormément dans une musique au son déjà bien crade. Si vous aimez le trip gros rock sudiste, n’hésitez pas une seconde à vous jeter sur cet album. Sinon, il y a peu de chances que ce 35 Supersonis vous emballe plus de dix minutes.